Bettie Page crucifiée by James Bort

Publié le 20 décembre 2008 par Darkplanneur @darkplanneur

 Crucifier les icônes pour mieux les vénérer. Pour Bettie Page, nous nous contenterons de l’épingler juste coté des représentations féminines les plus célèbres de l’histoire, allant de la venus de Willendorf à Dita von Teese, en passant par La naissance de vénus. de Botticelli.

Autant de figures qui ont changé notre vision du corps féminin. Objet de fantasme ou pure représentation de la maternité, le corps de la femme n’a jamais cessé d’être au centre des préoccupations de l’humanité. Une nouvelle esthétique, un nouveau corps, un nouveau rapport au corps, Bettie Page a participé à la construction d’une nouvelle féminité.

 

Le corps chrétien laisse place au corps dionysiaque, l’hédonisme ronge doucement la rigueur des sociétés phallocrates de l’après guerre. Le sein lourd se dévoile, les hanches larges s’exposent au monde, toujours nappé de dessous en dentelles ou en soie. Le corps de Bettie page n’est pas rigide, il est cambré, courbé, ondulant, laissant courir le regard sur sa chair grasse. Elle n’est jamais engoncée dans des tailleurs trop serrés, mais au contraire, libérée de toute contrainte physique, elle bouge, elle rampe, elle marche en toute liberté.

Coté dark et underground de Marilyne Monroe, Bettie a pourtant beaucoup plus influencé l’image et la représentation de la femme que sa consoeur hollywoodienne. Quand on la regarde, on pense aux Nanas de Niki de Saint Phalle, énormes femmes colorées et gesticulantes ou encore à Yves Klein et ses anthropométries, où les femmes deviennent les pinceaux vivants de la création. Le corps érotique de Bettie  traverses toute l’histoire de l’humanité pour devenir un objet de dévotion et se retrouver épinglé au mur à coté des images saintes de Marie. Elle est devenue une icône, un archétype de la féminité.

 

 

James Bort