Les gadgets qui font vendre

Publié le 08 novembre 2008 par Alain Hubler

Quand j’étais petit, que j’étais chez ma grand-maman et qu’elle m’emmenait faire des courses, nous allions à la boucherie du pont du Galicien pour y acheter des «Joujoux chips». Si si ça existait déjà dans les années soixante.

Puis vint l’époque des «Sanagol», ces bonbons carrés que ma maman vendait dans son kiosque et qui étaient accompagnés de petites images des footballeurs des équipes suisses de l’époque.

Se succédèrent ensuite, dans le désordre, Pif et son gadget, les «Kinder surprise» et j’en passe.

Selon le Pupaza din tei, un journal roumain écrit par des enfants, on trouverait même des chewing-gums emballés dans des papiers comportant des dessins d’écolières nues …

La raison de la présence de ces petits cadeaux, qui n’ont pas grand-chose à voir avec le produit qu’ils accompagnent, est simple : faire acheter en appâtant le consommateur.

Il arrive même parfois que le gadget d’appel supplante le produit du point de vue commercial. C’est ainsi, par exemple, que les bonbons «Sanagol» ont disparu depuis longtemps, malgré leurs vignettes de footballeurs gratuites, alors que l’éditeur des vignettes payantes Panini en fait un commerce florissant depuis de nombreuses années.

De nos jours, les petits cadeaux et les gadgets accompagnent tout et n’importe quoi, notamment les journaux qui s’accompagnent de CD, de DVD, de livres et parfois même de casseroles ! Le succès de ces «plus produits», comme les mercaticiens les appellent, est parfois tel que c’est le gadget ou le joujou qui détermine le succès d’un produit auquel il est associé.

C’est sans doute une optique similaire qui a conduit les promoteurs du futur projet de Musée des beaux-arts à Bellerive à présenter jeudi à la presse le projet de soucoupe flottante devant relier le port d’Ouchy à Bellerive : quand un produit est mauvais, il suffit de l’accompagner d’un excellent et séduisant «plus produit» pour vendre le tout.

Pour ma part, comme quand j’étais petit, je continuerai à préférer le joujou aux chips qui l’accompagnent comme je continuerai à préférer la soucoupe flottante au bunker de Bellerive. Mais comme j’ai grandi, j’éviterai d’acheter le second pour avoir le premier.