Gaspillage: les opérations esthétiques

Publié le 09 décembre 2008 par Cambiste
Opérer une cloison nasale pour gêne respiratoire ou reconstruire un sein après un cancer sont des actes de chirurgie réparatrice, pris en charge par la sécurité sociale. A contrario, remodeler un nez ou gonfler un 85 A en 90 C relèvent de la chirurgie esthétique: chacun paie de sa poche. La frontière n'est pas toujours aussi indiscutable.
Ainsi, se faire "recoller" les oreilles. Certains peuvent y voir de la coquetterie: pourtant, l'assurance-maladie a tranché en faveur du remboursement. Mais le plus souvent, ce sont les médecins qui peuvent faire basculer une opération de la case chirurgie esthétique à celle de la réparation, selon le degré de gravité qu'ils accordent au problème.
Cette marge de manoeuvre peut être exploitée par des petits malins.
Exemple: des poignées d'amour un peu trop voyantes se transforment, dans le dossier médical du patient, en pathologie grave, nécessitant une liposuccion. Le spécialiste fait alors d'autant mieux marcher son tiroir-caisse qu'il promet aux patients une prise en charge de l'intervention. Un chirurgien plasticien a ainsi indûment facturé 27 liposuccions et 12 mammoplasties en une année, soit la bagatelle de 55 460 euros à la charge de la Sécurité sociale!
Depuis 2006, la chirurgie esthétique est donc sur la sellette. Les mécanismes de contrôle ont été renforcés et un référentiel a été crée. Il s'agit d'un système alliant typologie et bonnes pratiques permettant d'éclaircir les cas les plus litigieux.
Suffisant? Cette année, la lutte contre la fraude a encore permis d'économiser près de 10 millions d'euros. Une somme qui représente la moitié du budget "chirurgie de réparation" de la Sécu, soit 20 millions d'euros par an.