Orphelin

Publié le 25 novembre 2008 par Jeanyvessecheresse

« Vous imaginez Hamon demandant rendez-vous au président de la République pour discuter de la situation économique du pays ? Quelle serait sa crédibilité ». Tel est le jugement péremptoire que portait Jean Christophe Cambadélis, dans le cas où il devienne numéro 1 du PS, sur un garçon qui a finalement obtenu 20% de votes des militants socialistes et qui porte son jeune âge, pour un politique, en bandoulière. Il est vrai que pour le vieux routier qu’est Cambadélis en matière d’économie seul son ami DSK peut dialoguer avec le chef de l’Etat ce qu’il fait déjà depuis son poste au FMI que lui a offert Sarkozy. Mais là n’est pas le problème.

Ce qui est étrange c’est de juger de la valeur future d’un premier secrétaire sur son éventuelle capacité à demander un rendez-vous au chef de l’Etat pour discuter d’une situation économique dont on connaît les méfaits, et qu’il faut donc plutôt combattre en avançant des propositions alternatives débattues avec les militants, les salariés, le pays tout entier sans l’aval d’un Sarkozy dont la position est avérée et ne risque pas de changer au cours d’une conversation.

Benoît Hamon l’a bien compris lui qui ce week-end manifestait à Paris contre la privatisation de la poste, un exercice qui semble bien loin des habitudes de Cambadélis, loin de l’étudiant militant de la MNEF. Au-delà du côté anecdotique de ces propos perce une question majeure qui aura traversé le congrès du PS à savoir sa capacité à renouer avec les citoyens qui, dans leur majorité, connaissent des difficultés en tout genre, ou bien son enfermement dans le statut d’un parti d’Etat plus prompt à comprendre les situations qu’à les combattre. Une question loin d’être tranchée ce qui risque de laisser le peuple de gauche orphelin de perspectives jusqu’en 2012 et même…