Beaujolais nouveau ou le marketing de l'ivresse

Publié le 20 novembre 2008 par Beniouioui

Aujourd'hui, tous les piliers de comptoir le savent, le Beaujolais nouveau fait son entrée fracassante dans les bars de France et de Navarre.

Quand à minuit vous vous pencherez à la fenêtre de votre appartement, vous entendrez certainement les festifs amochés et autres criards joyeux trinquer à la santé des gosiers du monde entier. Et vous vous direz comme chaque année : le Beaujolais nouveau est arrivé.

Mais cette année, BeniNews vous recommande de boire les cours de marketing des roublards vignerons qui ont su faire d'une exception règlementaire (la commercialisation est autorisée immédiatement à la fin de la vinification) une vénérable machine à cash.
Chaque année depuis 1985, une vinasse infâme au goût de banane débarque bruyamment dans les bistrots de quartiers le troisième jeudi de novembre. Et cette abondance de piquette n'a rien à voir avec les noces de Cana. Le beaujolais nouveau n'est pas de l'eau que le petit Jésus aurait transformé en vin mais du vin que des petits malins ont transformé en or. Si l'argent à une odeur, il doit avoir l'odeur de banane.

Soit dit en passant, boire les cours du marketing beaujolais ne ferait pas de mal à nos amis du parti socialiste. Qui doivent ce soir noyer leur chagrin dans les barriques de rouge devant l'étendue du désastre médiatique qu'ils viennent d'offrir. En deux semaines, les cadors de la rue de Solférino auront réussi à faire passer leur pinard politique pour un vin terriblement mauvais. Un véritable coteau du ridicule.

De son côté, l'Académie Française fait dans le bizarre. Elle nous sort une drôle de bouteille et élit Simone Veil au 13e fauteuil. Soit son apport à la langue française invisible à l'œil nu est noyé au fond de la cuve, soit personne ne voulait du chiffre 13. Ou peut-être est-ce une décision politique subjective. A chacun sa réponse...

L'alcool fait également des ravages chez l'inénarrable Cauet qui vient de faire croire à la France entière que son équipe de production s'était fait attaquer au Maroc. Faux évidemment mais le buzz n'a pas de prix lorsque l'audience ramasse les pâquerettes.

La nouvelle la plus saoule de la journée sans doute, c'est le buzz Internet d'un conseiller marketing pour église en détresse. Richard Reising est un "church marketing expert" et il est franchement drôle dans sa vidéo de démonstration du désastre marketing de certaines paroisses...

Avec un verre de Beaujolais dans le pif, on se prend à rêver que l'Amour divin soit le produit phare de l'année. Eh puis quoi, chaque dimanche à la messe pendant l'eucharistie, du vin devient sang du Christ, non? Alors buvons à la source éternelle, retroussons-nous les manches et faisons du buzz. Évangéliser, ce n'est pas certainement pas faire du marketing. Mais pour apporter de l'espérance, pourquoi ne pas user de méthodes efficaces?