Délit d'hymen...

Publié le 31 mai 2008 par Eric01


Son avocat nous affirme qu'il n'est animé que par la frustration d'avoir subi de sa future femme la trahison du mensonge, lequel mensonge permet l'application de l'article 180 du code civil qui dit: "S'il y a eu erreur dans la personne, ou des qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander la nullité du mariage"...

De leur coté, les médias déploient de véritables trésors de politiquement correct en posant les questions qui se gardent bien de chercher quelle qu'autre explication que celle délivrée par l'avocat.

Imaginez un seul instant que puisse être suggérée à l'opinion la moindre allusions a de douteuses coutumes communautaires qui laisseraient planer l'ombre de la stigmatisation sur une frange de notre population.

Malheur donc à ceux qui laisseraient entendre que des musulmans de ce pays pourraient conditionner l'union entre hommes et femmes à l'état de l'hymen de la promise ! Alors motus, et restons en là. Surtout pas de buzz. Ne risquons pas l'amalgame qui pourrait nourrir les susceptibilités d'une communauté aux fiertés à fleur de peau...

Les demandes de plus en plus insistantes et fréquentes de reconstitution de la virginité, les "séjours hyménoplastie" organisés par des tours opérators vers les pays du Maghreb, les conflits et les agressions à répétition a l'hôpital et dans les cabinets de gynécologues "hommes", des cortèges de jour en jour plus fournis de femmes dont on ne distingue plus que les yeux sur les trottoirs de nos cités, tout ceci n'est que fantasme et délire...

Faudra-t-il attendre qu'un gouvernement décide de glisser quelques préceptes de charria dans notre code civil pour déclencher l'indignation collective ? Jusqu'où cette République laïque peut-elle aller dans l'acceptation des différences si elle reste inerte et passive devant des décisions de justice qui donnent libre cours aux plus discutables des us et coutumes ?

On peut légitimement s'en interroger, surtout après le récit de cette affaire digne du 11eme siècle, ou de régimes qui élèvent la femme au rang de paillasson.

A l'humiliation d'être passé pour une traînée le soir même de sa noce, le tribunal de Lille a cru bon, deux ans après les faits, d'infliger à cette ex-future épouse l'affront de voir son rigoriste de fiancé rétabli dans son bon droit...

On ne finit plus de constater les aberrations de nos tribunaux au point de ne plus s'étonner de rien. Mais parfois on se prend à s'inquiéter de la santé mentale de certains de nos juges!...

Voilà un type qui saute de son lit de noce pour rejoindre les convives de son mariage encore assis devant leurs tasses de thé, et leur annoncer, furieux, que sa femme, impure, n'a pas souillé les draps de son sang après la saillie conjugale... et a qui un juge de la République accorde ni plus ni moins qu'un droit de répudiation, comme aurait pu le faire n'importe quel tribunal coranique de la plus arriérée des dictatures islamistes !

Il fallait oser.

Le comble de l'hypocrisie étant dans le commentaire sidérant de l'avocat de ce mari modèle: "il ne faut pas lier cette affaire à un problème de religion ou d'obscurantisme. Il y a une coutume, la virginité était importante pour mon client mais chacun doit vivre comme il l'entend. Si elle lui avait dit la vérité dès le départ, il l'aurait peut-être épousée malgré tout."

Bien sûr...

Penser qu'en 2008, un nombre grandissant des jeunes femmes de ce pays en soient réduites à faire la démonstration de leur virginité pour obtenir le statut d'épouse respectable, a de quoi révulser. Penser qu'il existe des juges capables de se rendre complices de la réhabilitation des plus archaïques rituels importés de communautés qui ont oublié de sortir du moyen age, laisse un profond sentiment de résignation forcée et de colère mal contenue.

A force de vouloir laisser s'exprimer toutes les formes de culture sans en canaliser les excès et en laissant croire qu'elles se dilueront d'elles même dans notre mode sociétal laïc, nous engendrons la plus spectaculaire des régressions comportementales de ces 20 dernières années.

Qui peut imaginer que ce cas traité par le tribunal de Lille ne fasse pas jurisprudence ? Les moins surpris sont les lillois eux-mêmes, habitués qu'ils sont à voir leur municipalité se défroquer devant les exigences communautaires. Mme Aubry, a leur tête depuis 2001, n'avait-elle pas déjà baissé sa jupe devant les injonctions des associations musulmanes en instaurant un jour hebdomadaire réservé aux femmes dans les piscines municipales de la ville ?

Demander aux instances officielles de l'Islam français de contrôler cette dérive est illusoire, tant leur complaisance face a des rites qu'elles promettent pourtant de maîtriser, laisse entrevoir la volonté manifeste de les laisser s'épanouir allègrement. Demander à nos gouvernants d'avoir le cran nécessaire de dénoncer et de mettre un frein à cette dérive est tout aussi illusoire tant nous sommes imprégnés de cette culture du "cul entre deux chaises" qui donne libre cours à des positionnements aussi mous que frileux, que les idéologues les plus extrêmes et les vendeurs de barbarie exploitent à satiété.

Continuons donc dans cette voie. A ce rythme là, les ordonnances pour l'excision en bloc opératoire remboursée par la sécu ne sont plus très loin.

De là à imaginer un droit opposable aux meurs barbares...