[K-Drama] Damo (vol. 1)

Publié le 05 août 2007 par Heather

Après trois semaines focalisées sur les nouveautés américaines, il convient de se dépayser un peu. Je profite donc de ce dimanche pour vous proposer la découverte d'une nouvelle série asiatique, cette fois-ci d'origine coréenne (jusqu'à présent, je n'avais évoqué sur ce blog que des séries japonaises). Il s'agit de Damo.

Titre original : 조선 여형사 다모(茶母) / Joseon Yeohyeongsa Damo 
A.k.a : The Legendary Police Woman
Année de production : 2003
Nombre de saisons : 1 (14 épisodes)
Période de diffusion : 28 juillet 2003 au 9 septembre 2003
Chaîne de diffusion : MBC
Genre : Action, Arts Martiaux, Historique
Pays d'origine : Corée du Sud
Durée moyenne d'un épisode : 60 min

Avec qui ?
Ha Ji Won (What happened in Bali, Hwang Jin Yi), Kim Min Joon, Lee Seo Jin (Phoenix, Lovers), Lee Moon Shik (101st Proposal, Money's Warfare), No Hyun Hee, Park Young Kyu, Lee Han Wee, Kwon Oh Joong, Shin Seung Hwan, Yoon Moon Sik, Jung Wook, Jung Ho Keun, Kwan Yong Woon, Ahn Kye Bum.
Synopsis 
Corée 1692. Au cours d'une enquête apparemment anodine, la jeune détective Jang Tchaeok découvre l'existence d'un véritable complot visant le pouvoir en place. Tiraillée entre Hwangbo Youn, son supérieur au Bureau de Police, et Jang Sungbaek, le chef des rebelles, Tchaeok devra choisir entre rester loyale envers son pays ou assumer sa passion pour l'ennemi du roi Sookjong... (sources : DramaWiki & Serieslive)

Avis sur la première partie de la série (7 épisodes) :

Damoest une des rares séries asiatiques à être disponible en France en coffret DVD (pour le moment, seule la première partie est sortie -si quelqu'un trouve une date officielle pour le second volume, je suis intéressée). Le thème me plaisant, la curiosité m'a donc poussé à découvrir cette série historique, où se mêlent amour et arts martiaux dans un univers médiéval encore plus dépaysant que la normale. Arrivée à la fin de la mi-saison, voici donc un premier bilan de ce drama coréen.
La série gagne en intensité et en intérêt au fil des épisodes. Le début est un peu poussif, avec un premier épisode qui, s'il pose la situation, suit une intrigue assez diluée manquant de consistance. C'est avec le deuxième épisode que la série gagne en profondeur. Nous esquissant le passé des personnages, ces derniers acquièrent immédiatement une certaine épaisseur qui aiguise l'intérêt du téléspectateur et permet de s'y attacher. Dans cette société de classe d'une rigidité sociale glaçante, où aucun pont ne semble exister entre les différents statuts, l'héroïne est née noble, mais son destin est scellé par la chute pour trahison de son père, qui se suicida quand elle était petite. Alors que sa mère et son frère parvinrent à échapper aux soldats du roi, elle est capturée et rabaissée au rang de servante (pour un parallèle schématique occidentale, c'est un statut équivalent à un mélange entre celui de serf et d'esclave). Mais le fils de son maître, aux côtés duquel elle a grandi, l'a initiée aux arts martiaux. Il tient beaucoup à elle. Devenu un des chefs de la police de la capitale, il lui obtient, grâce à l'art du combat où elle excelle, le statut de serveuse de thé de la police (damo). Ce poste permet à Tchaeok de s'émanciper par moment de sa situation d'infériorité, lui offrant des responsabilités qu'elle n'aurait jamais pu imaginer de par son origine sociale. Cette vie mouvementée est ce qui donne à la jeune femme le courage d'affronter l'adversité. La dualité entre le fort caractère de Tchaeok et son rang inférieur est une constante de ses relations avec les autres protagonistes. De tout son être, elle souhaite plus que tout servir son maître et surtout le satisfaire, mais son sens de l'initiative ne sied pas une femme, qui plus est fille de traître.

