Optimisme de la ceba ?

Publié le 20 décembre 2008 par Jean-Robert Bos

SUD-OUEST

La Ceba dresse  un bilan positif  de l'après Grenelle. Tout en restant vigilante sur les sujets sensibles  du lieu - 15/12/2008

ENVIRONNEMENT. La Ceba dresse un bilan positif de l'après Grenelle. Tout en restant vigilante sur les sujets sensibles du lieu

« Une évolution dans le sens de l'écologie »

La Ceba reste vigilante quant aux aspects écologiques à défendre sur le Bassin.

Jean Mazodier affiche son optimisme. À l'issue de son assemblée générale, jeudi soir à Gujan-Mestras, le président de la coordination environnement du bassin d'Arcachon (Ceba) confesse que 2008 a été une année importante.

« L'an un du post Grenelle de l'environnement », dit-il, en estimant que l'administration et les services de l'État suivaient une « très bonne évolution ». Comprenez une « très bonne évolution dans le sens de l'écologie », cheval de bataille de la coordination qui rassemble 15 associations de défense de l'environnement.

Prés salés et Quinconces

Associée à la réflexion ayant précédée la rédaction du schéma de mise en valeur de la mer (SMVM), la Ceba s'est également trouvée invitée à participer au porté à connaissance du Schéma de cohérence territoriale (Scot), aux discussions du conseil de développement du Pays (Codev) ou plus récemment au débat portant sur le parc marin. « Politiques, milieux institutionnels et associations convergent », résume Jean Mazodier, qui ne gomme pas pour autant les batailles qu'il reste à mener sur le terrain.

Ainsi, la Ceba garde-t-elle un oeil vigilant sur l'évolution des Près salés ouest à La Teste-de-Buch. « Nous demandons à ce que l'écosystème soit protégé et que l'on reste fidèle à la convention passée avec l'État », résume Françoise Branger, vice-présidente de la Ceba et présidente de l'Association bassin d'Arcachon écologie.

La coordination rive également son regard vers Andernos-les-Bains suivant le projet du golf, la sauvegarde du site des Quinconces et l'extension du port du Betey.

Liste non exhaustive

À Audenge, son attention reste aussi soutenue. « Nous souhaiterions que l'ensemble des communes qui ont déversé leurs déchets au centre d'enfouissement participent aujourd'hui à sa réhabilitation », expose Jean Mazodier. Attentif aux coupes d'arbres sur le site du Truc vert au Cap-Ferret, le président de la Ceba dresse une liste non exhaustive des sujets sensibles : disparition des zostères, comblements des esteys et de manière plus générale la question de l'eau douce.

Une question que la structure a pris à bras-le-corps en éditant un document de référence récapitulant toutes les préoccupations idoines : abaissement de la nappe aquifère du sable des Landes, hausse des températures des eaux souterraines, pollution, industrie, effluents rejetés en mer, etc.

Wharf et Natura 2000

« Nous avons une vision globale », avance Jean Mazodier, qui aspire à ne pas représenter que des associations de défense mais entend également anticiper les problématiques.

Également coordinatrice du collectif Aquitain contre les rejets en mer, Françoise Branger a fait, à l'issue de l'assemblée générale de la Ceba, un point sur les actions plus spécifiques maritimes. « Nous avons été associés au groupe de réflexion sur le suivi phytosanitaire du bassin d'Arcachon mis en place par la sous-préfecture. Nous sommes également intervenus dans le cadre des effluents du Wharf de la Salie. Notre demande de création d'une commission locale d'information et de surveillance (Clis) a été suivie des faits. »

Et Françoise Branger de rappeler que le Wharf se devait d'être intégré dans le périmètre Natura 2000 car en connexion directe avec le Bassin. La réalisation de la cale de mise à l'eau de Couach et le traitement de vases portuaires à Gujan-Mestras restant, par ailleurs, à l'instar du bassin décanteur du site de Saint-Brice à Andernos-les-Bains, dans le giron du collectif. « Nous sommes enfin très vigilants quant à la récente mortalité des poissons sur les côtes landaises et basques », conclut Françoise Branger.

Auteur : SABINE MENET
          s.menet@sudouest.com


REPONSE DE LA LPO SUD-BASSIN
Quand on sait, malgré la litanie de certains contre le "manque de déontologie" des dénonciateurs de cet été sur les grand dossiers locaux, à quel point "écologie" était encore un mot grossier et inconvenant il y a 6 mois sur notre cher bassin...avant cette vague de révélations et les prises de conscience qui en découlent aujourd'hui, gardons nous et de loin de tout optimisme béat quand à ce nouvel état de fait !
       
Car il est bien réel, mais nous dirons que tout est encore à faire, et "tout baignera" le jour ou le bassin verra reverdir sans heurts ses herbiers de zostères, que la plaisance y sera jugulée et toute expansion immobilière horizontale stoppé, que la législation de la pêche y sera totalement respectée et que les rejets d'effluents de toute nature seront connus et  veillées en permanence !
Et aussi, quand les zones de parc marin et Natura 2000 y seront établies et gardées...
Par conséquent toute référence au sempiternel Grenelle, encore loin de ses objectifs en soi insuffisants -et dont les termes peuvent souvent paraître distants des réalités locales- est finalement on ne peut plus anecdotique dans cette histoire...
       
Reste que la brèche est ouverte, que nous nous y engouffrons tous avec détermination (qui, chez moi, remplace l'optimisme!) et qu'il nous faut battre le fer afin que jamais plus il ne refroidisse, nous plongeant à nouveau dans des décennies de nature vue seulement comme source de profit et/ou cadre d'agrément pour nantis hégémonistes et insouciants.
       
S'agissant des dossiers de mon secteur,  je préciserais qu'il semble désormais évident :
-De replacer le wharf dans le zonage Natura 2000 ( puisqu'on nous dit qu'il est irréprochable, et de toute façon bien difficile à remplacer en l'état).
-Sur les prés salés ouest, la réhabilitation fort réussie du site (en tout cas en terme de remise en eau et de biodiversité aviaire) ne devra en aucun cas avoir comme prix d'en recycler des pans entiers en bassins de décantation (ou alors, j'espère que c'est ce qui est prévu, un seul petit angle peu valorisé) ou polder "artisanal" (ça c'est prévu, pour les masses les moins contaminées, reste à savoir dans quelle mesure) pour les boues issues du futur dragage du port de la Teste...le dernier remontant à 23 ans, même le TBT répondra certainement présent à l'appel de leur composition chimique !!!!
Ces éléments bien présents à l'esprit, ne nous privons pas pour autant d'apprécier pleinement ces vives lueurs d'espoir qui s'offrent aujourd'hui à notre regard, songeant à un bassin préservé dans sa rare et originale valeur patrimoniale !
Tom Perrin - administrateur LPO Aquitaine / délégué groupe sud-bassin