Bilan "Entourage saison 5"

Publié le 08 décembre 2008 par Buzzline

A ce jour, la saison 4 reste la moins bonne de Entourage, satire au format 26 minutes du monde d'Hollywood, de sa cruauté, de sa démence et de sa grandeur. En effet, la saison 4 ne s'attardait que sur la promo de Medellin, le dernier film en date de Billy Walsh avec Vince dans le rôle du bandit Pablo Escobar, pour aboutir à un final, en plein festival de Cannes, sur la déchéance inéluctable de Vince. Le film fait un flop et dès lors, Chase perd son statut de jeune premier et même d'acteur.

Le constat est dur mais sans appel. Cette saison 5 devait donc tout naturellement être celle de la reconstruction et nous ne sommes pas trahi. A travers ses 12 nouveaux épisodes, nous allons suivre le parcours de Chase qui tente de se refaire une place dans le monde cruel d'Hollywood. Une saison très réussie mais qui possède tout de même quelques défauts inquiétants pour la suite (une saison 6 est dores et déjà commandé) sans non plus être catastrophique...

Review by Enael

Au début d'Entourage, la série pouvait un peu être considérée comme un Sex and The City au masculin: mêmes dialogues décomplexés, même format de diffusion, même chaîne productrice, même bande de pote dans un milieu branché, on constate avec plaisir que cette mayonnaise prend toujours autant en conservant son originalité et ses marques de fabrique. Les premiers épisodes nous montrent un Vince Chase qui s'éclate à Hawai en compagnie de Turtle et d'une dizaine de naiades en bikini, tandis qu'à Los Angeles Ari et Loyd font leur possible pour décrocher un rôle à Vince, qui depuis la débacle du festival de Cannes n'est plus le bienvenu et ce quel que soit le studio où il s'adresse. Il faudra compter sur E et Drama pour ramener Vince à la maison et se remettre en scelle.


E de son côté continue à percer dans le monde du "management" et entre en contact avec deux frères scénaristes qui ont écrit une bombe, un script dans lequel Vince serait parfait. Mais voilà, à Hollywood rien n'est aussi simple, les deux scénaristes sont des amateurs, Vince est un blessé de guerre, personne ne veut parier sur eux. Qu'à cela ne tienne, l'ensemble de la saison reposera sur cette storyline principale, avec toute les difficultées que cela entrainera pour tout l'entourage...
Premier constat, cette saison est plus réussie que la précédente qui n'apportait rien de réellement nouveau dans l'univers percutant d'Entourage. A posteriori, on peut se dire que cette saison était la fameuse saison de transition qui permettrait d'établir les bases d'une multitude d'intrigues. Cette année, les scénaristes se lâchent et explorent toute les aspects de la vie d'une star disgraciée : présence payée aux anniversaire pour redorer son image auprès des ados, cruauté des propos de la part des concurrents, les coup bas sont tous permis et on s'en régale.

Cette saison est aussi celle de tous les retours. Si Billy Walsh joue les abonnés absents à tendance "lâche", on ne s'en plaint pas (en plus on peut voir le temps de quelques minutes sa sculpturale petite amie et ça, c'est cooooooooooool!!!). Par contre, on constate que l'impitoyable Shauna l'attachée de presse de Vince se fait un plaisir de revenir sur les plateaux et qu'elle n'a rien perdu de sa verve, Barbara, l'associée de Ari joue les diva de la production comme personne, et on assiste même au retour de Dana Gordon, de Seth Green et de l'ex petite amie de E. En somme, tous les alliés de Vince sont là pour l'aider à remonter la pente et cette joyeuse réunion de famille fait vraiment plaisir à voir.
D'une manière plus analytique, on constate également que les personnages évoluent et gagnent en matûrité, chacun d'eux servant tous d'exemples aux autres. Vince ne peut se permettre d'abandonner sous peine de se retrouver comme son frère le ringard Drama, (attachant certes, mais moi il a le dont de m'énerver), tandis que de son côté Turtle grandit (on apprendra même son vrai prénom), et voit en E, le petit gars débrouillard, une sorte d'exemple à suivre. Enfin, le seul qui n'ait nul besoin de changer reste Ari Gold et ses répliques toujours aussi cinglantes, et qui forme avec Loyd un duo à mourir de rire.
Cette saison n'est pourtant pas complètement exempte de bémols. Une impression persistante de déjà vu commence à nous coller à la peau, et la série perd malgré toute ses qualités et un peu de son souffle. Certaines situations sentent le réchauffé, et certains épisodes ne sont là que pour meubler en attendant de relancer la dynamique interne de la saison. Par exemple, lorsque toute la petite bande se rend au Joshua Tree pour inhaler thym et autres herbes de Provence, dans le but d'aider Vince à faire un choix, on se réjouit à l'avance de ce que cette parenthèse peut offrir et pourtant. Cet épisode est sans doute le plus mauvais d'entre tous, manquant sérieusement de dynamisme et ne servant donc que de bouche trou. Malheureusement, à moindres échelle certes, d'autres épisodes serviront de chaussettes de viande et de bouches trous, faute de mieux.
Enfin, après une saison en demi teinte, plus tirée vers le haut que vers le bas cependant, on ne peut qu'être impatient de découvrir l'an prochain la suite des aventures de Vince Chase dans son nouvel environnement. Car sans rien dévoiler de ce dernier épisode, le twist final est surprenant, bien négocié même si on peut accuser les scénaristes de le faire sortir du chapeau, et le nouvel environnement de l'Entourage promet d'apporter son lot de surprise pour la saison 6 à venir.

Les plus de cette saison :

Le retour d'un bon nombre d'anciens, le temps de plusieurs épisodes où de quelques scènes à peine, est réjouissant
Les personnages évoluent sans perdre de leur panache
Un couple Ari Loyd diablement efficace
Une fin de saison en apothéose
Les moins :
Certaines situations sentent le réchauffé
Des épisode entiers, rassurez vous, ils ne constituent pas la majorité de la saison non plus, ne sont là que pour meubler