L'anneau de Moebius - Franck Thilliez

Publié le 10 novembre 2008 par Clarabel

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Comment parler du nouveau roman de Franck Thilliez ?
Je pourrais vous présenter les personnages : Vic Marchal, le flic, et Stéphane Kismer, un créateur de monstres pour le cinéma. Ils sont tous les deux mariés à des femmes charmantes, mais leur couple est en perte de vitesse. On comprendra vite pourquoi...
Ou je pourrais évoquer l'enquête criminelle qui s'ouvre avec la découverte du corps d'une ancienne actrice de porno reconvertie dans la prostitution de luxe (et pas seulement). Je vous épargne les détails, mais l'affaire est une bombe à retardement.
L'allusion au début du roman à Brad Pitt et Seven n'est pas anodine. Vic Marchal est un bleu, comme on dit, il a choisi la criminelle et a quitté son Sud natal pour rejoindre Paris. Son baptème de feu le conduit directement dans un milieu dégoûtant et pervers. On touche à l'acrotomophilie, au Freaks show, à l'éventail des classiques du cinéma de l'horreur. Un cocktail décapant !
Mais ce qui devient complètement délirant c'est lorsque les rêves effrayants de Stéphane (où il apparaît amoché, les mains en sang, en train d'écrire à la craie sur un mur ou psalmodiant des phrases insensées) empiètent sur la vie réelle. Un doute grandissant voit jour car l'homme se sent coupable du meurtre d'une petite fille qui a été ou va être accompli. C'est le flou, mais Stéphane veut à tout prix conjurer le sort et modifier le destin.
Mais éviter le futur suffit à le créer.
Ce n'est pas une phrase quelconque, mais une logique folle. Une curiosité mathématique, qui porte le nom d'Anneau de Moebius. Au tour de votre imagination de faire le reste...

La lecture de ce roman prend très vite l'allure d'une course à bout de souffle. Deux hommes deviennent traqueurs, leurs chemins sont appelés à se croiser et on attend ce moment avec impatience.
Et puis le rythme s'accélère et les rêves incroyables de Stéphane continuent de s'amplifier.
La fin frise l'absolue incompréhension, si on ne prête pas attention aux indications temporelles présentes à chaque début de chapitre.
Douze jours et douze nuits à traverser. Un aller simple pour l'enfer.
C'est l'invitation au voyage de Franck Thilliez.
Et personnellement j'ai été captivée du début à la fin et n'ai rien vu venir ! 
Ce roman n'a plus rien de similaire avec les précédents romans de l'auteur, certes le suspense est toujours haletant, les meurtres bien sanglants mais il y a une touche de fantastique en plus.
En bref, c'est habile. Glauque. Bluffant. Les personnages sont justes et attachants. On ne saute pas une seule ligne !
Deux mots pour conclure : intense et troublant.
Bonne lecture ! 

Editions du Passage, octobre 2008 - 540 pages - 22,50€