Le Grand-Pari(s) de Nicolas Sarkozy

Publié le 17 décembre 2008 par Jean-Paul Chapon

Ce matin, France-Info annonce que le Président de la République, Nicolas Sarkozyfera un discours à Palaiseau, pour parler discrimination positive dans les grandes écoles dans le cadre d’une visite à l’Ecole Polytechnique de Palaiseau. Une façon de porter le Plan Espoir Banlieue de Fadela Amara, la secrétaire d’Etat à la ville, au milieu du projet de Cluster du Plateau de Saclay de Christian Blanc, le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale, et comme avec le discours de Roissy, de reprende la main sur la question du Grand-Paris, en bouclant la boucle.

La journée d’hier marquait symboliquement la fin de la présidence française de l’Europe. Nicolas Sarkozy, sans surprise est prêt à se relancer en France, et quel meilleur sujet que celui du Grand-Paris, qui il faut le reconnaître, semble faiblir, si ce n’est faire un flop côté Paris-Métropole. La région Ile-de-France a annoncé son adhésion au syndicat mixte ouvert Paris-Métropole. Le baiser de la paix ou celui de la mort ? alors que d’aucuns comme Bernard Gauducheau, le maire NC de Vanves, un des premiers membres de la Conférence métropolitiane, n’est pas prêt d’inscrire l’adhésion de sa ville à l’odre du jour d’un conseil municipal et considère que l’erreur de la Conférence métropolitaine a été de s’ouvrir dans son projet de transformation en Paris-Métropole à la région et même aux Conseils généraux, et de s’écarter du principe d’une réunion de communes représentées par leurs maires. Intérêts trop divergeants et surtout trop fort risque de politisation, comme ce dérapage de Mireille Ferri qui verrait bien Paris-Métropole s’ériger en contre-pouvoir face aux projets du gouvernement.

20minutes hier encore publiait un article sur le fait que 28 communes du périmètre d’étude d’Autolib seraient intéressées par le projet. C’est à ma connaissance plus que le nombre de communes ayant déjà adhéré à Paris-Métropole. Et même s’il est encore tôt pour faire un bilan, on ne peut pas dire que ce soit la ruée à l’adhésion. Naissance peu enthousiaste s’il en est.

Alors, la construction d’un Grand-Paris, la réconciliation de la la ville et de la banlieue et à terme sa réunification, Bertrand Delanoë, le maire de Paris, s’y est attelé dès le début de son mandatt. A lui le mérite d’avoir lancé le mouvement en créant dès qu’il l’a pu, face à l’opposition de la région, la Conférence métropolitaine, avec Pierre Mansat son adjoint aux relations avec les banlieues qui doit se sentir un peu seul aujourd’hui, malgré l’énergie qu’il dépense à porter Paris-Métropole. Mais Bertarnd Delanoë a préféré lacher la proie pour l’ombre et se croire un destin national, ne comprenant pas que son destin national était de créer le Grand-Paris, et de là, aborder avec cette légitimité un autre destin national. Le Grand-Paris, Bertrand Delanoë en avait rêvé, mais c’est Nicolas Sarkozy qui le fera, à sa façon, Il n’est qu’à regarder l’appel que le comité Orbival lance au Président de la république, pour faire avancer le projet ralenti, pour ne pas dire bloqué par le STIF et à travers celui-ci la Région. Drôle de pied de nez à la décentralisation. A la rentrée, Nicolas Sarkzoy aura beau jeu de présenter les résultats des dix équipes d’architectes, les quelques projets de Christian Blanc, une rocade par ci, et s’il est bon prince un métrophérique par là, et de rafler la mise, pendant que Paris-Métropole peinera encore à rassembler suffisamment de communes pour exister légalement. Triste bilan, sur lequel j’espère me tromper.

à suivre…

Jean-Paul Chapon