Devenir femme-fontaine

Publié le 26 novembre 2008 par Annelolotte

Il y a quelques mois, je vous indiquais que le  Alain Héril recherchait des témoignages sur le plaisir des femmes et les femmes fontaines car il préparait son nouveau livre. Et bien, son livre est sorti, il est à "mi-chemin entre ouvrage de psychanalyse et conte philosophique". Il s'appelle "Les continents féminins" aux éditions J.-C. Gawsewitch, Paris. Je vous le recommande si vous souhaitez découvrir les multiples facettes du plaisir féminin et en savoir plus sur les femmes fontaines.

J'ai dévoré ce livre en 2 soirées. Il contient beaucoup de témoignages ainsi que le point de vu d'un sexologue parfois perdu, parfois surpris et souvent ému par les femmes. Il contient également le témoignage d'Annelolotte sur le phénomène de "fonténisation"... mon témoignage est sous forme de discussion avec le héros du livre Mr Borda (qui a plus d'un point commun avec Mr Héril). Je vous le livre dans le texte car il présente parfaitement bien mon point de vu. Il est extrait du chapitre 25 "Devenir femme-fontaine".
 

"25 – Devenir femme-fontaine


« Elle est retrouvée.
Quoi ? L’Eternité. »
Arthur Rimbaud


Le téléphone se mit à sonner. Je n’avais pas eu le temps d’écouter mes messages. Je décrochais. Annelolotte était là. Je me souvins d’un coup de notre rencontre et du fait qu’elle m’avait dit être une femme fontaine. Je n’avais pas, à l’époque, fait très attention à cela.


« J’ai rencontré quelqu’un qui vous connaît monsieur Borda…

« Oui ?, dis-je

« Alki Nioos…vous voyez de qui je veux parler ? »

Ce vieil homme, ce chercheur semblait m’aider de façon invisible. Il accompagnait mon chemin…

« Oui, je le connais…

« Il m’a dit que ce serait bien que je vous en dise plus sur la femme fontaine que je suis….
« (Alki Nioos) m’a dit que ce serait bien que je vous en dise plus sur la femme fontaine que je suis….

« Oui j’aimerais beaucoup. D’autant plus que je suis en train de réunir beaucoup de témoignages sur le sujet.

« Eh bien ! vous aurez le mien en plus ! Je peux vous en parler maintenant si vous le souhaitez… »

Je déposais la fiole sur un meuble. Après tout, autant continuer cette aventure en écoutant Annelolotte. Je dis oui. Je m’installais dans un fauteuil, pris un calepin et un stylo pour noter ce qui me semblait important.

« Je suis à votre écoute, dis-je

« Cela a commencé il y a quatre ans. J’ai appris par une amie que certaines femmes étaient dites « femmes fontaines ». En effet, une amie m’expliqua qu’avec un partenaire particulier elle avait eu des épisodes de fontainisation.


Ceux-ci pouvaient avoir lieu lors de rapports sexuels lui donnant d’intenses jouissances mais également, la simple présence de cet homme la faisait parfois mouiller  à en tremper ses chaussures ! Ce sont ses termes je vous assure ! Allo ! Vous êtes là ?

« Oui, oui, je vous écoute attentivement…

« Je continue… Elle m’expliqua donc que cette manifestation ne lui était pas unique et que bien des femmes fontaines existaient. J’ai, ensuite, lu le livre de Deborah Sundahl sur le point G et l’éjaculation féminine. Vous connaissez ce livre ?

« J’en ai entendu parler en effet. Il est sur mon bureau parmi la trentaine d’autres que j’ai à découvrir !

