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Publié le 08 octobre 2008 par Kullab


Deux hommes sont assis autour d'un bureau, face à face, dans une grande pièce sombre. Dans la pièce, tout est vieux : le bureau, les chaises, l'armoire... Les livres et les dossiers que cette dernière contient sont aussi fripés et aussi jaunes que le papier peint qui colle à peine aux murs. Plus que tout, les deux hommes sont vieux. En réalité, ils le sont beaucoup moins qu'ils n'en ont l'air, mais ils ont mauvaise mine, et ils ont l'air triste. Le premier homme est très maigre ; l'autre semble particulièrement abattu. Il se tient immobile sur sa chaise, le dos voûté, et il regarde ses mains, qu'il tient posées sur ses cuisses, comme s'il avait peur qu'elles ne fassent quelque chose de grave, quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir faire.
L'HOMME MAIGRE : Monsieur, dites-moi, qu'est-ce qui vous a poussé à faire ça ?
L'HOMME ABATTU : C'est qu'y avait plus grand-chose à faire, vous savez... De toute ma vie jamais j'aurais pensé que je pourrais en venir à faire une chose pareille. Ça me ressemble pas de faire une chose comme ça.
L'HOMME MAIGRE : Et vous sauriez me dire, à peu près, ce qui vous a poussé à faire cela ?
L'HOMME ABATTU : C'est que c'est pas simple. Moi-même, je le sais pas vraiment. J'avais jamais pensé que je pourrais faire ça. C'était pas prévu.
L'HOMME MAIGRE : Vous comprenez bien que je ne suis pas là pour vous juger, mais pour vous aider, n'est-ce pas ? Et le plus vous m'en direz, le mieux je pourrais vous aider. Est-ce que vous comprenez cela ?
L'HOMME ABATTU : Oui, je comprends.
L'HOMME MAIGRE : Alors ?
L'HOMME ABATTU : C'est pas simple.

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