La direction de l'UMP veut investir la Toile pour fonder un réseau communautaire

Publié le 02 janvier 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Le nouveau secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, devra mettre en oeuvre la mutation : basculer le parti sur Internet. Inspiré par les méthodes de Barack Obama, qui avait fait de la Toile son arme de communication, Nicolas Sarkozy a donné six mois aux dirigeants de l'UMP pour se doter d'une infrastructure performante.
(Le Monde)

Depuis l'été 2008, une cellule stratégique, composée d'un spécialiste des études d'opinions, Pierre Giacometti, du communicant Christophe Lambert, du publicitaire Jean-Michel Goudard et de l'ancien journaliste Patrick Buisson, a élaboré un diagnostic. Chaque semaine, la cellule s'est réunie autour de Xavier Bertrand et de Nathalie Kosciusko-Morizet. A la lecture des études apportées par M. Giacometti, la direction de l'UMP a étudié à la loupe les attentes des Français et leurs relations aux partis politiques.

Le diagnostic posé, l'UMP a sélectionné, en décembre, l'agence Isobar pour refonder son site Internet et inventer les outils d'un réseau communautaire. Le chef de l'Etat veut faire de l'UMP un parti de masse, capable de dépasser les seuls militants pour s'ouvrir à des publics non encartés mais intéressés par la chose publique. Et susceptible, en période électorale, de transformer un membre de la communauté en relais d'opinion.

Premier parti de France avec 280 000 adhérents, l'UMP a vu fondre ses effectifs comparé à la campagne présidentielle de 2007, où elle avait atteint 375 000 adhérents. Sous la pression de M. Sarkozy, Patrick Devedjian avait dû inventer des stratagèmes pour regagner des militants.

L'EXEMPLE DE BARACK OBAMA

Il avait notamment décidé d'avancer l'échéance du renouvellement des instances locales pour inciter les militants à renouveler leur adhésion. Il avait acté l'organisation de primaires pour les élections régionales. Mais les dirigeants savent qu'ils ont atteint un plafond dans la configuration actuelle.

Le tournant d'Internet va impliquer des choix stratégiques et financiers, ainsi que des redéploiements de personnel pour ce parti qui emploie déjà 110 personnes. "Nous allons changer les métiers de l'UMP, aller vers plus de professionnalisation", explique un membre de la direction. Là aussi, le parti prend exemple sur Barack Obama, qui s'était entouré des meilleurs professionnels de la Toile, en recrutant notamment le cofondateur du réseau Facebook, Chris Hughes.

Jusqu'à présent, les tentatives de l'UMP pour investir Internet n'ont pas été vraiment concluantes. Les "ateliers du changement" organisés autour d'économistes sur le thème de la refondation du capitalisme et diffusés en direct sur le site n'ont pas drainé un public massif. Ni les nouveaux formats de débats de société, "Controverses" et "Agit'pop", animés par Mme Kosciusko-Morizet.

"Le but est de montrer que le débat d'idées s'exerce à l'UMP et non plus à gauche", justifie la direction. Les conseillers de M. Sarkozy ont pour seule ligne d'horizon 2012. "C'est dans la campagne présidentielle qu'un parti, un candidat, peut susciter des mouvements de fond d'adhésions. Et c'est à ce rendez-vous que nous nous préparons", expliquent-ils.