Frédéric Renaissan d'Eric Sautou (une lecture d'Ariane Dreyfus)

Par Florence Trocmé

Au seuil de son dernier livre, Eric Sautou cite St Augustin : « Je m’endormirai. Je ferai un rêve. » Phrases évidemment programmatiques, mais ce qui frappe aussi, c’est leur régularité rythmique : chacune comporte 5 syllabes. Par ailleurs, elles s’inscrivant au centre de la page, et non décentrées vers la droite, comme c’est l’habitude, y compris chez cet auteur. Cet effet de stabilité semble contredire le propos : parler d’endormissement, de rêve, n’est-ce pas insister sur l’idée de basculement puis de dissolution ? Mais alors, ces phrases qui veulent se poser vraiment sur la page ?
Contradiction éclairante : ce qui intéresse cette poésie, c’est de saisir, de bien saisir, non pas l’être rêvant pour qui le monde réel disparaîtrait, mais ce qui résiste à cet évanouissement, refuse qu’on en ait fini avec lui, comme la neige qui continue sa blancheur même dans la nuit.
Cette poésie, si capable d’abandon, en même temps refuse de lâcher prise. Là est sa beauté. Considérons par exemple le poème final du livre, assez fort pour constituer à lui seul la dernière section. Il s’ouvre sur une double présence persistante, la première donnée, la seconde refusée :

au-dessus de la forêt il y a la lune ronde
maman s’est enfermée dans la forêt

 

La répétition en chiasme du mot « forêt » a beau insister sur ce qui fait obstacle, clôture qui sépare, le poème ne renonce pas à interpeller ce qui lui  manque. Dans les douze vers qui suivent, le terme de « maman » est répété neuf fois ! Et toujours pour revivre la distance entre l’appel de l’un et la réponse décevante de l’autre, avec un pathétique direct et poignant de simplicité :

maman perdra ma voix qui l’appelle
maman me fait souffrir

Pourtant, donc, la renonciation n’est pas à l’ordre du jour (« j’ai tout le temps sous les arbres » est-il du reste précisé). Ainsi, après avoir dit une dernière fois la force de la résistance qui lui est opposée, le « non » à l’apparition demandée : « maman ne veut plus être là », le « je » renouvelle différemment sa tentative :

je regarde la neige qui ne sait pas mon nom
maman me laisse écrire

 

La succession de ces deux vers est remarquable ; c’est comme si la mère acceptait enfin quelque chose parce que ce quelque chose reproduit d’elle une certaine surdité ou méconnaissance de l’enfant (on se souvient du vers : « maman perdra ma voix qui l’appelle ») mais cela ne décourage pas l’enfant car même sourde la neige est présence, puisqu’elle se laisse regarder. Présence suffisamment apaisante non seulement pour qu’on recouvre la conscience de soi, réintègre son corps, mais aussi pour que le monde réponde au besoin de filiation :

je dors sur ma joue
quand j’ai ouvert la fenêtre l’arbre me ressemble

 

Cette filiation est toutefois ambiguë : ce qui vous ressemble, ce peut être autant votre père que votre fils, rien ne vient dissiper cette ambivalence ici. D’autant plus que les vers suivants semblent renverser le rapport entre la mère et l’enfant ; ce n’est plus lui qui tente d’aller vers elle :

le bras de peau de maman dans le rêve
j’attends maman pour être ensemble

 

mais elle qui s’est mise en route, cette fois dans le bon sens :

maman a fait un rêve jusqu’à moi
la neige est blanche

 

Avec ce dernier vers qui s’émerveille de l’évidence, le livre s’achève sur une épiphanie absolument vitale à cette œuvre [1]. A chaque fois qu’il neige, deux choses se passent et elles sont indissociables : d’une part « il neige » signifie « quelque chose est venu, attendu depuis l’enfance et qu’on n’attendait plus » et c’est aussi bouleversant que quelqu’un (« elle tombe en souriant »), d’autre part la neige est dans la nature la surface la plus proche de la page, sa blancheur est si décisive qu’elle n’en est pas un attribut, mais l’être même, comme le dit cette expression à un moment : « neige et blanche », expression dont on ne sait si elle transforme le nom commun « neige » en adjectif ou l’adjectif « blanche » en nom (propre ?) ; en d’autres termes, la neige est doublement la poésie ici et maintenant, la seule qui compte. La seule vraie car, effaçant les détails sur lesquels elle se pose, elle nous met au-delà de l’anecdote, dans une présence aussi essentielle qu’une nudité : « du mot de poésie qui ne tient de personne » D’où son importance dans le livre, qui la fait revenir à quatre reprises en tant que titre, sans compter ses occurrences dans d’autres poèmes. La neige est bien cette lumière capable de venir en pleine nuit. Certes, la lune éclaire mais elle ne vient pas jusqu’en bas comme veut bien le faire la neige. Cela, le troisième poème intitulé « La neige » nous le rend sensible extraordinairement, tant le vertige causé par la contemplation d’une chute de neige est bien là :

la neige retombe
(et nous redescendons nous regardons neiger)
de quelle neige tombée (souvenirs clos) nous sommes
(et nous redescendons)
peu à peu c’est la neige
et nous redescendons (je)
la neige
et nous redescendons

