James Gang: Rides Again (1970)

Publié le 12 novembre 2008 par Are You Experienced?


"Pete Townshend really identified with what we were doing. Pete's a very melodic player and so am I. He told me that he appreciated my playing. I was flattered beyond belief because I didn't think I was that good. Pete and I really hit it off. We had the same frustrations about working with a three-piece group. The next thing I knew, he was saying in interviews that he had heard 'this great guitar player from the James Gang' and that he was America's answer to al the English flash guitarists. Then, right on the heels of all this, we put out our best album, Rides Again. The word got out and we started to get gigs from everywhere. That was the high point of my stay with the James Gang. [But] the songs I was writing needed more texture than a trio could offer. I was writing with harmony and nobody could sing them; I was writing for piano and we couldn't play one onstage. I was frustrated. I had just written and recorded "The Bomber" and "Tend My Garden" and couldn't really re-create them onstage. Townshend had finished
Tommy and was going through the same changes. We got along so well that I gave him the fat orange Gretsch guitar that he used on Who's Next and Clapton's Rainbow Concert.." (Joe Walsh)
Where: Recorded at Record Plant, New York
When: 1970
Who: Joe Walsh (keyboards, piano, percussion, guitars, vocals), Dale Peters (keyboards, percussion, guitars, bass, vocals), Jim Fox (keyboards, organ, piano, drums, percussion, vocals).
What: 1. Funk #49 2. Asshtonpark 3. Woman 4. The Bomber: Closet Queen/Bolero/Cast Your Fate To The Wind 5. Tend My Garden 6. Garden Gate 7. There I Go Again 8. Thanks 9. Ashes, The Rain And I
How: Produced by Bill Szymczyk
Up: miaulements de Gibson qui prend du gras, se pulse, s'effondre et tourne funk Stax hardos, avec emprunt possible à Booker T et ses MG's, clin d'oeil au premier album, basse et drums déboulent en pachydermes ailés jumeaux, Joe a honte de sa voix mais tape dans le Farner de Grand Funk quand même, les chœurs, c'est une affaire plus criarde, presque glam, le break jouissif en descente à peine le beat installé, bien drummé lourd à la Bonham, on monte de quelques tons - irrésistible - gagné, ça chaloupe comme si le morceau était commencé depuis quinze minutes, re-dégringolade en killer gimmick, un accord bien torchonné pour fermer la marche, Jim part dans un beat solo de drums afro avec cowbell tribal, "blues bus, magic bus", peut-être ? cris de sioux, le riff qui reprend la route, trébuche, se syncope en mode hendrixien, met enfin les gaz, rythmique de la jungle en fond, pas de solo, que du riff, fierté de Walsh, Dale fait parler sa basse pour la fin ["Funk #49"]...
riff surgras noyé d'écho et de delays, bien avant Gilmour, stomp aux drums, un lick country glissé pétillant, la basse qui bondit à l'économie, grosse frappe bonhamienne sur les charleys métallique saturés, Joe tricote les doigts dans la mélasse hendrixienne, un space rock country décoré de petits motifs sympa, basse corpulente, fines broderies guitaristiques sous les échos ["Asshtonpark"]...
enchaînement sur la grosse basse de Dale qui lance le beat boogie, lourdaud à souhait, comme du Cactus, Joe pose un riff lipide par-dessus, le tout dévale pour lancer la voix aiguë, toujours du funk  en ambiance, dès le pont avec basse tentaculaire, les licks en grave zeppelinesque, Jim se régale sur les pauses du break, on fait tourner ce funk heavy qui palpite, goudron en ébullition, une première saillie d'accords à gauche, rythmique serrée, jamais démonstrative, c'est à gauche que le solo de Joe part avec une attaque vicieuse, puis un crépitement sudiste, festonne tranquille mais méchant, pulsation savante derrière qu'on fait tourner à vide pour faire sortir Walsh de son chorus, un peu du Zep funky, et une belle compo de Walsh qui le sait et repart en solo pépère à gauche, toujours un peu countrysant, mais c'est bien du funk hard, les soli entrelacés ferraillent pour le final bien sûr , velléités pagesque de "guitar army" pour Walsh ["Woman"]...
