Le Stade Toulousain dernier espoir en H Cup ?

Publié le 07 décembre 2008 par Ansolo

Au terme de la 3ème journée de la phase de poule de HCup, les clubs Français ont cinq bonnes raisons de faire grise mine. Et un seul véritable motif de satisfaction. Le chat est maigre, comme le dirait sans doute un ex-commentateur de rugby sur le retour.

Les défaites françaises mettent en lumière les défauts et carences observés chaque week-end de Top14 : conquête insuffisante, inefficacité offensive, abus de jeu au pied, intensité physique aléatoire. Accuser les nouvelles règles, comme a pu l'entendre de ci de là, parait un peu court si l'on en juge par les prestations des clubs Anglais. Il faudra sans doute se remettre en question et s'interroger sur le niveau réel de notre championnat, qui n'est finalement pas si relevé que cela malgré l'afflux de joueurs étrangers prétendument plus forts que nos jeunes locaux. A cet égard, un Bastareaud à Paris ou un Mermoz à Perpignan rappelleront aux présidents de clubs que la formation Française n'est pas aussi médiocre que cela. Au passage, on se demande comment Dan Carter va réagir à l'idée que désormais l'USAP jouera ses matches de H Cup sans (presque) aucune chance de se qualifier pour les quarts.

Clermont nous aura régalé une mi-temps, la deuxième, face au Munster. La victoire 25-19 aurait pu combler les supporters Auvergnats, s'il n'y avait eu le bonus défensif lâché par l'ASM dans les dernières minutes. Les jaunes et bleus ont encore une chance de se qualifier. Mais pour cela il leur faudra faire un sans faute dans les prochains matches. Peuvent-il l'emporter au Munster et à Sale. Pas impossible, mais néanmoins improbable. Dans cette poule incroyablement relevée, la défaite initiale face à Sale coutera sans doute très cher.

Heureusement pour le rugby Français cette saison, le Stade Toulousain continue de faire honneur à son rang Européen et entretient l'espoir d'une qualification en quart. Même s'il a fallu attendre la deuxième mi-temps pour voir les rouge-et-noir décoller au score, on retiendra du match face aux Gallois de Newport une capacité à accélérer le rythme, à varier le jeu et à utiliser au mieux les points faibles de l'adversaire dignes d'éloges.

Le pied de Frédéric Michalak a fait des merveilles dans le jeu offensif du Stade. Malheureusement, il ne présente toujours pas les mêmes garanties quand il s'agit de taper les pénalités. C'est ennuyeux car cette carence représente un point faible sinon rédibitoire du moins très handicapant pour son club. Sans parler de l'équipe de France qui attend toujours de se trouver un buteur d'envergure internationale.

La mécanique Toulousaine impressionne cette année car elle double son efficacité offensive d'une puissance en mêlée qui n'était pas forcément son point fort ces dernières années. Nul doute que la présence de Yannick Bru aux côtés de Guy Novès n'est pas étrangère aux gros progrès accomplis en ce domaine.

Et même si l'adversaire du jour ne présentait pas la meilleure carte de visite du plateau européen, il n'en demeure pas moins que le succès Toulousain a conforté la position du club Haut-et-Garonnais dans le classement de la poule 5 et permet d'envisager la suite sereinement. Le point de bonus offensif engrangé face à Newport pourra également servir. Une victoire chez ces mêmes Gallois la semaine prochaine est tout à fait envisageable au vu de la prestation toulousaine dont on pressent pourtant qu'elle n'a pas satisfait Guy Novès. Ce qui est incroyable, c'est en effet de constater qu'il existe encore une marge de progression en termes d'efficacité et de solidité. C'est pourquoi, malgré la morosité ambiante du rugby Français à l'échelle européenne, on peut nourrir de légitimes espoirs pour la suite.

La semaine prochaine, au soir du premier des matches "retour", on en saura un peu plus sur les chances Françaises. Pour l'instant, elles paraissent reposer sur les seules épaules Toulousaines...