Dans le cochon, tout est bon !

Publié le 15 décembre 2008 par Alain Hubler

Surtout si le cochon est un salarié et surtout s’il s’agit de ses cotisations au deuxième pilier de la LPP. Une montagne d’argent prélevée chaque mois sur son salaire et qui devait lui assurer une retraite correcte ce que l’AVS ne permet plus depuis longtemps.

Mais une montagne d’argent qui fait le bonheur des assureurs, privés, qui pilotent pas moins de 600 milliards de francs dans cette histoire.

Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Le 2e pilier est basé essentiellement sur le principe de la capitalisation. En gros, plus on cotise, plus on touche de sous à la retraite. Par comparaison, l’AVS, le 1er pilier, est basée sur le principe de la répartition, c’est-à-dire que le montant touché à la retraite est financé par les personnes actives et ne dépend que peu des sommes cotisées pendant les années d’activité.

L’AVS, qui, constitutionnellement, devait permettre de «couvrir les besoins vitaux de manière appropriée» s’est avérée un peu juste. Le 2e pilier a donc été inventé pour suppléer à ces manques.Tout le monde était content, sauf le POP qui avait déposé une initiative (balayée) pour élargir l’AVS et ses cotisations de façon à assurer le 60% du dernier salaire. Les plus heureux étaient les entrepreneurs privés d’assurances sociales qui allaient ainsi pouvoir s’emparer de ce juteux marché.

Actuellement, et depuis le 1er janvier 2005, le taux de conversion est passé de 7,2% à 6,8%. Cela signifie en clair que pour chaque tranche de 100′000 francs de capital accumulé au 2e pilier, la rente annuelle est passée de 7200 francs à 6800 francs.

Aujourd’hui, sur fond de crise et d’augmentation de la durée de vie – c’est fou ce qu’on vit plus vieux depuis 2005 – il est question de diminuer ce fameux taux de conversion à 6,4% ! Notons au passage que pendant les années de surchauffe économico-boursière, le taux de conversion n’a jamais été revu à la hausse.

Il en même plus que question, puisque le Conseil des Etats a accepté, jeudi dernier, cette diminution des rentes d’environ 10% par 26 voix pour, sans opposition et avec 3 abstentions et 16 absences (?). Sans opposition, donc «gauche» comprise !

Une question se pose alors, qui sont les bouchers – de gauche – qui ont, indirectement ou directement, accepté de nous voir égorgés sur l’autel de l’espérance de vie et de la crise économique ? Compte tenu de cette absence de résistance, la liste est facile à établir, surtout si on se limite aux sacrificateurs romands :

Vaud : Luc Recordon (Verts) et Géraldine Savary (PS), cela valait bien la peine d’éjecter les bourgeois des représentants vaudois au Sénat.
Neuchâtel : Gisèle Ory (PS)
Jura : Claude Hêche (PS)
Genève : Robert Cramer (Verts) et Liliane Maury Pasquier (PS)
Fribourg : Alain Berset (PS) qui n’a pas voté puisqu’il est président (Ouf ! Sauvé !)

Manifestement, les bricoleurs du NASDAQ, du SMI et des autres places boursières vont nous coûter très très très cher. À moins que vous ne choisissiez de signer le référendum que le POP lancera dès la publication de la décision dans le bulletin des annonces officielles, soit juste avant … Noël.

Tu parles d’un cadeau.