 

Ce poème est vraiment miraculeux, avec les moyens les plus simples : la répétition de « nous redescendons » qui le fait toujours littéralement descendre dans l’espace du poème ; ces échos entre la neige et nous – « tomber » ou « retomber » pour elle, « redescendre » pour nous ; puis « nous sommes » avant « c’est la neige » ; ce rétrécissement du dernier élément entre parenthèses par rapport aux précédents, « (je) »,  presque devenu véritable flocon tant les boucles des parenthèses sont proches, lui donnant l’apparence d’une petite boule (cela, le mot « clos » au-dessus l’annonçait) et tant la syllabe « je » s’entend comme une partie de « neige » , mot qui l’encadre et rime deux fois avec elle.
Là où est la neige, la poésie n’est plus empêchée, la neige est même capable de transformer le noir en mots :

le ciel est noir qui est dans le fond ce serait
la neige ici tombe la nuit est-ce que c’est là est-ce que j’écris

 

L’incertitude qu’exprime cette question semble porter sur la visibilité des mots (« est-ce que c’est là »),  mais loin de remettre en cause la poésie, l’inscription problématique de celle-ci la garde vivante car le corps qui écrit cherche comment laisser d’autres traces que « les larmes ». C’est le titre d’un poème qui prend plusieurs pages et qui s’achève sur ceci :

je m’éveille
c’est un enfant assis il y avait là
ma mère ne veut pas je ne peux pas pleurer

 

Autre trace possible, celle du sang que l’on trouve dans le poème « les coquelicots ». Le sang des coquelicots ? Non, on ne peut pas dire qu’Eric Sautou reprenne cette métaphore [2] bien connue, je dirai plutôt qu’il veut mettre tout le sang dans cette fleur pour que ça n’en soit plus et cela lui prendra sept pages. Le début dit on ne peut plus explicitement une violence subie :

la main qui frappe avec du verre
et les larmes et le sang
rouge de la main à mon front c’est la trace du verre
(…)
je reste là tombé

 

Le travail poétique va justement de passer de ce rouge saignant à l’apparition des coquelicots qui littéralement relèvent, redonnent vie, de passer de l’enfant qui tombe sous les coups à l’enfant qui tombe de sommeil :

fleurs
qui seules et rouges c’est du verre une fleur je me dis
qu’il n’y a rien là dans le sang
herbes
souffles
donnez la peur
c’est un enfant qui tombe il s’est endormi

 

Ce qui berce l’enfant et peut effacer les traces atroces, ce sont des images. Non pas des visions, mais plutôt des sortes de vignettes de l’enfance. L’illustration de couverture elle-même, conçue par l’auteur, ne dit pas autre chose : le cadre est celui d’une étiquette que l’on colle sur les livres ou cahiers d’école, et on y voit un minuscule personnage marcher sur une ligne discontinue [3] certes, mais ascendante. Plus d’une fois la voix du poème parle justement de marcher, d’avancer, « un cartable à la main ». Plus d’une fois il se console avec des jeux d’enfance :

j’avance
de mon pas sur l’eau
trouve la pierre jette dans l’eau
parce que je vois au fond de l’eau
parce que là-bas c’est insulté

Rarement la détresse enfantine aura été si bien dite en aussi peu de mots : l’enfant joue avec cela même qui lui fait mal, et on ne sait si en le faisant il se délivre du souvenir ou le réactive. Mais au moins le poème propose un refuge qui dure un peu.
Pour cela, il faut qu’écrire ce soit tenter des mots qui puissent être des images à eux tout seuls, et qu’on y entre tout entier par les yeux :

regarde il a neigé
tant la neige s’est mise à briller je dessine mon arbre
contre la main le mur il y avait redonnez-moi mon arbre

D’où ce goût répété pour le geste de se pencher sur l’eau car c’est là qu’on voit le mieux, ce poète aime y jeter les mots douloureux pour les voir revenir en quelque chose de vraiment visible, une partie d’un pays lavé des traces de la souffrance :

regardez ce sont des fleurs
donnez de fleurs qui sont des larmes
ce sont des larmes à leurs reflets
ce furent dans la promenade
où l’épouvante comme l’eau
ce sont les mots qui sont tombés

