Pirates, bootlegs et raretés : commencer une collection

Publié le 08 août 2007 par Nico

Les nouvelles technologies ont bouleversé cette pratique quasi-ancestrale.
L'enregistrement pirate de concerts et la mise sur le marché parallèle d'enregistrements studio rares ont toujours existé, depuis que la musique a trouvé un support physique. Depuis une dizaine d'années, les habitudes ont changé, et la philosophie aussi.

Qui n'est jamais tombé à la FNAC sur un album de son groupe préféré qui ne figure pas au catalogue officiel de la maison de disque ? Pour ma part, c'est comme ça que j'ai découvert mon premier bootleg, au début des années 90. De fil en aiguille, j'ai trouvé des magasins spécialisés dans lesquels acheter ces albums, et des gens avec lequels échanger des CDs ou des cassettes.
Mais mon réel intérêt pour la collection de ce type d'enregistrements à commencé en 2002, lorsque que j'ai pêché sur Internet mes premiers mp3 de concerts de Led Zep. Et en 2005, je me suis mis à collectionner de façon plus "professionnelle" : exit les mp3, bonjour le lossless.
Je vous propose ici la manuel du parfait collectionneur des temps modernes. Attention ! Toutes les infos ci-après sont données à titre purement indicatif. A vous de vérifier que ce que vous faites n'est pas répréhensible par la Loi. A noter que la plupart des sites que je fréquente depuis 2 ans sont encore ouverts, et qu'ils proposent des téléchargements qui sont contôlés par les webmasters : dans la plupart des cas, les artistes qui sont proposés en téléchargement n'ont pas interdit cette pratique, voire l'ont même encouragée (cf. Louis Bertignac), en argumentant que le fait de proposer des enregistrements de concerts inciteraient les fans à venir les voir en live (encore faut-il que l'artiste en question assure en concert !).

En ce qui me concerne, je suis fan de Led Zep, de Pink Floyd, de Beck, de faith No More et de Black Sabbath. Je possède tout ce qui existe dans le commerce en double voire triple exemplaire, en CD, en DVD, et même parfois en vinyl pour ces artistes. C'est une des règles de base de la pratique : si vous aimez un artiste, soutenez-le en achetant ses productions et en allant le voir en concert.

Quelle qualité

Ne vous attendez par à trouver des enregistrements de qualité comparable à ce qui se fait dans le commerce : on parle enregistrement à l'ancienne ici, avec le micro planqué dans son chapeau pour pas se faire gauler par la patrouille. Bien évidemment ces derniers temps la technologie a progressé, et il existe de plus en plus d'enregistrements de bonne qualité d'artiste contemporains. Quoiqu'il en soit, avec l'habitude, vous apprendrez à apprécier les enregistrements les plus pourris ! Sur le sujet, je vous invite à parcourir les liens en bas de cette page.

Quel format

Depuis l'avènement du CD et d'Internet, le mp3 a explosé, et il est très facile de trouver des bootlegs sous ce format. Oui mais le mp3, c'est lossy, bah caca ! Certes, si c'est pour écouter sur son lecteur perso ou son téléphone pourri, ça fait très bien l'affaire. Mais lorsqu'il s'agit d'écouter sur un système audio digne de ce nom, ou de vouloir échanger avec un autre collectionneur, le mp3 ne vaut rien. On oublie.
Les premiers échanges que j'ai fait étaient des bootlegs copiés sur K7. Autant vous dire qu'après la 3ème génération de copie (une copie de copie de copie de K7), la qualité était sérieusement détériorée (bruit de souffle, changements de vitesse...).
Et c'est là tout l'intérêt de la musique sous forme numérique : on se rapproche de la qualité de la source originale. Les premiers formats digitaux ont été les DAT. Puis les CDs. Mais prudence avec les CDs : un CD mal copié, mal rangé, et c'est des "clics" qui apparaissent, et donc une perte de qualité.
Depuis quelques années est apparu un format que j'apprécie particulièrement : le FLAC (pour Free Lossless Audio Codec). Il s'agit d'un codec Audio qui a l'avantage de réuire la taille des fichiers (jusqu'à 50% environ par rapport au WAV), sans perte de qualité par rapport au support original. Plutôt sympa pour échanger par Internet.

Les outils

Comme on est jamais sûr de rien, il est toujours utile de vérifier ce que l'on télécharge. Il existe toute une batterie de logiciels (je me cantonnerais à Windows ici, désolé) qui permettent de compresser, décompresser, extraire, graver ou vérifier ses fichiers audio. Je vous présente ici ceux que j'utilise, qui sont ceux qui donnent les meilleurs résultats et qui sont généralement reconnus comme fiables. je vous invite à parcourir les pages en liens ci-après pour avoir des explications techniques sur ces logiciels.

