Délire express

Par Rob Gordon

Jeune cinéaste très sérieux, David Gordon Green s'est laissé convaincre de réaliser ce Pineapple express, stoner movie à la sauce Apatow. Pourquoi pas, après tout : il parvient à insuffler au film son sens du rythme ainsi qu'une certaine inventivité visuelle. Voilà l'atout majeur du film, un peu plus percutant que la moyenne des oeuvres fleurant l'herbe de part en part. Reste qu'une fois de plus, Délire express (titre français idiot) n'a pas de quoi figurer au rang de comédies de l'année, comme aiment à le hurler régulièrement tous ceux qui prennent Will Ferrell ou Judd Apatow pour les rois Midas du cinéma comique.
Il y a évidemment un paquet de scènes amusantes, notamment au début, les personnages principaux étant en permanence sous l'emprise de produits légèrement stupéfiants. Il y a également un certain nombre d'acteurs convaincants, notamment un surprenant James Franco et l'inconnu Danny R. Mc Bride en boulet de service. Une pléiade de dialogues réussis viennent nous rappeler que Seth Rogen, Evan Goldberg et leur bande sont tout sauf des manchots. Mais voilà : manque le "délire" du titre, qui aurait fait de ce film autre chose qu'un trop long moment à passer (1 heure 50 !), tellement ancré dans la loser attitude qu'il en devient parfois déprimant. C'est souvent l'effet que produisent les productions Apatow lorsqu'elles ne sont pas assez hilarantes : elles rendent un peu stone, déconfit par toutes ces promesses une nouvelles fois pas tenues. Un conseil : relouez-vous Eh mec ! elle est où ma caisse, voire même un Harold & Kumar, enfermez-vous chez vous et savourez. Ce sera plus rapide, et également plus efficace, que ces presque deux heures d'un trip franchement moyen.


6/10