Mirror’s Edge ne fait PAS vomir

Publié le 19 novembre 2008 par Onigiri

Voilà, je crois que l’heure est venue d’éclaircir un point important, alors que Mirror’s Edge est disponible depuis quelques jours sur les étalages (et que vous devez courir l’acheter, ne m’obligez pas à me répéter). Ça fait quelques jours que je lis ça un peu partout sur Internet, et je crois qu’il faut rétablir la vérité. Non, Mirror’s Edge ne fait pas vomir.

Mirror’s Edge, on en a déjà parlé ici, notamment avec Mirror’s Edge 2D, un excellent jeu en Flash réalisé par un amateur. Mais je vais vous réexpliquer quand même, parce que j’aime bien expliquer les choses. Donc, dans Mirror’s Edge, vous contrôlez Faith, une “runner” dont le but est de servir de transporteur ou de messager. Son seul mode de déplacement sont ses jambes, et elle les utilisera pour se déplacer d’immeuble en immeuble, tel le cabri, réputé pour son saut (de cabri) (ahem).

Alors effectivement, ça donne des phases de jeu assez impressionnantes, puisqu’il n’est pas rare de courir sur un mur pour se retrouver sur une corniche, prendre son élan, effectuer un long saut vers un autre immeuble et terminer en roulade, le tout dans une fraction de seconde. Effectivement, ce déluge d’action continue peut donner quelques nausées au joueur pantouflard peu habitué à tant d’animation d’un seul coup, voire provoquer des crises d’épilepsie aux plus atteints. Mais de là à parler de vomir, je pense qu’il y a quand même un univers.

Et pourtant, de plus en plus de personnes parlent de cela. Que ce soit Korben ce matin, les joyeux lurons de Penny Arcade cette semaine, ou encore les ricains de Wired, tous parlent de vomir en jouant à Mirror’s Edge. Et ça, j’avoue que je ne comprends pas, et ce à plus forte raison pour y avoir moi-même joué, et ce pendant plus d’un quart d’heure. Et à vrai dire, depuis le temps que la démo tourne sur les salons, les conventions, et les rédactions de jeu, c’est bien la première fois que j’entends parler de vomir. À la limite, vous m’auriez dit ça pour F-Zero GX, j’aurais compris, mais Mirror’s Edge, les enfants, allons…

Alors il faut quand même remettre les choses dans leur contexte : Mirror’s Edge est le premier jeu de sa catégorie à introduire un concept particulier : le “body awareness”. Derrière ce nom pompeux se cache une nouvelle manière de gérer et de déplacer le personnage : on ne contrôle plus une caméra qui flotte au-dessus du sol, mais le personnage lui-même. Les conséquences directes sur le jeu sont qu’au moindre petit pas, l’image tangue comme si vous étiez réellement en train de courir, le moindre saut est ressenti avec tous les petits tremblements d’image que cela implique dans la réalité, et toutes les roulades sont traduites à l’écran par un roulé-boulé de la caméra, et donc l’image qui part dans tous les sens pendant une fraction de seconde.

Pour vous donner une petite idée de la différence, allez jouer à Doom, un des premiers FPS, et revenez sur Mirror’s Edge, vous allez comprendre qu’en 1995, le corps de notre cher militaire tueur d’extra-terrestres n’était qu’une caméra qui se déplaçait de manière fluide et uniforme, rien à voir avec les déplacements d’un véritable être humain, comme Mirror’s Edge tente de les retranscrire.

Voilà certainement pourquoi certains joueurs disent avoir mal au coeur après une petite partie de Mirror’s Edge. Je sais que certains joueurs qui ont un problème d’équilibre peuvent avoir des nausées en jouant à n’importe quel FPS, notamment à cause de l’angle de vue resserré et de l’impression de se déplacer sans bouger de sa chaise (ce qui simule très vite les effets d’une bonne cuite, l’ivresse en moins). Et vous, ça vous est déjà arrivé, ce genre de chose ?