  • Extraire la musique : EAC (Exact Audio Copy)
  • Compresser - décompresser au format FLAC (Free Lossless Audio Copy)
  • Checksum : Trader's Litlle Helper (permet d'effectuer aussi d'autres tâches)
  • Pour graver, Nero fait l'affaire : il faut décompresser les fichiers FLAC au format WAV, et graver à une faible vitesse (en général, x2) pour minimiser le risque d'erreurs.
  • Pour lire : pour ma part, le seul logiciel que j'utilise est Foobar2000 (il sait lire tous les formats Audio, et possède de nombreux outils bien pratiques)

Concernant les vidéos, on oublie les AVI et autres formats merdiques, et on se concentre sur le DVD. A l'heure actuelle, c'est ce qui permet de conserver la meilleure qualité, et c'est un format largement répendu. Pour le gravage, Nero fait l'affaire ; pour l'extraction, DVD Decrypter faisait bien l'affaire, mais il n'existe plus (il doit encore se trouver en cherchant bien). Un autre logiciel bien pratique est DVD Shrink.

Où ça se passe

Avant de graver des fichiers, encore faut-il les acquérir. Outre l'échange avec d'autre collectionneurs, le web est une source inégalable ! Je vous indique ci-après que quelques-uns des sites que je fréquente régulièrement :

  • DIME : généraliste
  • TTD : plutôt rock années 70
  • Hunger City : rock
  • Tapecity : généraliste, plutôt rock

La plupart de ces sites se présentes sous la forme d'un forum ou l'on trouve les liens vers les fichiers à télécharger, mais surtout les informations concernant les sources de ces fichiers. Il n'est pas rare que certains membres repèrent des coquiles dans les albums proposés, et que de nouvelles versions présentant une amélioration soient proposées.
Je ne vous présente pas tous les sites que je fréquente, il en existe des dizaines, dont nombreux sont dédiés à un seul artiste (pour l'exemple, j'ai pu en 4 ans collectionner quasiment tout ce qui existe en pirates de Led Zep - à l'heure actuelle, on compte 2 à 3 nouveautés rares par an).
Les téléchargements se font via FTP (rarement), ou plus souvent sous la forme de Torrent. Il existe de nombreux logiciels clients Torrent que vous trouverez sur le web, après c'est une question de goût. J'utilise µtorrent (attention à rester à la version 1.6.1, les nouvelles versions sont bannis de certains sites) qui est très léger, convivial et paramétrable à souhait.

Quel support

Côté archivage, j'ai choisi au départ le DVD, mais je le regrette. Au coût actuel des disques durs, je vous recommande d'utiliser ce mode d'archivage qui est beaucoup plus pratique. J'ai dû graver plus de 600 DVD en 5 ans, c'est rébarbatif à la longue, et en plus la durée de vie n'est pas garantie, malgré tout le soin que j'apporte au sotckage.
La plupart des mes fichiers Audio sont archivés au format FLAC, accompagnés d'un texte expliquant le contenu de chaque album (historique du bootleg, depuis la source jusqu'à son transfert en numérique).
Pour les fichiers Video, je les grave en DVD puisqu'en général c'est sous ce format qu'ils sont disponibles.
Lorsqu'un bootleg retient mon attention, je le grave sur CD, dans les règles de l'art. A commencer par le choix du CD vierge. Les seuls CD qui tiennent la route sont les Taiyo Yuden, et encore, seulement ceux fabriqués au Japon, selon des normes beaucoup plus sévères que dans les autres pays. Pour les DVDs, il n'y a pas de grandes différences entre les principales marques, je prends aussi bien du Sony que du TDK ou du Philips.

Plus d'infos

Si vous voulez en savoir plus, allez faire un tour sur les forums suivants, vous aurez réponse à toutes vos questions ! Ces sites sont en anglais, mais ça vient vite !

Si vous voulez avoir un aperçu de ma collection, RDV sur Live Music trading, mon blog spécialement dédié à ce sujet (en anglais). Je n'ai pas le temps de le mettre à jour très souvent (je me tâte à l'intégrer dans celui-ci), mais il y'a quelques revues sympas, et des liens vers d'autres sites qui saurons vous éclairer.

Conclusion

Avant de vous lancer dans ce type de collection, renseignez-vous sur les différentes formes d'échanges. Je ne vous ai présenté ici que la méthode "moderne", mais si vous cherchez des choses TRES rares, vous ne trouverez pas grand chose sur Internet, et il vous faudra échanger avec des collectionneurs chevronnés.
Je considère que ce type d'acitivité, ne rapportant rien directement à l'artiste, doit rester gratuit. Hors de question de donner le moindre centime à tel ou tel fabriquant de bootleg, ou de monnayer l'échange d'albums avec d'autres collectioneurs.
Partant du principe que si vous vous lancez dans une collection, c'est que vous êtes fan d'un artiste, commencez par acheter ses albums officiels, et si c'est encore possible, allez le voir en concert.