Concha y Toro, un lieu insolite à Santiago

Publié le 17 novembre 2008 par Chantal Doumont

Des rues courbes peuplées d’Histoire et d’histoires, un restaurant gourmet, deux squats culturels, un café bohème et chic, une jolie petite place et une vie de quartier : c’est le « barrio Concha y Toro », situé à trois pâtés de maison des rues Cumming, Brasil et Alameda, en plein centre de la capitale

Concha y Toro, c’est un  petit coin d'Europe au cœur de Santiago, peu à peu racheté par le groupe d’investisseurs nord-américains « Lebanon Investment Corporation ». A voir : son dédale de rues pavées et d'anciennes maisons qui reflètent l'élégance et la richesse de ses habitants au début du XXe siècle. De style néo-classique et néo-gothique, mâtiné d'un peu d'Art déco, l'ensemble reste miraculeusement harmonieux. Les logements, dessinés par les grands architectes de l'époque  (comme Larraín Bravo, González Cortés, Siegel, Alberto Álamos, Smith Solar, Machicao et  Bianchi) ont voulu reproduire un quartier à l'européenne avec des rues étroites et sinueuses organisées autour de la place centrale et de sa fontaine. Celle-ci fut baptisée "place de la liberté de la presse" depuis qu’elle fut le théâtre d’échanges clandestins d’informations et que deux journalistes furent arrêtés et portés disparus pendant la dictature.

Les bonnes adresses

C’est sur cette place, au numéro 34 que se trouve le restaurant « Zully » : Vous aurez le plaisir de déguster de la cuisine fine et créative ainsi que des plats de la gastronomie internationale dans un décor élégant et intime. Si vous voulez seulement boire un café, un bon thé, savourer une petite pâtisserie, prendre un verre ou déjeuner sans forcément réserver, je vous conseille d’aller en face au numéro 39, au Café Tales, profiter de la terrasse et d’une ambiance agréable dans une demeure de 1929. Pablo Villegas, maître des lieux, a voulu partager ses goûts en matière de café, de l'art de la photographie, de la peinture, de la culture ethnique et de la nature. L’ensemble du quartier invite à la flânerie, de la musique live s’échappe par les fenêtres, des étudiants de la faculté de musique Arcis et des diverses salles de répétition. La placette est animée par les ateliers du centre culturel « Ainil », par ses expositions de photos et par ses mardis populaires réservés à la Cueca. La porte de cette belle demeure est toujours ouverte aux curieux, alors venez y faire un tour et visitez l’ancien Palais Walker! La nuit est également active : le centre culturel Ainil et l’autre squat culturel « La Casa Rosada » (repère de peintres, sculpteurs et musiciens) organisent des scènes ouvertes de blues, de jazz et de cueca pour le plus grand plaisir des fêtards vagabonds. Ce lieu dépaysant de Santiago est à deux pas de la station de métro Republica, en plein centre, à côté de l’avenue Alameda, mais pourtant loin du stress et du bruit de la ville.

Héloïse GRASSET. (www.lepetitjournal.com –  Santiago)