Tiercé

Publié le 20 novembre 2008 par Omelette Seizeoeufs

Le Congrès était loupé, et moi j'ai loupé le Congrès. Hormis le premier soir, je n'ai pas pu le suivre du tout. Un peu frustrant ce sentiment de ne pas avoir vécu, fût-ce de loin et à travers les témoignages et analyses, lus après coup, des Left_blogueurs intrépides qui ont fait le voyage.

Ce soir les militants socialistes vont encore une fois voter et si j'ai bien compris, ils auront sans doute à voter une nouvelle fois si aucun candidat ne dépasse les 50%. Des mauvaises langues s'élèvent déjà pour dire que quelle que soit le choix des militants, aucune des deux premières secretaires potentielles ne sera légitime, et l'on nous promet encore des années de chamailleries.

Reveillez-moi en 2022. Ou pourra-t-on encore entendre des anciens au bistrot en train de dire : "... mais le vote dans les Bouches du Rhône..." ou encore : "ce n'était rien à côté du vote au canon dans la fédé du Nord" ?

Le triste spectacle de ce congrès me fait penser à une institution qui essaie de ne pas changer, qui est prêt à tout pour éviter de changer. L'alliance fabiuso-DSKïste derrière Martine Aubry montre à quel point ce ne sont plus du tout les idées, les courants, les théories du social-ci ou de l'économique-ça, ou même le positionnement plutôt à gauche-gauche ou plutôt à gauche-droite qui déterminent les alliances. Tout simplement, un clan, un caste fait de la résistance.

Enfin, pas seulement. Pas seulement un clan, mais un ensemble d'idées, une certaine culture de groupe, qui n'ont rien de détestable, mais qui ont contribué à maintenir le PS dans la situation où elle se trouve.

Juan nous demande de donner notre "tiercé" pour le vote de ce soir. C'est facile :

  1. Ségolène Royal. Elle n'est pas forcément la femme providentielle, mais elle est la seule qui bascule véritablement les choses. C'est pour cette raison que la carpe socialiste et le lapin social-démocrate se liguent contre elle.
  2. Benoît Hamon. Il représent malgré tout une nouvelle génération, son élection aurait une bonne influence sur le parti. A condition qu'Hamon résiste à sa récupération par les éléphants encore trop puissants. Sur le plan idéologique, il est regrettable en revanche qu'il ne fait qu'occuper un créneau néo-fabusien qui n'apporte rien de neuf.
    1. Martine Aubry. Loin derrière les deux autres, Aubry représente la survie du jospinisme, le maintien au pouvoir des mêmes, toujours les mêmes. Son ancrage à gauche se résume à dire que le PS continuera à faire comme il a toujours fait. Plus encore que feu Bertrand Delanoë, Aubry représente à mes yeux le système en place.

Et voilà. Faute de placer un bulletin dans l'urne, j'aurai rempli mes cases PMU.