Le Obama "bronzé" de Berlusconni

Publié le 10 novembre 2008 par Jlhuss

Certains s’esclaffent à propos de la dernière « sortie » de Silvio Berlusconni, en visite officielle à Moscou. Pensez-donc Madame, Monsieur, un dérapage de plus d’un vieux sénile « tiré et teint » … po grave !

Vous n’y êtes pas du tout.

Parlant de l’élection d’Obama dans une conférence de presse aux côtés de Medvedev il a déclaré : « Obama a tout pour plaire, jeune, beau, et même toujours bronzé … »

Cette « remarque dégradée » sur la couleur de la peau n’est pas là par hasard. Les paroles sont prononcées en toute connaissance, voulues, revendiquées.

Elles sont l’expression d’une véritable conviction et d’une prédisposition inhérente à une Italie du nord profondément raciste, socialement et culturellement. Les milannais traitent couramment les italiens du sud de « maroquini » … Elles sont prononcées à côté du Russe, peuple qui ne brille pas non plus par sa grande tolérance ethnique : le slave rempart et dernier défenseur de la race blanche.

Rien n’est drôle dans cette déclaration et surtout pas la manière de là banaliser et d’en faire une anecdote « berlusconnienne » de plus.

C’est au contraire l’expression voulue et affirmée d’une sensibilité qui se revendique. Celle de Frêche à Montpellier, rappelez-vous : « « Dans cette équipe il y a neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société… » Sans compter les « Harkis sous-hommes » du même Frêche. Un Frêche que Ségolène veut réintégrer au PS.

C’est par des formules de ce type, prononcées officiellement et sous les feux de la rampe, trop souvent prises à la légère, maquillée en “boutades involontaires”, que se véhiculent les vrais ressentiments. Carla Bruni, italienne d’origine le sait très bien : “souvent, je suis très heureuse d’être devenue française.” Berlusconni savait très bien ce qu’il faisait et ce qu’il recherche.