Parfois un mot est assez fort pour amener avec lui tout un paysage ; c’est le cas du mot «  pie », sans doute étayée par le si beau tableau de Monet (encore un moment de neige d’ailleurs) et le poète ne veut plus la lâcher : « je serre les yeux j’écris » ;  ou du mot « âne » (titre de quatre poèmes), animal aimé à la fois des enfants et des poètes [4] , parce qu’ils est l’image que l’on donne au mot « solitude [5] ». En outre, il est par excellence l’animal qui chemine, il peut donc accompagner l’enfant et le poète « chemin faisant ». Cet âne, on le retrouve aussi, et beaucoup, dans le poème « L’histoire sainte », où Eric Sautou reprend très librement le récit de la Nativité, et celui des Rois Mages. En effet, Jésus enfant n’est-il pas par excellence l’enfant gardé au centre d’un petit monde d’images ?
Mais dans ce poème se trouvent aussi des allusions au calvaire de la Passion du Christ. Comme on l’a vu, pour la première fois la violence et la cruauté font vraiment irruption dans la poésie d’Eric Sautou ; bien plus, celles-ci semblent premières et font comprendre pourquoi il y a tant d’appels au secours dans ce livre. A partir de là, on peut considérer qu’il y a deux fois un diptyque dans ce volume, composé à chaque fois d’un poème de douceur et d’un poème d’horreur. Le premier diptyque est constitué de « L’histoire sainte » et de « Totem », le second de « Tableau de la consolation » et de « Frédéric Renaissan », qui non seulement est le titre du livre, mais aussi celui d’un poème placé en son centre (et qui précède « Totem » justement).

Considérons d’abord « L’histoire sainte » et « Totem ». Chacun de ces titres évoque le sacré, mais c’est un sacré païen pour le second : si dans le premier on peut trouver un vers-prière comme « sainte Marie mère de Dieu », dans le suivant on trouve plutôt : « (il) libère/les dieux parmi nous ». Autres différences : « Totem », contrairement au premier, donne une impression d’étouffement, constitué qu’il est de vers brefs se déroulant sans aucune aération sur plus de deux pages ; enfin, alors que dans le poème chrétien, les personnages sont multiples, l’autre poème n’en propose qu’un seul, un « il » très souvent sujet de verbes d’action, dans une accumulation telle qu’en ressort une impression de frénésie éperdue, renforcée par la fréquente anaphore de ce pronom sujet. Ce personnage affreusement solitaire est incapable de tenir en place, et on a du mal à suivre tous ses faits et gestes. Ce qui domine toutefois, c’est qu’il semble un combattant dont on ne sait pas bien s’il est plutôt sur la défensive ou dans l’attaque, d’ailleurs vers la fin il semble être tout autant un bourreau du Christ que le Christ lui-même :

fait voir son ventre au campement
de la ferveur il déshabille
le drap rêche au menton
(…)
sous le crachat de qui veut
(…)
est à l’affût pend son élan
montre son torse d’assassin
(…)
flétrit la fleur s’endort au flanc

Faut-il voir dans ce couple de poèmes quelque chose comme rêve vs cauchemar ? Voyons d’abord le second diptyque. Le rapprochement entre les deux autres poèmes est favorisé cette fois par Eric Sautou lui-même : « Tableau de la consolation » est dédié à Marc Chagall et « Frédéric Renaissan » s’ouvre sur une phrase de ce peintre mise en exergue: « Dieu ne le permet pas ». Comme on le voit, le religieux est encore présent, du reste dans « Tableau de la consolation » on retrouve des éléments de « L’histoire sainte », dont l’âne bien sûr, une des figures des œuvres de Chagall, et l’association que le titre fait entre « tableau » et « consolation » confirme ce que je disais de la soif d’images ressentie par le poète. Et de Frédéric Renaissan, qu’en est-il ? Au départ, il rappelle beaucoup le « il » de « Totem », à la fois celui qui fait souffrir et celui qui souffre, et jamais loin d’être Jésus :

Frédéric est mon bourreau
(…)
est à l’agonie
(…)
tremble ses clous dans la boîte on lui brise le dos
(…)
est béni parmi nous
dans le vide des palmes
(…)
Frédéric est le chasseur

 

Mais l’ambivalence s’estompe peu à peu, malgré quelques « rechutes », car contrairement au sinistre héros de « Totem », Frédéric sait se frotter aux images de l’enfance (ici le conte avec le roi, le jeu d’arracher l’écorce d’une branche de sureau pour en dégager l’espèce de mousse blanche qui est à l’intérieur), il peut ainsi se sauver (au double sens du verbe) :

roule la tête dans son lit
et les images nues
le plus fort aux épaules
descend jusqu’aux mains
Frédéric soulève
sous les poutres du gibet
Frédéric
son mouchoir de sang
plié serré

 

Frédéric
a son roi (qu’il redoute)
dans la cabane
Frédéric se rappelle
le cheval blanc
ailé
blanc
énorme
Frédéric s’agenouille
détache
le cœur
humide du sureau
avance la main
sous le col
desserre la sangle

 

Peu après, un patronyme lui est généreusement donné par le poème, et vient s’adjoindre à son prénom : Renaissan. Nom on ne peut plus troublant, puisqu’il faut le voir pour découvrir que ce n’est pas le participe présent de « renaître ». Quoique…N’était ce T manquant…
Ce T, cette croix qu’il a peut-être réussi à éviter ?
Frédéric Renaissan, curieux nom, à la fois suggérant une existence très affirmée - deux fois Eric si j’ose dire – et qui s’achève sur une lettre en moins, dont on peut se demander aussi si ce n’est pas un calvaire - le calvaire par excellence - en moins.

