Réaction de Gérard FILOCHE sur le résultat des élections prud'homales

Publié le 05 décembre 2008 par Slovar
Gérard FILOCHE nous a fait parvenir ses commentaires sur les élections prud'homales. Comme d'habitude et conformément aux engagements de Slovar, nous vous donnons lecture en intégralité du texte.
Nette progression des syndicats combatifs en dépit de l’abstention organisée par le pouvoir
Oui, le pouvoir a tout fait pour organiser l’abstention à ces élections prud’hommes. Pas un seul débat télévisé dans les médias de service public, pas une seule explication de masse en direction des 19 millions d’électeurs concernés. Des millions de salariés ne savaient ni le motif du vote, ni le lieu, ni comment voter. (cf. témoignage en bas d'article ci dessous)
Dans ces conditions qu’il y ait encore 4,7 millions de votants est un miracle extraordinaire et positif qui montre l’attachement remarquable d’un nombre considérable de salariés au syndicalisme français. Vive le syndicalisme ! Honneur et courage aux syndicalistes dans le privé, des héros qui résistent à la chasse aux sorcières généralisée et défendent les droits de 16 millions de salariés, le code du travail !
- Il n’a pas été expliqué aux immigrés qu’ils avaient le droit de voter pour élire les juges de la république.
- Il n’a pas été dit aux chômeurs qu’ils avaient le droit de voter.
- Il n’a pas, été dit aux jeunes de 16 que des lors qu’ils avaient un contrat de travail ils avaient le droit de voter.
Il n’a pas été dit aux 8 millions de salariés des entreprises de moins de 50 salariés, soit 97 % des entreprises, qu’ils avaient le droit de quitter leur travail pour aller voter sans perte de salaire.
Les difficultés d’inscription sur les listes ont été aussi grandes que les fois précédentes.
Les lieux de vote sont demeurés des lieux aussi peu connus qu’avant.
Pire la presse de service public radio et télévision s’est comporté de façon à banaliser le vote et à encouragé l’abstention. Un vrai tam-tam pro abstention !
Ce fut le cas pour France inter, qui le matin même n’informe pas sur le vote mais sur le “probable taux d’abstention”. Toute la communication des plus grands médias était orientée sur l’abstention y compris les rares spots télévisés. Sans omettre Le Figaro qui, la veille, explique que le scrutin coûte 90 millions et qu’il vaut mieux le supprimer vu qu’il n’y a pas de participants ce qui est le point de vue explicite du Medef et de la droite.
D’ailleurs le Medef perd 8 points, la CFDT perd 3 points
tandis que la CGT gagne 1,5 points largement en tête, et Sud gagne 2,5 points...
Mais là encore, le 4 décembre, au matin, de façon scandaleuse, France inter parle fort peu d’un scrutin qui concerne pourtant 19 millions de personnes, le commente peu et mal, soulignant surtout l’abstention obtenue, se gardant de souligner les causes des progrès de la CGT et de Sud, et du très sec recul de la CFDT (du à la trahison de mai 2003 de François Chérèque signant la loi Fillon contre les retraites, la nuit, dans le dos du front syndical auquel il participait).
Le progrès, pour la première fois de la CGT depuis 1979 n’est pas souligné, on ne connaîtra ni les chiffres des conseillers prud’hommes élus, ni leur répartition, il n’y aura pas d’écho des sièges électoraux, c’est un pur mépris, un pur déni d’information.
Mais cela n’empêchera pas que le vote exprime déjà ce qui va subvenir dans la période qui vient : la combativité sociale s’accroît partout, des centaines d’entreprises sont l’objet de plans de licenciements iniques, injustifiés, effets d‘aubaine patronale du à la crise des banquiers et banqueroutiers. Le blocage de salaires est devenu insupportable alors que des centaines de milliards ont été accordés aux tenants de l’économie casino pour qu’ils continuent à spéculer comme avant.
Les observateurs attentifs savent qu’une explosion sociale est désormais possible. Notons que des centaines de plans de licenciements sont en cours et aussi des centaines de grèves partout dans le pays...
Raymond Soubie, conseiller expérimenté en affaires sociales de Nicolas Sarkozy vient de déclarer qu’il n’a jamais en 40 ans d’expérience, voulu annoncer un quelconque "printemps chaud" ou "automne chaud", mais qu’aujourd’hui, ce n’est plus pareil, selon lui "tout est chaud"... Henri Guaino n’en a pas dit moins, en prétendant qu’une explosion est possible à tout moment...
Toutes les données sont là, ce pays ne supporte plus le féroce traitement antisocial qui lui est imposé par ce gouvernement de sauvages barbares intégristes, qui prônent la mort du code du travail, le travail le dimanche, les 45 heures payées 35, la retraite à 70 ans, les licenciements boursiers !
Gérard FILOCHE
Témoignage : Le chiffre : 4,7 millions d’électeurs pour les syndicats ! Malgré...
5 décembre 2008, par Xtophe
Etant président de bureau de vote hier, j’ai été consterné par la désorganisation du scrutin. Electeurs cherchant désespérément leur bureau que leur employeur n’arrivait pas à leur indiquer, électeurs avec une carte d’électeur non inscrits sur la liste d’émargement et ne pouvant voter car ils ont été entre temps transféré sur un autre collège, votes par correspondance non recevables car les bulletins ne correspondaient pas au bon collège, électeurs avec 2 ou 3 cartes d’électeurs de collèges différents en leur possession cherchant désespérément laquelle était la bonne et dans quel bureau ils devaient aller,.. ; J’avais déjà participé à des bureaux pour les prud’hommes il y a quelques années, mais n’avais pas constaté une telle perte de votants lié à l’organisation du scrutin.
Mon bureau étant dans un gymnase avec 4 bureaux de vote, nous avons passé notre journée à chercher sur les listes d’émargements des 5 urnes si les électeurs qui se présentaient n’étaient pas en fait inscrits chez le voisin. Le service élection de la mairie (de gauche) nous à confirmé ne pas avoir eu en sa possession les moyens de mieux organiser l’élection, ils étaient dégoûtés d’avoir bossés comme des fous pour un résultat aussi insatisfaisant. Qui à envie de venir voter quand son voisin de bureau lui dit ne pas avoir trouvé son lieu de vote, ou ne pas avoir pu voter.
D’accord pour que l’information soit plus grande, mais que au moins les votants puissent voter, et que l’on ne reparte pas de 14h de présence dans un bureau avec un goût très fort d’inachevé.

Démocratie & Socialisme