Match Van Gogh-Monticelli à Marseille

Publié le 23 novembre 2008 par Caroline

Je ne vais pas donner, tout de suite le résultat du match qui oppose Monticelli à Van Gogh lors de l’exposition qui confronte les deux peintres dans les locaux de La Vieille Charité à Marseille, même si certains le connaissent déjà. Je vais commencer par parler d’abord de l’organisation, ou plutôt devrais-je dire de l’inorganisation d’une telle manifestation. L’affluence était grande ce matin dans les murs magnifiques de la Vieille Charité. À la billetterie (8 € l’entrée, l’accès à la culture en France par rapport à ses voisins européens reste très chère), la file d’attente était guère importante, les caissières étant nombreuses et d’une efficacité redoutable. C’est l’accès aux salles qui posait problème. Une gardienne, fort dévouée avait pris soin, alors que nous attendions d’entrer, de nous prévenir qu’il y avait une première salle, suivie d’une deuxième, elle-même suivie d’une troisième, question de comprendre la complexité de l’installation et des difficultés rencontrées. Malgré le ciel bleu, il faisait très froid.
Après avoir parcouru l’exposition, j’ai pu comprendre ce qu’elle voulait dire : Après chaque salle, il fallait ressortir, attendre , se geler à nouveau et que, surtout, il était impossible de revenir sur ses pas !
À l’intérieur des salles, la progression était difficile et rendait les oeuvres d’un accès compliqué.
Venons-en au match qui opposait les deux peintres.
Ils ne jouent pas dans la même catégorie, c’est évident. C’est même cruel pour celui qui est écrasé.
Parmi les lecteurs de ce blog, qui sont ceux qui ne sont pas Marseillais et qui connaissent Adolphe Monticelli ? Là n’est pas la question.
Si ils ont été accrochés ensemble, je pensais au départ que Van Gogh étant plus plus connu, c’était l’occasion pour que celui-ci serve d’alibi à un peintre, disons moins connu, et qu’ainsi le grand public ait l’occasion de le découvrir. Je m’attendais à être déçue par ce que je verrais de Van Gogh. Voici dans quel état d’esprit, je suis arrivée dans ce lieu lumineux qu’est la Vielle Charité. Le prétexte à les comparer était les propos de Van Gogh dans ses lettres notamment à son frère Théo, avouant l’influence que ce peintre provençal avait sur lui.
Les peintres provençaux, Paul Guigou, Félix Ziem, et d’autres ne me laissent pas indifférente. Loin de là. Mais, je dois dire que, aujourd’hui, la déception fut grande en voyant les toiles de Monticelli … La splendeur de celles de Van Gogh accentuait d’autant plus le contraste entre le génie et un peintre obscur qui fait le bonheur des collectionneurs locaux pour lesquels l’exposition a été organisée… Enfin c’est ce que je crois, après avoir écouté les commentaires des visiteurs dans la file d’attente, qui connaissaient ceux à qui appartenaient les toiles et qui, allaient dérocher toutes les croûtes qu’ils avaient chez eux pour vérifier les signatures hypothétiques au dos … “On ne sait jamais…”
Évidemment, Van Gogh est éblouissant. Quand on se dit : “Tiens, celle-ci est super” en pensant que Monticelli va enfin marquer un point, on tombe infailliblement sur un Van Gogh…

Entre autres merveilles, il y a ces deux tableaux. Les merveilles sont toutes dans le camp Van Gogh, pour l’intégralité de l’exposition.
Lors d’une pause au soleil pour récupérer de la froidure des attentes pour atteindre la salle suivante, les adolescents qui étaient avec nous on fait ce genre de remarque à propos de Monticelli :
“Méga-mauvais !” ” Je n’achèterai pas un clou pour accrocher ça dans mon salon ” “Glauque” “Il ne pleure pas la matière et le verni ! “
En aucun cas, je ne pouvais leur donner tort. En attendant, les quelques Van Gogh qui étaient là éblouissaient l’exposition.
Monticelli ? Une défaite sans appel.

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