Joe Jack Wagner, Duel à l'aube

Publié le 20 novembre 2008 par Croytaque


Joe Jack Wagner Réalisateur: Raq
Silence, un froid dans la salle
qui nous glace le sang,
comme un animal, une machine programmée
pour remplacer la chair et la honte.

Errance des corps condamnés
à geler sur place, comme un mauvais rêve,
heureusement qu’y a l’armée
pour raffermir la chair et la honte.
Comme un casque guerrier d’impératrice enfant
dont pour te figurer il tomberait des roses
l’espèce à sa défense devient cri terrifiant
dont l’horrible impuissance n’est qu’absence de toute chose

Tel un malentendu écumant de silence et d’effacement
des enfants nous tordront en un rire obstiné quelques fragments

Obus non explosé sur le toit d’une école,
comme un jour de chance, n’empêche
qu’à l’intérieur tout le monde voudrait sortir pour jouer.

Inquiétude, légère baisse des indices boursiers
sinon, rien à signaler, n’empêche
qu’à l’intérieur tout le monde voudrait sortir pour fumer.

Comme un casque guerrier d’impératrice enfant,
dont pour te figurer il tomberait des roses,
l’espèce à sa défense devient cri terrifiant,
dont l’horrible impuissance n’est qu’absence de toute chose

Tel un malentendu écumant de silence et d’effacement
des enfants nous tordront en un rire obstiné quelques fragments,
comme un mauvais rêve, comme un mauvais rêve
réalisé, comme un mauvais rêve, réalisé.

« Duel à l’aube » tiré de Sonic Leftovers II (2007) Disponible en mp3 sur Amie Street et Bluetracks.ca

Note: À l’instar de « Gouttes d’encre », ce texte emprunte quelques vers aux poèmes de Mallarmé « Victorieusement fui le suicide beau » et « Le Guignon ».