Damages épisode 1.02

Publié le 07 décembre 2008 par Red


S'il y a bien quelque chose en quoi cette redécouverte de Damages a aidé pour ma part, c'est que j'ai appris à apprécier Patty Hewes. Evidemment, Glenn Close a toujours été magistrale dans ce rôle très complexe mais peut-être que le fait d'avoir vu la saison 1 en son intégralité ne me fait pas attendre montre sa vraie nature face à Ellen comme je m'y attendais au premier visionnage (ce qu'elle fait à quelques reprises cependant au cours de la saison mais de façon trop brève). Glenn Close a la classe, c'est évident et son personnage gagne beaucoup en épaisseur dans cet épisode puisqu'elle s'amuse à manipuler son petit monde avec ses sourires toujours bien placés. De la manipulation à haut niveau dans un épisode légèrement en dessous du pilote qui arrive néanmoins à poser les pions de cette énorme partie d'échec avec brio.

Si on s'en tient au personnage de Glenn Close, on voit que tout l'épisode tourne autour d'elle puisqu'elle a des connections avec tout le monde évidemment. C'est le noyau du show en quelque sorte et ça se ressent encore plus dans cet épisode. Katie doit témoigner contre Frobisher puisqu'elle était présente en Floride le week-end où Frobisher y était ce qui veut dire que Patty y porte un intérêt tout particulier puisque Katie est un personnage clé dans l'affaire.
La première scène entre Katie et Patty est tout bonnement excellente avec un excellent jeu de la part des deux actrices. Patty Hewes est un personnage ultra-méfiant qui ne croit que ce qu'elle voit et cette scène était particulièrement révélatrice de ce trait de caractère. L'écriture est magistrale, déjà. Quand Patty demande à Katie quel âge elle avait pendant son séjour en Floride et qu'elle lui prévient que tout le monde ment dès un certain âge est parfaite. Le tout avec la classe de Glenn Close.

Puis vient le deuxième face-à-face. Celui où Katie dévoile une partie de la vérité. C'est dommage d'avoir du attendre la fin de l'épisode pour avoir les réels indices quant à ce fameux séjour en Floride. On introduit donc en toute logique le personnage de Gregory. Evidemment, Patty ne croit pas tout ce que Katie lui avoue mais c'est cela le leitmotiv de la série : la méfiance. Et le personnage de Patty est parfaitement convenable pour passer un tel message, notamment avec ses quelques scènes avec Katie dans ce deuxième épisode. Je le répète, le jeu des deux actrices est parfait et avec cette précision dans l'écriture, on ne peut qu'avoir quelque chose de réellement réussi. Damages est à n'en pas douter une des séries actuelles qui bénéficie de la meilleure distribution. Tous les acteurs jouent parfaitement (je ne veux pas relancer le débat mais ce n'est pas quelque chose qu'on trouve dans des séries grand public), même ceux qui interprètent des personnages secondaires comme Rick, le détective associé à Frobisher ou Holly, la femme de ce dernier.

Et pour aider, la réalisation est très réussie également. Notamment cette fameuse scène dans le futur restaurant de Katie où Frobisher lui rend visite. Le caméraman filmant Frobisher est parfaitement droit alors que celui face à l'actrice jouant Katie Connor est très instable, volontairement évidemment. J'ai toujours été fan de ces mouvements de caméra reflettant l'état d'esprit momentané des personnages (surtout que la caméra se met à s'agiter dès que Frobisher s'approche de Katie) et c'est le genre de détails qu'on ne retrouve pas dans toutes les séries et qui peuvent échapper au premier visionnage.

En parallèle, Tom continue à jouer le jeu, c'est-à-dire à paraître comme étant l'ami loyal de Ellen alors qu'il est en parfaite entente avec Patty en réalité. L'affaire se complexifie évidemment, comme je l'ai dit, c'est dommage que les indices ne nous viennent que vers la fin mais Tom découvre que Katie reprend contact avec Gregory alors qu'elle témoigne pour Patty ce qui risque de donner un évolution particulièrement bien ficelée à l'histoire par la suite.

Alors que le pilote nous mettait vraiment en avant le duo Patty / Ellen, cet épisode fait légèrement l'impasse là-dessus puisqu'on se contente d'une scène mémorable où la naiveté de Ellen est plus que flagrante et là j'ai envie de féliciter les scénaristes encore une fois pour cette formidable évolution au personnage d'Ellen au cours de la saison 1 puisqu'on voit clairement qu'elle était sous l'influence de sa patronne au départ alors qu'elle est devenue indépendante par la suite. On met également en place une intrigue qui s'étoffera par la suite, c'est-à-dire celle entre Patty et son fils par le biais de son mari qui se contente d'une apparition anecdotique. Ce qui permet de nous montrer les différentes facettes du personnages de Glenn Close, ce qui est en somme une excellente chose.

On a l'occasion de voir un Frobisher totalement perdu. Sa femme lui demande de régler la situation alors que l'affaire évolue en même temps. J'ai beaucoup aimé la scène sans dialogue quand Frobisher observe ses enfants jouer, c'est typiquement le genre de scène qui paraît inutile mais qui nous fait comprendre quelque chose sans avoir besoin de dialogues ou de voix-off comme c'est souvent le cas dans d'autres séries avec des scènes sans dialogues. Et évidemment, tout comme le reste du casting, Ted Danson est particulièrement bon dans ce rôle sans paraître trop prévisible non plus, ce qui était un piège à interpréter un personnage aussi détruit qu'Arthur Frobisher.

En bref : L'épisode est brillamment écrit et fait monter gentiment la pression. Le jeu d'acteur est parfait, la réalisation est tout à fait adéquate aux différentes scènes et la musique s'accorde bien avec la série. Damages a offert de meilleurs épisodes mais on suit cela sans déplaisir, tout en sachant que Damages va devenir une série hors-norme. De toute façon, un épisode moins bon que la moyenne de Damages n'équivaut pas un épisode moins bon d'une autre série ce qui fait de la série une production assez exceptionnelle.