"La Prima notte di quiete" ("Le Professeur") : amours défuntes

Par Vierasouto
Rimini en hiver, quoi de plus triste qu'une plage grise et blanche sous un ciel polaire, bas, de la couleur des immeubles en béton, un désert urbain aux portes de la ville engourdie attendant une météo meilleure. Un homme en manteau poil de chameau usé vient d'arriver à Rimini pour remplacer un professeur du lycée pendant quelques mois. Dans son CV trop brillant, il y a des zones d'ombre, le directeur comprend tout de suite que ce nouveau professeur n'a aucune vocation d'enseigner. Dans la classe, les élèves ont 19 ans, ce sont déjà des adultes qui végètent dans leurs études, préoccupés de pétitions. Mais Le professeur Daniele Dominici s'en fout, seule lui importe la beauté d'un vers de Pétrarque et si ça intéresse quelqu'un, tant mieux... Pourtant, une élève attire son attention car elle est aussi désespérée que lui : Vanina Abati, superbe brune au cheveux très longs, le regard brun immense et triste. Très vite, Daniele comprend par les sous-entendus en ville que Vanina est une paria. Très vite aussi, Daniele se lie avec les notables oisifs de Rimini qui traînent leur ennui d'une partie de poker à une soirée en boite, une dolce vita lugubre, paresseusement dépravée, languissante. Il y a Marcello (Renato Salvatore), le promoteur immobilier, la bonne pâte de la bande, Spider le pharmacien (Giancarlo Giannini, génial), secrètement amoureux de Daniele, le seul qui le regarde vraiment, et encore Lydia, blonde platine en manteau d'ocelot, enfin, Orlando, caractériel, violent, qui entretient richement Vanina qu'il terrorise.
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