Laurent Fabius étend la gestion publique de l'eau dans l'agglomération de Rouen

Publié le 24 décembre 2008 par Gezale
Dans un entretien diffusé par France 3 Haute-Normandie, Laurent Fabius, président de l'agglomération de Rouen, annonce qu'il va étendre la gestion publique de l'eau dans l'agglomération de Rouen qu'il préside. Cette gestion qui concernait cinq communes et 140 000 habitants intéressera 28 communes peuplées de 291 000 habitants, soit 71 % de la population totale de l'agglomération. « Ce choix de travailler en régie directe, a affirmé Laurent Fabius, s'accompagnera d'un contrat d'objectifs et de moyens entre la communauté et la régie visant à l'efficacité du service, sa qualité et son coût. » Ce changement s'opérera après l'expiration au 1er janvier 2010 de plusieurs contrats avec des délégataires privés dont le principal est Véolia notamment dans plusieurs grandes communes de la banlieue sud de Rouen comme Saint-Etienne-du-Rouvray et Sotteville-Lès-Rouen. Les 55 salariés qui dépendaient du secteur privé de l'eau auraont la faculté de rejoindre la régie directe de la communauté.
Cette attitude est à comparer avec celle du président de l'agglomération Seine-Eure qui ne veut pas même pas engager une étude (et pourtant, des études, ce n'est pas ce qui manque à la CASE) afin de déterminer dans quelles conditions techniques, juridiques et financières, l'agglomération Seine-Eure pourrait reprendre le service «eau et assainissement» en régie directe.
Je sais bien que le terme des conventions avec Véolia n'est pas pour demain mais d'autres communautés et communes ont anticipé la fin de leur collaboration avec les sociétés privées. Aujourd'hui, elles s'en félicitent. Et les usagers aussi.
Laurent Fabius a également évoqué son désir de voir l'agglomération devenir une communauté urbaine (soit plus de 500 000 habitants) mais devant la réticence — pour ne pas dire le refus — de certains élus (tel Franck Martin, président de l'agglomération Seine-Eure) l'ancien Premier ministre a décidé d'avancer lentement. Quant à la fusion des deux Normandie, il n'est pas contre mais « à condition de ne pas transformer deux régions de gauche en une région de droite. » Sur le mode des scrutin envisagé par certains pour désigner les nouveaux conseillers territoriaux (qui remplaceraient conseillers généraux et conseillers régionaux actuels) il a, dores et déjà, précisé qu'il n'était pas question d'accepter « d'élire les conseillers des villes à la proportionnelle et ceux des campagnes au scrutin majoritaire. » En procédant ainsi, on est à peu près certain que la droite emporterait une immense majorité de départements et par conséquent de régions.
« Cette manœuvre politicarde » selon les mots de Laurent Fabius pourrait-elle être retoquée par le Conseil constitutionnel ? Il faut déjà se préparer à un combat pour le respect de la démocratie et pour l'égalité devant le suffrage.
(Source France 3 Haute-Normandie)