« Eh ! bien sachez que Déborah Sundahl travaille depuis de nombreuses années comme écrivain, conférencière et séminariste sur le sujet du point G et de l’éjaculation féminine. Elle est convaincue que la fontainisation est la prochaine étape pour l’ouverture de la sexualité des femmes et a permit à bien des femmes, dont moi, d’accéder à ce plaisir ! J’ai parcouru le livre de Déborah et je me suis rendu compte que cette sensation particulière d’avoir envie d’uriner pendant une relation sexuelle ne m’était pas étrangère mais je ne savais pas qu’il s’agissait ni plus ni moins d’une envie d’éjaculer ! Afin de suivre les recommandations du livre de Déborah Sundahl, il me restait donc à acquérir un spéculum transparent afin de découvrir visuellement l’intérieur de mon sexe. Le simple fait de regarder son sexe dans une glace est primordial pour une femme. En effet, à moins de contorsions dignes de maîtres yogis notre anatomie ne nous permet que de voir le haut de notre sexberg ! »

Elle se mit à rire. Moi aussi.

« Et le spéculum ? Demandais-je

« Il sert à apercevoir l’intérieur du vagin et à y distinguer le point G. L’expression « regarder les choses en face » prend là une dimension supplémentaire !... Donc après cette première étape je me suis installée bien confortablement pour suivre les étapes décrites dans le livre et ainsi commencer un nouveau chapitre de ma sexualité : découvrir mon point G et apprendre à éjaculer ! … et une dizaine de minutes plus tard j’éjaculais pour la première fois, puis une deuxième fois…Ce fut réellement bouleversant !!
Rien que d’en parler je sens l’émotion m’envahir !

« Qu’avez-vous fait ensuite ?

« J’ai voulu rencontrer d’autres femmes qui vivaient la même chose. Je me suis rendu compte que les femmes qui ont des épisodes de fontainisation de façon autodidacte et sans passer par le même apprentissage que moi le font généralement pendant un orgasme avec un partenaire. Alors que pour moi les premières éjaculations n’étaient pas accompagnées d’orgasmes ! Les phases suivantes de mon apprentissage furent donc d’éjaculer pendant un orgasme seule puis en couple.

« Je ne comprends pas que vous ayez pu éjaculer sans orgasme ? Et pourquoi ce fut quand même bouleversant ?

« Si vous saviez cher Monsieur…une sensation de plénitude, de soulagement comme je n’en avais jamais ressenti. C’est un moment fort avec ou sans orgasme !
De plus, lorsque j’ai découvert cela j’étais abasourdie d’avoir une capacité physiologique aussi visible que pleurer ou saliver. A 30 ans ! Le point G est facile à trouver, situé à l’intérieur du vagin à environ deux centimètres de l’entrée de celui-ci, c’est la seule surface qui n’y soit pas lisse. De plus l’éjaculation n’a lieu que s’il y a engorgement, si le sexe est gonflé de plaisir et d’excitation. Les signes sont donc simples à reconnaître. Pourquoi l’éjaculation chez moi ne pouvait-elle pas se dérouler aussi simplement que pleurer ou saliver ?
Cette question m’a amené à réaliser le poids de l’inconscient collectif de notre société occidentale selon laquelle « l’homme jouit et éjacule en même temps alors que la femme jouit mais n’éjacule pas ». Cet inconscient collectif, m’avait privée de l’une de mes facultés physiques. Celle-ci n’a, peut-être, aucune fonction physiologique cependant elle m’apporte un bien-être tel que je suis heureuse de ne pas en avoir été privée plus longtemps ! Et j’espère que de plus en plus de femmes découvriront qu’elles aussi peuvent éjaculer ! Voilà ce que je voulais vous dire, Ulysse. Mon témoignage vous aide-t-il à avancer dans votre compréhension des femmes ? »

Je répondis que oui, bien sûr et que toutes ces paroles, ces mots, ces renseignements précis, flous, techniques, poétiques, compréhensibles ou non me permettaient d’acquérir un enseignement finalement précieux pour moi et moi seul.

"

Et vous, mon témoignage vous aide-t-il à avancer dans votre compréhension des femmes ou de vous même ?