Cancer de l'oesophage

Publié le 12 novembre 2008 par Marieclaude

Description

L'œsophage est un tube musculaire qui traverse de la bouche à l'estomac. Chez l'adulte moyen, il fait 25 cm à 30 cm (10 po à 14 po) de long et environ 2 cm (moins d'un pouce) de large. L'œsophage est constitué de plusieurs couches musculaires. Le cancer se développe habituellement dans la couche la plus profonde, à n'importe quel niveau du tube, et se propage vers l'extérieur.

Le cancer de l'œsophage est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, et les personnes d'origine africaine semblent courir un plus grand risque que les personnes caucasique. Bien qu'il représente seulement 1 % des cas de cancer en Amérique du Nord, dans certaines parties de l'Asie le cancer de l'œsophage occupe le deuxième rang pour sa fréquence.

Causes

Comme pour la plupart des cancers, on ignore les causes exactes de ce cancer. Certains facteurs de risque contribuent toutefois à son développement, notamment les suivants :

  • tabagisme
  • tabac à mâcher
  • alcoolisme
  • régime comprenant beaucoup d'aliments irritants ou mauvaise nutrition (insuffisance de fruits et de légumes frais)
  • exposition aux toxines, tels les solvants
  • âge - ce cancer est surtout observé chez les personnes de plus de 55 ans
  • papillomavirus humain - le PVH, virus qui provoque des lésions sur les muqueuses génitales, peut être à l'origine de certaines lésions cancéreuses
  • ingestion de la soude (p. ex. : une personne qui, enfant, aurait avalé de la soude)
  • obésité
  • absorption de liquides très chauds

Certaines tumeurs de l'œsophage sont des métastases d'un cancer ayant pris naissance dans une autre partie de l'organisme. Ainsi, les cancers du larynx, du pharynx, des amygdales, des poumons, du sein, du foie, du rein, de la prostate, des testicules, des os, et de la peau peuvent tous se propager à l'œsophage.

Les personnes atteintes de certaines maladies ont un risque plus élevé de cancer de l'œsophage. Il s'agit notamment :

  • l'achalasie : les personnes atteintes d'achalasie ont de la difficulté à vider l'œsophage, car leurs muscles n'arrivent pas à acheminer efficacement les aliments de la bouche à l'estomac.
  • le reflux gastro-œsophagien (RGO) : les personnes qui souffrent de RGO (un trouble de l'estomac qui fait que l'acide gastrique de l'estomac reflue dans l'œsophage) sur une longue période risque davantage un cancer de l'œsophage
  • le syndrome de Plummer-Vinson et syndrome de Barrett : chez les personnes atteintes de ces syndromes, des cellules anormales contenues dans l'œsophage peuvent devenir cancéreuses.
  • tylosis : les personnes atteintes de cette affection cutanée semblent courir un plus grand risque de cancer de l'œsophage.

Symptômes et Complications

En général, les symptômes du cancer de l'œsophage se manifestent seulement lorsque la tumeur est assez avancée. Ils comprennent :

  • douleur au moment d'avaler
  • difficulté progressive à avaler en commençant par les solides
  • perte de poids
  • sensations persistantes de brûlements d'estomac
  • douleur dans la poitrine qui irradie dans le dos
  • enrouement ou toux (inexpliqués par d'autres causes, comme par exemple le rhume), symptôme initial cependant rare

Certes, ces symptômes peuvent indiquer d'autres maladies, mais il est important de consulter un médecin s'ils persistent.

Parmi les problèmes associés à ce type de cancer, le plus évident est la difficulté à avaler. À mesure que la tumeur grossit, il devient impossible pour le patient d'avaler de la nourriture solide et, plus tard, seuls les liquides réussissent à passer. Après l'ablation chirurgicale d'une partie de l'œsophage, la difficulté à avaler devrait s'atténuer au fur et à mesure de la cicatrisation de l'œsophage.

Le second problème qui survient est l'amaigrissement dû à la difficulté à avaler. La consultation d'un diététiste devrait faire partie des soins du cancer de l'œsophage afin que la personne maintienne, dans la mesure du possible, un bon apport nutritionnel. La mauvaise nutrition peut ralentir la cicatrisation.

Enfin, il arrive que le cancer envahisse d'autres organes, les sites de métastase les plus courants étant les poumons et le foie.

Les complications découlent parfois du traitement aussi bien que du cancer, surtout si celui-ci s'est déjà propagé.

Diagnostic

Si les autres causes ont été écartées et que le médecin soupçonne un cancer de l'œsophage, il interrogera la personne sur son état de santé, effectuera un examen physique et prescrira certains des examens suivants :

  • repas baryté : le patient avale une solution de baryum dont le parcours est suivi à l'aide d'une radiographie
  • endoscopie : examen qui consiste à introduire un endoscope (tube muni d'une source lumineuse et d'un appareil de visualisation) dans la gorge pour examiner la muqueuse de l'œsophage
  • biopsie : à l'aide de l'endoscope, le médecin peut prélever un échantillon de tissu à l'intérieur de l'œsophage pour le soumettre à un examen microscopique

Si le diagnostic de cancer a été confirmé, l'étape suivante consiste à en déterminer le stade, c'est-à-dire jusqu'à quel point il a progressé. Voici les examens utilisés :

  • analyses sanguines
  • radiographie pulmonaire
  • tomodensitométrie du thorax et du foie, examen qui révélera la présence de tumeurs ou d'anomalies
  • échographie du thorax et du foie, incluant une endoscopie à ultrasons pour déterminer les options de traitement

Les stades du cancer sont définis de la façon suivante :

