Hommage posthume de 2008

Publié le 23 décembre 2008 par Enzodaviolo

Il est des êtres singuliers, anonymes ou presque, qui crèvent l’écran par leur convictions chevillées au corps, leur volonté de bouger la société au moment où la maladie qui les touche crie victoire, c’est à ce moment là que leur volonté courageuse sert à tous ceux qui savent ce que souffrances morales et physiques signifient.

A l’heure du bilan de l’année, j’aimerai rendre un hommage à un être qui m’a marqué en cette année de régression sociale, en cette année de restriction pernicieuse des libertés, une personne pour laquelle la souffrance n’aura pas brisé les convictions, des convictions portées vers les autres, celles qui cherchent à améliorer le sort de son prochain.

Comme Marie Imbert pour son fils il y a déjà bien trop longtemps, comme l’actrice Maia Simon en son temps, comme le médecin et l’infirmière Laurence Tramois et Chantal Chanel au service des patients avant elle, Chantal Sébire a indéniablement fait avancer le débat sur le droit de mourir dans la dignité, toujours interdit dans la France de 2008 où seule l'hypocrisie de l'euthanasie passive est permise.

Ils sont nombreux à se battre pour laisser le droit au patient de disposer de leur propre corps en fin de vie, des associations font tout pour faire évoluer les choses tel l’ADMD, mais rien ne peut remplacer la réalité du combat dans la souffrance chez ceux qui vivent l’absence de possibilité de choisir leur fin de vie comme une injustice et qui font tout pour faire progresser les mentalités si conservatrices lorsqu’il s’agit de bousculer des croyances intimes.  

Chantal Sébire était de ceux-là, elle a eu le courage de médiatiser son horrible maladie incurable dans l’intérêt de tous, pour faire progresser les consciences, chacun pouvant se reconnaître dans sa souffrance s’il a été concerné de près par une telle situation.

Chantal Sébire ne restera pas une étoile filante dans l’univers des avancées sociétales lorsque l’on promulguera enfin le droit à l’euthanasie, ce droit a disposer de son propre corps jusqu’au bout, comme Marie-Claire ne le fut pas lors du procès de Bobigny en 1972, précurseur du libre droit à l’avortement pour les femmes.

Merci Chantal pour tous ces pauvres êtres humains qui souhaitent imposer leur propre désarroi de conscience pour dicter la soi-disant bonne règle à suivre. Ton combat servira à l’avenir, j’en suis certain.