La tête haute, le sourire au coin des lèvres, les Strasbourgeois ont quitté hier soir la pelouse de la Licorne avec le sentiment du devoir accompli. Au sortir de deux défaites consécutives - 2-3 à Metz et 0-2 contre Guingamp -, ils étaient venus en Picardie avec le secret espoir de renouer avec la victoire. Celle qui les fuit, loin de la Meinau, depuis août dernier, au soir de la quatrième journée.
« Satisfait du contenu, de
l’attitude et du comportement »
Pour une formation convalescente, profondément marquée par les absences de quatre titulaires indiscutables - Pelé, Shereni, Marcos et Gargorov -, cette mission était toutefois trop vaste. Au final, le point pris sur le terrain d’une équipe engagée dans la lutte pour le maintien suffit à leur bonheur.
« Même si la prestation n’est pas totalement aboutie, sinon on aurait pris les trois points, je suis rassuré, assure Jean-Marc Furlan. Sur une pelouse qui ne favorisait pas un jeu offensif rapide, les gars ont fait preuve d’un état d’esprit remarquable. Je suis satisfait du contenu, de l’attitude et du comportement général. »
A mille lieues de l’insipide sortie contre Guingamp, les Bleus ont entamé cette rencontre avec le mordant qui les caractérisait cet été. Peut-être que la sono du stade, branchée sur des tubes surannés, dont le mythique Too Shy de Kajagoogoo - mais si, Hush, Hush, eye to eye, etc., fleuron des années 80 - leur a rappelé de doux souvenirs.
Toujours est-il que Paisley et les siens maîtrisent d’entrée les débats. La Licorne, bien garnie malgré le froid, s’attend même à vivre une soirée pénible, une de plus, au regard des dix premières minutes entièrement à l’avantage des Strasbourgeois. Cohade ouvre ainsi le score, sur le premier penalty de la saison obtenu en championnat, sans qu’Amiens n’ait vu le jour.
La joie du candidat à la remontée ne pourra toutefois être savourée à sa juste valeur. Sur la remise en jeu, Contout rejoue l’air d’eye to eye et réplique, dent pour dent, pour égaliser avec l’aide malencontreuse d’Anthony Weber. Passé le temps de la stupéfaction - vingt bonnes minutes quand même -, le Racing retrouve ses esprits.
Au retour des vestiaires, les Amiénois subissent à nouveau sans être en mesure de poser le pied sur le ballon. Mais les belles intentions alsaciennes ne trouvent pas de prolongement devant le but de Benvegnu, intraitable sur sa ligne. La faute aux attaquants, pas assez tranchants dans la zone de vérité, à l’image d’un Kandia Traoré totalement hors sujet.
« On est dans les trois
premiers. La volonté,
c’est d’y être à Noël »
A défaut de réalisme, il faudra se contenter de l’envie et de la combativité affichées jusqu’au bout. Jean-Alain Fanchone, auteur d’une prestation pleine, symbolise parfaitement cet état d’esprit retrouvé. « On a terminé la rencontre avec six gamins issus de notre centre de formation, ajoute Furlan. Pour eux, ce point est extrêmement important. On est toujours dans les trois premiers. La volonté, c’est d’y être à Noël. »
Pour y parvenir, il s’agira de vaincre Boulogne, dans quinze jours à la Meinau, après l’intermède Coupe de France contre Sedan. « Si on y parvient, on aura réalisé une demi-saison extra », conclut le coach. Hier soir, le Racing s’est déjà remis sur la bonne voie.
Sébastien Keller
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