A is for Accident

Par Marsyas De Phrygie

Vous avez déjà vu une voiture rentrer dans un piéton ?
Ca n'a rien à voir avec le cinéma.

On n'a pas la séquence 3 où l'on a, en gros plan un conducteur, un homme d'une quarantaine d'années qui se parle à lui-même, un peu énervé pour on ne sait quelle raison. On n'a pas en fond sonore la radio du conducteur. Le conducteur ne cherche pas à un moment inopportun un briquet dans le coffre à gants.

Il n'y a pas cette prise de vue aérienne qui va à la rencontre du véhicule. Quand on voit la scène, ce n'est pas depuis l'intérieur du véhicule.

Quand la passante se rend compte qu'elle va se faire renverser dans quelques centièmes de secondes, elle n'a pas la force hurler au désespoir, et encore moins la force de faire un bond sur le côté pour éviter l'auto.

Il n'y a pas de TGP sur le conducteur paniqué, qui a cependant le temps de lâcher un "oh merde" et de klaxonner comme un fou, qui donne un grand coup de volant pour éviter la victime. Néanmoins, il y a de crissements de pneus qui vous percent les oreilles et font trembler les entrailles.

Cet angle imprenable depuis l'intérieur de la voiture où l'on voit la fille qui se fait projetée par le véhicule, cette scène qui se finit avec un tavelling, un petit lac de sang autour de tête et un narrateur qui vous fait la morale...

Dans la réalité, tout se passe dans un profond silence. Une voiture, une passante, un coup de frein. Le bruit du dérapage. C'est tout. Pas de cri. Pas de sang. Pas de musique.