  • Stade 0 : tout au début, le cancer est localisé dans la première couche de la muqueuse
  • Stade I : cancer encore à ses débuts, localisé uniquement dans une petite partie de l'œsophage
  • Stade II : cancer ayant envahi des couches profondes de l'œsophage et possiblement atteint les ganglions lymphatiques voisins de l'œsophage
  • Stade III : cancer ayant envahi des couches plus profondes de la paroi de l'œsophage ou répandu dans les tissus avoisinants et dans les ganglions lymphatiques
  • Stade IV : cancer ayant envahi d'autres parties de l'organisme (habituellement les poumons ou le foie aussi bien que d'autres parties de l'organisme)
  • Récurrent : cancer qui est réapparu après le traitement initial

Traitement et Prévention

Le traitement est déterminé en fonction du stade du cancer ou de son degré de propagation. Comme pour la plupart des cancers, les options de traitement sont la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie, ou une combinaison des trois techniques.

Le traitement chirurgical cible les cellules cancéreuses et vise à les éliminer. Avant de décider d'une chirurgie, le médecin évaluera l'état de santé général de l'individu, car il s'agit d'un procédé qui peut être long et très éprouvant.

Dans le cas d'une ablation complète de l'œsophage, le chirurgien crée un nouveau passage dans l'estomac, de manière à ce que les aliments soient acheminés dans le reste du tractus gastro-intestinal, soit par le ventre ou par l'intestin. Il choisit alors parmi une variété de méthodes qui requièrent des incisions dans le cou, dans le thorax et (ou) dans l'abdomen. Souvent le chirurgien pratique d'abord une mini chirurgie sur l'abdomen pour s'assurer que le cancer ne s'est pas répandu. À l'occasion, certaines parties de ce procédé se font à l'aide d'un mince tube muni d'une source lumineuse et d'un appareil de visualisation qui est introduit dans l'abdomen (laparascopie) ou dans la région du thorax (thoracoscopie). La laparascopie et la thoracoscopie réduisent les risques d'effets secondaires après l'opération.

Dans des cas exceptionnels où le cancer est situé très haut dans l'œsophage, près de la bouche ou de la gorge, la chirurgie nécessite l'ablation de certaines structures à l'intérieur du cou, tel le larynx.

Le patient peut avoir de la difficulté à avaler après l'opération et le reflux constitue souvent un problème. Dans un premier temps, il devra ne boire que des liquides pour passer graduellement aux aliments mous.

Si la chirurgie ne peut être pratiquée, le laser est parfois utilisé pour enlever les tumeurs cancéreuses et dégager l'œsophage. Des tuteurs (extenseurs) peuvent aussi maintenir l'ouverture de l'œsophage permettant ainsi au patient d'avaler de façon continue. Pour faciliter une cicatrisation plus rapide de l'estomac après la chirurgie, on alimente le patient à l'aide de tubes qui passent directement dans l'estomac à travers la peau. Ces tubes sont facilement insérés au moment de la chirurgie ou même en clinique externe, sous anesthésie locale.

La radiothérapie peut être externe ou interne. Dans le premier cas, on dirige une source de rayonnement externe directement sur les cellules cancéreuses, alors que dans le deuxième cas, on place une substance radioactive directement dans l'œsophage.

La radiothérapie s'accompagne de plusieurs effets secondaires, dont les principaux sont :

  • sensibilité de la bouche et des gencives
  • ulcération de la bouche
  • diminution de la production de salive
  • maux de gorge
  • changements de la voix
  • rougeur, sécheresse de la peau
  • perte du goût ou de l'odorat

Bien que généralement temporaires, ces réactions sont parfois très incommodantes pendant le traitement. Les professionnels de la santé pourront suggérer des mesures pour en réduire les effets.

Dans la chimiothérapie, le médicament administré pour détruire les cellules cancéreuses est habituellement injecté directement dans les veines.

Comme les médicaments circulent partout dans le corps, les effets secondaires, bien que temporaires, sont plus généralisés que dans le cas de la radiothérapie. Ils comprennent notamment :

  • nausées et vomissements
  • perte de cheveux
  • fatigue
  • diarrhée
  • frissons
  • essoufflement
  • toux
  • ulcération de la bouche

Aux stades avancés de la maladie, ou lorsque le patient est trop âgé ou trop frêle pour supporter une chirurgie, la chimiothérapie est souvent donnée conjointement avec la radiothérapie. Il arrive que cette combinaison offre des chances de survie et de guérison similaires à la celles de la chirurgie.

La thérapie photodynamique peut soulager les symptômes du cancer de l'œsophage. Le patient absorbe un médicament qui rend les cellules cancéreuses plus sensibles à la lumière. La région affectée est ensuite exposée à une source de lumière particulière qui tue les cellules cancéreuses.

Après le traitement du cancer de l'œsophage, il est crucial de garder l'œsophage ouvert. Pour ce faire, on effectue un bougirage qui consiste à dilater (élargir) l'œsophage pour faciliter la déglutition. Il ne s'agit cependant pas d'une solution permanente, et il est parfois nécessaire de répéter régulièrement l'opération.

Comme dans le cas de nombreux cancers, on pourrait réduire la probabilité de développer un cancer de l'œsophage en diminuant ses risques. Cela signifie cesser de fumer, boire avec modération, adopter une alimentation saine et consulter un médecin au sujet de n'importe quel trouble persistant de la gorge.

À l'heure actuelle, la meilleure prévention consiste à en bien connaître les signes et les symptômes et à prendre le plus tôt possible les mesures qui s'imposent.

Bonne journée,

marie-Claude

ref: Canoe-santé