Mortels

Publié le 29 novembre 2008 par Véronique Bessard

La l??gende dit que la belle Pers??phone fut captur??e par Had??s, le dieu des enfers, alors qu???elle se penchait pour cueillir un narcisse d???un incroyable bleu profond, app??t subtil, et peut ??tre odorant, cr???? par Zeus lui-m??me, pour pi??ger la belle. En suscitant son d??sir, il la pr??cipita dans les bras de la mort. Ce mythe grec est ?? l???origine du th??me pictural de la jeune fille et de la mort. Dans cette th??matique la Camarde est souvent repr??sent??e ??rotiquement m??l??e ?? sa proie.

Le d??sir, la mort, Eros et Thanatos, deux complices ins??parables.
Tout ??tre, est le produit du d??sir et porte en soi sa finitude. C???est ce caract??re dualiste, hautement renouvelable et p??rissable qui rend la vie si belle.
La fragilit?? des parfums, mortels eux aussi, n???est pas sans rappeler la n??tre. La qu??te des ??ditions vintages, cette soif de ce qui est perdu ?? jamais, nous renvoie cruellement ?? notre propre finitude. Oui, les parfums, comme les jeunes filles, meurent, ou parfois se d??cr??pissent, deviennent laids, sous nos nez/yeux impuissants.
Comme nous, et comme tout ce qui est beau, le parfum est tr??s facile ?? d??truire. Malgr?? son caract??re invisible il est profond??ment inscrit dans la mati??re, et tr??s d??pendant de la qualit?? de celle-ci. Ainsi, le parfum repr??sente le symbole id??al de l???impermanence et illustre bien la dualit?? esprit/mati??re.
Ce mouvement perp??tuel de l???odorant explique s??rement son lien historique tr??s fort avec le sacr??.

  

La table verte, ballet de Kurt Jooss

http://www.danser-en-france.com/repertoire/greentable.htm