Paris-Métropole a cimenté ce premier consensus que nous avons réussi à élaborer ensemble, pour aller plus loin ! Philippe Laurent revient sur la création de Paris-Métropole

Publié le 26 novembre 2008 par Jean-Paul Chapon

Après l’adoption des statuts de Paris-Métropole, le syndicat mixte d’études qui fait suite à la Conférence Métropolitaine, les premières adhésions arrivent. D’abord Arcueil, puis Nogent-sur-Marne, la Communauté d’agglomération de l’Orge avec notamment Brétigny et Sainte-Geneviève des bois, Sceaux et Paris. Paris est sa banlieue fait le point avec Philippe Laurent, maire de Sceaux et membre fondateur de la Conférence Métropolitaine.

Un point de vue particulièrement intéressant, dans la mesure où il montre après l’adhésion de Nogent que le rééquilibrage n’est pas forcément vécu comme un épouvantail ou un repoussoir par des communes au niveau de vie et socio-professionnel plus élevés. Philippe Laurent, par ailleurs Conseiller Général des Hauts-de-Seine, mais aussi vice-président national de l’Association des Maires de France dont il est aussi président de la commission des Finances et de la fiscalité (on aura l’occasion d’en reparler sur Paris est sa banlieue) voit dans la création de Paris-Métropole un retour des maires dans le concert de la zone dense, et martèle “rien ne se fera sans les maires !“. Il constate que l’agglomération parisienne était jusque là une des seules en France où les maires n’avait pas leur mot à dire, constatant par exemple qu’il n’y a pas un seul maire qui siège au conseil d’administration du STIF, l’autorité organisatrice des transports franciliens. Il note d’ailleurs que c’est le consensus des maires sur de grands projets, type Métrophérique, quia permis d’avancer jusqu’à la création de Paris-Métropole. Le syndicat mixte est clairement pour lui un point de départ, et il précise d’ailleurs que si on doit aller plus loin en terme de mutualisation des ressources, il faut que cette mutualisation soit portée par une entité politique, qui pourrait ressembler à une communauté urbaine. Le périmètre n’est pas une question prioritaire pour lui, et si certaines zones rurales de la petite couronne ne lui paraissent pas faire forcément partie de la « grande ville que nous voulons bâtir ensemble », des villes comme Massy ou Argenteuil en font naturellement partie. Pour lui, construire cette « grande ville », ce n’est pas seulement des gestes urbains et architecturaux, mais aussi beaucoup d’autres choses. Philippe Laurent veut par exemple que cette grande ville soit mobile, et maillée comme Paris l’a été à son époque, et surtout que l’on bâtisse la métropole autour des notions de solidarité territoriale, avec des territoires rendus attractifs par un développement économique multipolaire, et un équilibre entre grandes entreprises et économie de proximité. Sans oublier la recherche, comme la Vallée Scientifique de la Bièvre, à laquelle Sceaux appartient et qui fait réagir son maire face au projet de « cluster » du Plateau de Saclay de Christian Blanc, dont il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un concept très actuel, et qui suscite chez Philippe Laurent « un peu de circonspection. »


Le 20 novembre la ville de Sceaux a décidé d’adhérer à Paris-Métropole par un vote unanime de son conseil municipal. C’est important pour vous qui êtes membre fondateur de la Conférence Métropolitaine, mais pour Sceaux et ses habitants, cela représente quoi cette adhésion ? (partie 1)


Quand on parle du Grand-Paris, on parle de péréquation financière, de mutualisation, de rééquilibrage. Vu de Clichy-sous-bois, pour caricaturer, on peut le comprendre, mais vu de Sceaux n’y a-t-il pas la crainte que les habitants pensent qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner en adhérant à Paris-Métropole ? Et qu’en sera-t-il de l’appartenance de Sceaux à la communauté d’agglomération des Hauts de Bièvre ? (partie 2)


partie 1 - durée 1’33


partie 2 - durée 2’46


Vous êtes donc un des membres fondateurs de la Conférence Métropolitaine qui s’est formalisée en Paris-Métropole, le nouveau syndicat mixte d’études. Lorsqu’on écoute les membres de la Conférence Métropolitaine, le consensus sur ce syndicat mixte trouve ses limites. Pour les uns c’est un aboutissement, pour les autres c’est une étape ou un point de départ, et vous vous situez dans quelle catégorie ?


durée 2’51


La question du périmètre est considérée comme secondaire par les uns au contraire primordiale par les autres. Lorsque l’on parle autour de soi du Grand-Paris, on sent surtout de la confusion, confusion entretenue par exemple les déclarations de tel cabinet d’architecte pour lequel le Grand-Paris va jusqu’au Havre ou par celles de Claude Bartolone qui voit un Grand-Paris jusqu’aux cathédrales gothiques de Reims à Rouen ou Chartres. Et pour vous ?


durée 2’18


Il y a quasiment un an à Vincennes la Conférence Métropolitaine annonçait la tenue d’Assises de la Métropole. Six mois plus tard les Assises se tiennent et annoncent la naissance d’un syndicat mixte, six mois encore et les statuts sont prêts, naissance de Paris-Métropole. Vous ne trouvez-pas cela un peu lent, surtout qu’en face côté gouvernement on s’active, on reproche aux élus de ne pas être capables de s’organiser assez vite. Il est vrai que lors des deux dernières séances de la Conférence Métropolitaine, on avait le sentiment d’un certain sentiment d’urgence. Et si je vous rencontrais dans un an, on en serait où et vous me dirier quoi ?


durée 2’50


Le Grand-Paris est un dossier compliqué et peut-être rendu complexe à souhait. Opposition entre les tenant de la gouvernance d’un côté, des gestes architecturaux et projets d’urbanisme de l’autre, à cela on ajoute les conflits état-région avec le SDRIF, l’arrivée d’un secrétaire d’Etat à la région-capitale, sans compter les prises de positions électoralistes des uns et des autres comme celle de Valérie Pécresse qui annonce aujourd’hui que pour elle le Grand-Paris, c’est la région, candidature à la région oblige… Que feriez-vous pour donner un peu plus de cohérence au débat ?


durée 3’34


Justement vous parlez de Christian Blanc, il y a son projet de « cluster » sur le Plateau de Saclay, qui vient concurrencer au risque de la dépouiller en partie la Vallée Scientifique de la Bièvre dont Sceaux fait partie. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?


durée 2’50

Propos recueillis le 24 novembre 2008

Jean-Paul Chapon