Mauriac

Publié le 29 décembre 2008 par Jeanyvessecheresse

Un cadeau à un parent demeuré gaulliste.

Autant le dire tout net, il convient d’être vraiment « accro » de François Mauriac pour prendre quelque plaisir à lire l’intégrale des 1000 pages de son journal et mémoires politiques éditées dans la collection « bouquins » chez Robert Laffont. Ce cadeau que vous pouvez pourtant destiner à un grand-père ou vieil oncle demeuré gaulliste (et donc anti-Sarkozyste), mérite pourtant de s’y perdre. Par-ci, par-là, de belles charges contre le stalinisme et quelques-uns de ses contradicteurs de « l’humanité » sont pourtant de véritables délices pour le lecteur très occasionnel du Mauriac « politique ».

Dans bien des cas, même si le charme de l’écriture et l’humour du grand écrivain demeurent, les nombreuses effluves catholiques du Bordelais paraissent interminables et soporifiques. Il n’empêche que cette édition établie par le maître du genre, Jean-Luc Barré, est remarquable et démontre, si le besoin s’en faisait sentir, que Mauriac est un observateur et un commentateur acide et avisé de son époque malgré des inclinaisons aux limites du réactionnaire mais franchement libres. Si papy ou l’oncle sont remis de la disparition du Général mais demeurent ouverts sur le monde, une autre somme de François Mauriac est préférable. Il s’agit cette fois-ci, chez Bartillat, des chroniques de télévision de cet écrivain à la voix passée au papier-de-verre qui disposait d’un goût manifeste pour l’étrange lucarne.

Vous le savez peut-être, Servan-Schreiber avait sollicité en 1959 l’écrivain pour assurer chaque semaine dans l’Express des billets sur l’étonnant spectacle de la télévision que Mauriac appréciait particulièrement à la différence de nombre d’intellectuels de l’époque. Tout y passe, des grandes adaptations littéraire que l’unique chaine de télévision produisait jusqu’à « Intervilles » via les émissions de variétés ou les jeux. C’est assez formidable pour tout vous dire. Mauriac parlant de Bellemare, Johnny,…