Une des forces de la série est qu'aucun des personnages principaux n'est exempt de cette ambiguïté, et du problème constant d'allier statut social (hors-la-loi comme policier) et ce pour quoi il est prêt à se battre. Le commandant de la police est le fils illégitime d'un magistrat et d'une 'courtisane' (sorte de prostituée/servante). Il a également dû surmonter bien des obstacles pour parvenir à la position qu'il occupe au sein de la police, longtemps méprisé par tous car n'appartenant à aucune classe spécifiquement. Le téléspectateur en apprend plus petit à petit sur l'un des chefs des rebelles, longtemps entouré d'un mystère qui s'éclaircit peu à peu. Sans donner de spoiler, disons que l'on devine plus rapidement que le téléspectateur où tout cela nous mène. La série dispose également d'une galerie de personnages plus secondaires qui ont également leur importance dans le cours de l'histoire. Des passions insatisfaites à la camaraderie policière, cela permet d'enrichir les épisodes au-delà de la trame principale suivie en fil rouge.

Les enquêtes policières sont sans doute moins présentes que je ne m'y attendais. On se concentre en effet surtout sur une grande intrigue concernant la fabrication de fausse monnaie, qui relie peu à peu tous les personnages entre eux, dans un grand schéma qui les dépasse. Il ne s'agit pas seulement d'argent, c'est une révolte qui couve, la cour royale bruisse de complots dont on ne sait précisément qui tire les ficelles. Finalement, entre affaires policières et politiques, le combat départagera les différents protagonistes. Peu à peu, tout se met en place, et on prend enfin la mesure des enjeux. Pour troubler un peu plus les cartes, à cela s'ajoutent les considérations personnelles des personnages qui, par leurs interactions et l'ambivalence de certaines relations, complexifient les intrigues. Le téléspectateur se laisse ainsi peu à peu immerger dans cet univers, après avoir été initialement assez décontenancé et perdu. La tension va crescendo comme le trouble et les interrogations des différents personnages.

Un des attraits principaux de la série est le voyage dans le temps qu'elle permet. Plus encore que les séries asiatiques se déroulant dans le présent, le téléspectateur plonge, pour un dépaysement rafraîchissant, dans cette Corée Moyen-Âgeuse aux classes sociales si rigides. L'exposé de cette société d'un autre temps se révèle très intéressant, s'arrêtant sur les différents aspects régissant la vie de l'époque. Ce n'est pas à proprement parler une pure série 'd'action'. Certes, il y a de grandes scènes de combat, chorégraphies stylisées, très semblables à des films comme Le secret des poignards volants ou Tigre & Dragon. Mais la série reste très posée pour un rythme assez lent. On croise ainsi beaucoup de scènes de discussions, laissant transparaître l'extrême rigidité de la société dans chacune des storylines.

Sur la forme, pour un drama coréen, la réalisation se révèle plutôt convaincante (supérieure à la moyenne des autres k-drama que j'ai pu voir). Tout en gardant quelques limites inhérentes à ces fictions coréennes, et après une scène d'action en guise d'introduction qui s'avère être sans doute la moins maîtrisée, le téléspectateur s'habitue assez vite. Les images et la photo sont de bonne qualité. Par ailleurs, les chorégraphies des combats sont assez fluides. Même si quelques unes un ton en dessous gâchent un peu certains effets, dans l'ensemble, on se prend facilement au jeu. Quant à la bande-son, elle est omni-présente et souvent anachronique, la série optant pour des morceaux très rythmés, souvent rock. Cependant, elle utilise également plusieurs chansons mélancoliques très belles qui confèrent une émotion supplémentaire à certaines scènes. 

Bilan: Fresque moyen-âgeuse dépaysante et rigoureuse, utilisant un coktail attrayant où se mêlent combats, politique et amour, Damo s'apprécie pleinement dans la durée. Après un départ un brin poussif, la série prend peu à peu sa dimension réelle. Si le rythme reste lent et l'intensité inégale, les épisodes gagnent en force et en intérêt au fur et à mesure que l'on en apprend plus sur les personnages et la situation réelle du royaume. Le téléspectateur finit ainsi par être happé par cette tension allant crescendo. Si bien qu'arriver à la fin de ce premier volume, on a une seule envie : visionner la suite.

Pour avoir un aperçu de la série, visionnez ce trailer (avec un des thèmes musicaux principaux en bande-son) :