Total Portenawak

Par Dindiu @Din_Diu

Après un moment d'autosatisfaction, je passe à l'autocritique. Et il y a de quoi faire cette année, car c'est vraiment portenawak (n'importe quoi en verlan pour ceux qui pourraient l'ignorer).

Nous serons nombreux à nous rappeler de 2007 comme d'une année désastreuse pour ce qui est du jardin et du jardinage. Déjà, j'avais fait part de ma déception des mauvaises récoltes passée de cerises et future de pêches. Et je profite de l'occasion pour interpeller le jardinier débutant, qui aurait juste commencer son potager ou son verger cette année, et lui dire : "Pas la peine de se décourager, cette année c'est pareil pour tous, tous dans la même galère !". Et c'est même réjouissant (mais méchant) de voir que les maraîchers et viticulteurs sont dans une situation équivalente, tout professionnels qu'ils sont.

Maraîchers  et mildiou

Viticulteurs  et mildiou

Portenawak précuseur (?)

Dès le printemps, ce n'était pas trop la joie. Mon chêne n'avait pas fière allure. Sur sa partie sud, ses rameaux avaient des feuilles réduites, quand ils en avaient. A la base de ces branches, je constatais la présence de points noirs avec présence d'un liquide visqueux noir. Je ne savais pas trop quoi faire, un arbre au quart déplumé (ou plutôt défeuillé) c'est pas courant et inquiétant. J'en suis arrivé à supposer que c'était la maladie de l'encre du chêne due à un champignon, le Phytophthora cinnamomi, lequel est favorisé par les hivers doux et la sécheresse. Mais c'est une maladie encore limitée à la méditerranée et ne concernant apparemment pas la région lyonnaise.

N'étant pas sûr d'avoir raison, et ne trouvant aucune mention de traitement, j'ai cherché un peu partout. Ne trouvant rien, j'ai fini par envoyé un e-mail aux auteurs d'un article pour l'INRA "Impact du changement climatique sur une maladie forestière : l'encre du chêne". J'ai eu une réponse où l'on me disait qu'il était peu probable que ce soit l'encre de chêne, mais peut-être un autre chancre du chêne ou alors un insecte xylophage, le bupreste du chêne ... j'ai été réorienté vers le Département de la Santé des Forêts et le Service Régional de la Protection des Végétaux. L'affaire suit son cours. J'ai tout de même une mauvaise intuition qui me dit qu'il va falloir que je trouve un autre emplacement pour accrocher mon hamac.

Et si il le faut et qu'il n'y a pas de contre-indications, j'opterai pour le tilleul !!!

Portenawak & Bluegs

Mea culpa, un peu de flemmite aigüe et quelques occupations ailleurs font que je ne n'ai pas eu le temps de m'occuper beaucoup du jardin, ni beaucoup du blog. Parfois même, je n'étais pas synchrone, j'étais disponible mais le temps était pourri.
Et là, ça ne pardonne pas.

Portenawak général

C'est vraiment la première fois que je vois ça : un jardin inondé à 4-5 reprises en début d'été. Ce sont des eaux de ruissellement qui viennent de chez le voisin qui ont recouvert le jardin d'un dizaine de centimètres d'eau au maximum à certains endroits. Auparavant ça n'arrivait qu'une ou deux fois l'an et en fin d'été, début d'automne. C'était gérable. J'avais entamé la réalisation une petite digue séparative, et ça devient urgent de la finir.

Un sol saturé d'eau et un air très humide ont des conséquences sans appel sur le jardin.

Déjà, l'alternance pluie-soleil favorise la prolifération des mauvaises herbes. Le potager est devenu une jungle, mais pas comme je le voudrais c'est-à-dire une jungle de légumes, fruits et fleurs ... Là, je me suis senti un peu dépassé ... et c'est encore un peu le cas.

Cette année, je n'ai pas installé de paillage, ni bouteilles pour l'arrosage au pied. On ne peut pas dire que le temps était à la sécheresse.
En général, je en traitais pas les tomates avant fin aout début septembre, période de l'année où le beau temps sec laisse la place à un temps plus humide. Mais cette année, tout comme les personnes vues dans les reportages, le mildiou ne m'a laissé aucune chance. Non seulement j'ai dû supprimer et brûler les fruits et feuilles touchés par la maladie, mais aussi, et en raison d'un traitement hélas tardif, j'ai dû arracher quelques pieds de tomates. Cette année je serai donc très loin de la récolte 2007 de tomates de Pescalune.

Heureusement, les tomates cocktail, avec un mûrissement rapide, sont peu touchées par ce champignon, et je commence à avoir des tomates normales.
Et je ne parle pas de la récolte de pommes de terre touchée également par la maladie ...

Portenawak spontané

Oups ! la boulette ... pourquoi m'embêter à semer des courgettes quand je vois qu'il en pousse là où il y en avait l'an dernier. Sauf que quelques semaines plus tard, ces plants repiqués ailleurs se sont révélés être des plants de courges et non pas de courgettes ! C'est d'autant plus bizarre qu'à l'emplacement d'origine je n'avais pas de courges. Etrange, non ? ballot, surtout !

Portenawak en semis

Il y a des semis qu'on ne sait pas rater. Dans mon cas, ce sont les courges : quatre cinq graines par poquet, je ne m'occupe de rien et je n'ai plus qu'à récolter. Quand je vois les maraîchers déçus par leur production, je souris en coin.

Par contre il y a des semis que je ne maîtrise pas, et je ne sais pas pourquoi. De toute façon, si je le savais, je les maîtriserai. Logique.

Ainsi, il en va de la carotte. Pour l'instant je sème et je n'obtiens absolument rien. Sol trop lourd, ensoleillement grillant les graines, ... en tout cas quand j'aurai trouvé LA méthode, j'approcherai de la panacée et tout le monde devrait alors réussir ses semis de carotte. Donc, réflexion et essais en cours.

Autre semis, celui des haricots verts. C'est con les haricots verts, donc celui qui en rate le semis est tout aussi ... Bref, mes premiers essais étaient très très productifs. Mais, je crois que j'ai trop pris confiance. L'année prochaine, je devrais être un peu plus modeste.
Heureusement, on ne peut pas avoir faux de partout. Ainsi à côtés de certains classiques dont les radis et oignons, j'ai tenté la plantation de pieds d'aubergines et de poivrons. La production est petite mais pour une première fois je m'en contenterai.

   

Portenawak le matos

Le silo a compost est en cours de réaménagement, avec l'ajout d'un bac supplémentaire, du grillage, etc ... L'autre silo, le silo à légume est hors-service. En effet, conséquence d'un sol trop imbibé de sol, il s'effondre. Donc le silo à légumes, même si il ne s'est pas retrouvé sous l'eau est à refaire et surtout à étayer. A suivre ...

Et je n'oublie pas le poulailler et les nichoirs, qui feront bientôt l'objet de billets.

Je vais finir avec une note positive : dans quelques jours je vais profiter d'une récolte de raisin de table, abondante et non touchée par la maladie.