encore un riff néanderthal de Joe, roulements de drums et basse qui booste fort of course pour attaquer, mais en retrait, comme effrayé par Walsh, chant à la Grand Funk, Jim concasse tous les silences, funk encore et encore mais rageur, à écouter fort, une demi-douzaine d'accords pour faire un break scolaire, horreur un solo de drums qui commence, fort heureusement vite rejoint vite par la basse qui pointe son nez, feeling plutôt jazzy mais sans aucune subtilité, une slide aérienne qui dégouline en distorsion psyché dans les baffles, un peu beckienne, solo bruitiste qui le confirme, beat militaire, horreur redoublée : Joe joue en solo le "Bolero" de Ravel , doublement inexcusable après le "Beck's Bolero", son trafiquoté à loisir, basse et drums qui battent le célèbre temps, on y croit à peine, Joe, dégrisé, part dans un solo un peu arpégé et super flangé, une ballade progressive en somme, avalanche d'accords rapprochés pour revenir au riff hard, ouf, superbe break et basse qui explose, on est mieux quand même, attention Joe, ça va pour cette fois ["The Bomber: Closet Queen/Bolero/Cast Your Fate To The Wind"]...
un organe qui monte tout doucement à la "Thank You", arpèges pas compliqués mais bien sentis, petite ballade émue avec Joe dans des aigus dangereux, la basse qui vibre sourd, beaux arpèges descendants, ok les Beatles, puis riffage avec orgue Hammond suintant et clap des mains, sonorités râpeuses, ça tourne bien, un riff soul qui s'installe et quelques changements de tempo subtils, on électrifie un peu, Joe s'assoit au piano, balance un solo haut voltage sur un roulement perpétuel de Jim, très Beck encore, fin du titre - la bonne blague, c'est la basse qui repart en marquant bourrine le beat, curieux, mais tout le monde enquille et ce petit refrain dont se souviendra Boston qui s'installe ["Tend My Garden"]...
riff blues acoustique, voix un peu trop soul sudiste de Joe par-dessus, mais plaisir de jouer seul, avec sa gratte, superbe descente acoustique avec cette harmonique finale sidérante, du finger-picking complexe mais du feeling avant tout, il y tient ["Garden Gate"]...
riff acoustique en demi-teinte, chant presque pop avec accent sudiste, beat de drums, sympatoche, savent se retenir les amis Dale et Jim, arpèges rares et une note de gratte pour accompagner les changements d'accords, une petite ritournelle finale puis pedal steel toujours impressionnante de Rusty Young transfuge de Poco, de la country-pop, la basse raccompagne les grattes dans la dégringolade de sortie, le solo de Young splendide, dans des aigus insoupçonnés sur  pulsation, réduite même si Dale et Jim seront toujours trop forts, léger et frais, on est pas des hardos, c'est le message, au cas où ["There I Go Again"]...
funk acoustique cette fois-ci, les drums crashent leur entrée, basse vissée à sa phrase funky, un peu la même que la précédente, les gars mais Walsh riffe à l'acoustique, monte un peu le son pour le bridge, de la country plus ou moins fardée, ça, c'est fait ["Thanks"]...
arpèges acoustiques pieux, mêlés, élisabéthains dans la tonalité mais celtiques dans la sonorité, basse ventrue et arpèges évolutifs, ambiance mineure bien sûr, entrée des cordes de Jack Nitzsche qui sait composer hors des paulbuckmasteries circulaires, accords acoustiques pétris de gravité, tissu sonore saisissant sur une trame aussi simple, accord final, on fait flotter les cordes, grand silence, Joe s'en tient aux arpèges médiévales, les cordes reprennent leur envol, une basse qui court, souterraine, sous les volutes, de la country baroque et poignante ["Ashes, The Rain And I"]...
Down: A deux doigts du grand groupe, le James Gang... Un chanteur, une personnalité, un truc en plus et on les retrouvait au top...