Ségolène Royal et l'envie du désir d'avenir de soi

Publié le 13 novembre 2008 par Dedalus

Ségolène Royal a répondu à l'invitation de Laurence Ferrari qui souhaitait lui demander si elle allait réchauffer sa candidature au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste. Elle s'est donc rendue hier soir au journal de 20h de TF1 et a répondu... ni oui ni non, j'ai envie mais. C'était bien la peine d'y aller !

Cela fait tout de même plus d'un an qu'on a tous compris qu'elle souhaitait prendre le parti socialiste. On a, je crois, tous bien compris d'ailleurs qu'il s'agissait surtout de s'assurer qu'elle serait de nouveau la candidate aux présidentielles de 2012 et que le Parti Socialiste est pour elle cette assurance et que si elle a donc envie de le prendre c'est pour en faire SA machine à devenir LA candidate.

Ainsi, celle qui a vilipendé avec force les synthèses molles à la François Hollande, qui avant l'été proclamait avec énergie qu'elle préférait « une bonne querelle à une mauvaise synthèse », se trouverait aujourd'hui tout à fait disposée à rassembler l'ensemble des socialistes autour de sa candidature... et un document de synthèse d'une page qui en effet ne fera de mal à personne.... et surtout laissera cette fois encore le Parti Socialiste sans ligne politique claire.

Rappelons tout de même la configuration qui se dessinait depuis le vote des militants jusqu'à encore lundi dernier : la motion E était arrivée en tête, la motion C avait fait un score plus qu'honorable, on concluait à la volonté des militants d'un changement de génération et d'un ancrage à gauche, ... et une certaine envie de la candidature de Vincent Peillon se profilait. Ségolène Royal était dans son frigidaire, Bertrand Delanoë, François Hollande et Martine Aubry étaient hors-jeu, personne n'évoquait le Tout Sauf Ségolène - et pour cause - et tous les espoirs semblaient permis d'un congrès enfin utile.

Et puis Ségolène Royal a eu envie. Ou plutôt, elle n'a pas eu envie de s'effacer, de privilégier l'intérêt du collectif sur son dessein présidentielle, ambition qui menaçait d'être contrariée par cette configuration qui incluait son effacement dans une exigence de rénovation. Elle a donc réactivé sa candidature, et par la même occasion a remis dans le jeu François Hollande dont elle a besoin en soutien, remis dans le jeu également Martine Aubry qui n'existe qu'en tant que figure de proue du TSS, et a remis à l'ordre du jour cette idée du rassemblement de tous autour de rien, cette synthèse ultra-molle et source de tous les maux du Parti Socialiste depuis une dizaine d'années.

Et bien, pour répondre à Juan des coulisses de Sarkofrance qui nous pose la question, Non ! moi je n'ai pas envie...
Pas envie de faire de ce congrès, l'otage d'un ego et d'une ambition qui n'a rien de collective.
Pas envie d'un congrès pour elle donc pour rien, qui renouerait avec les errements du passé.
Pas envie d'une synthèse molle au service d'un seul.
Pas envie de donner cette image du Parti Socialiste.
Pas envie ni de Ségolène ni du Tout Sauf Ségolène - et l'un ne va évidemment pas sans l'autre.
Pas envie que les centaines de pages de contributions, les dizaines de pages de motions, le travail des militants et leurs débats, finissent par se résumer dans un document consensuel d'une page en haut duquel ne s'inscrirait qu'un nom, la couronne de son ego triomphant et la perspective d'une nouvelle défaite de la gauche en 2012.

Pas envie de ça du tout !


Où l'on parle de : L'envie du désir d'avenir de soi




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