Oui, je me demande si ce livre ne rêve pas à comment arrêter une histoire avant le cauchemar, avant la catastrophe, à ce que ce soit ça qui disparaisse plutôt que soi. Raison de plus pour se fier à la neige, gomme souveraine tombée du ciel. Souvenons-nous que les derniers mots de ce livre sont « la neige est blanche ». Ce livre parfois terrible est finalement recouvert par cette blancheur bienveillante, nécessaire, véritable consolatrice muette (c’est le cas de le dire !) mais qui jamais n’empêchera la parole, en vraie page blanche qu’elle est !
Par ailleurs, ce nom propre, miracle de conciliation entre les pires écorchures et la plénitude[6],  est bien à l’image de l’écriture actuelle de cet auteur, non pas asyntaxique, mais saisie de moments de défaillance syntaxique, pas du tout dans une entreprise de déconstruction, d’ « écrire contre », bien au contraire. Si la syntaxe « lâche » à de nombreux moments, c’est pour mieux donner passage aux sons des mots, aux sons qui bercent en deçà des mots. En deçà, mais dans leur souvenir.
Ecoutez ceci par exemple, tendez l’oreille :

l’air
qui est de l’or
le bruit de l’eau dans le noir l’herbe noire
l’arbre
et se déploie il n’y a pas dans le rêve

 

Si les sons bercent si bien, c’est qu’ils sont portés par un travail sur le vers sans répit (c’est une question de vie ou de mort).
Le nombre de vers comptés dans le recueil est en effet hallucinant, il faudrait quasiment tout citer, et ce sont les rythmes pairs qui sont les plus fréquents : octosyllabes et/ou leur dédoublement en 4 syllabes, alexandrins, dédoublés en groupes de 6 ou démultipliés en groupes de 3. Tout ceci combiné (cas le plus fréquent) ou systématiquement enchaîné (ainsi à la p.47 tous les vers sauf un sont des octosyllabes, et p.156 les hexasyllabes, souvent couplés en alexandrins, prédominent). Dans tous les cas, le poème porte bien qui y entre. A la façon d’un sol qui, dès que le pied le sent céder un peu sous lui, avance de lui-même, et immédiatement, un nouvel appui.
Voyez ce poème où le « je » se maintient, se tient dans l’intenable :

demain
comme aujourd’hui ne reste rien le hante
parce qu’il tombe et toujours
le premier pas suivant

 

Comme je le disais au début de ces pages, ce livre est un corps étonnant, un prodige : du début à la fin un flottement debout. Vraiment quelque chose comme marcher sur les eaux.

Contribution d’Ariane Dreyfus, (novembre 2008)

Eric Sautou
Frédéric RenaissanFlammarion, 2008
18 €, sur le site place des Libraires

Présentation de ce livre dans Poezibao 

Eric Sautou dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, La Tamarissière, note de lecture d’A. Dreyfus,note de lecture de La Tamarissière, par F. Trocmé,  note de lecture de Les Iles britanniques par A.Dreyfus


[1] en cherchant le sens précis d’ « épiphanie » dans le TLF, je suis tombée sur cette citation de Jacques Maritain, tellement appropriée à ce qu’Eric Sautou attend de la poésie (il cite volontiers, pour parler d’elle, ce vers de Schehadé : « le vent apporte la plus jolie chose ») : « Si la grâce nous prend et nous refait par le fond de l'être, c'est pour que notre action tout entière s'en ressente et en soit illuminée » (Humanisme intégral).
[2] il faut d’ailleurs rappeler que c’est une poésie particulièrement rétive à la notion de métaphore, car au transport elle préfère le contact.
[3] cf ce que je dis plus bas du travail sur la syntaxe.
[4] Jammes, Shehadé aussi dans « Récit de l’an zéro », dernier poème du volume Poésies en Poésie/Gallimard.
[5] Je songe à Elizabeth de Fontenay parlant des trois S qui disent la condition animale : solitude, souffrance, silence. Cette poésie leur fait écho.
[6] De la même façon, Dieu exige l’insupportable alors même qu’ « il ne le permet pas », pour reprendre la citation de Chagall.