Tirs de roquettes : à qui la responsabilité ?

Publié le 08 janvier 2009 par Delphineminoui1974

(Légende : Une patrouille israélienne, à la frontière avec le Sud Liban)

Quelques heures après le tir de trois roquettes sur le Nord d'Israël, la responsabilité du Hezbollah a été écartée, à la fois par des membres des gouvernements libanais et israéliens.

D'après Tarek Mitri, le ministre libanais de l'information, « le Hezbollah nous a assuré qu'il restait engagé à préserver la stabilité et au respect la résolution 1701 du Conseil de sécurité et cela veut dire qu'il n'est pas impliqué».

De son côté, Rafi Eitan, le ministre israélien chargé des retraités vient de déclarer sur la seconde chaîne de télévision israélienne qu'il pensait que « ce sont des incidents isolés ». Pour lui, c'est plutôt du côté de groupes palestiniens installés au Liban qu'il faut chercher l'origine.


Face au risque d'escalade, la FINUL et l'armée libanaise, qui viennent d'annoncer le renforcement de leurs troupes près de la frontière israélienne, ne disposent pas de plus d'information. « Nous pouvons juste confirmer le lancement, ce matin, de trois roquettes depuis la ville de Tayer Harfa, à 7 kilomètres de Naqoura », confiait, ce matin, un porte-parole de la FINUL.


Côté israélien, la réponse à ces tirs, qui ont fait deux blessés, a été immédiate. « Des tirs d'artillerie automatiques ont été aussitôt déclanchés, mais ils n'ont pas fait de victimes sur le territoire libanais», précise le porte-parole.


Par précaution, la télévision libanaise vient d'annoncer qu'il a été décidé que les écoles restent fermées aujourd'hui.


L'inquiétude reste, bien évidemment, au rendez-vous. Il s'agit des premiers tirs de roquettes du Liban vers le territoire israélien depuis juin 2007.


Pour l'heure, plusieurs hypothèses peuvent être avancées :


- On peut imaginer que le Hezbollah ne soit, en effet, pas responsable. Le Parti de Dieu dispose d'armes plus puissantes et n'utilise généralement pas ce genre de roquettes. A peine remis de la guerre de 2006, et à l'approche des élections législatives libanaise, il n'apparaît pas dans l'intérêt du Hezbollah de déclancher un conflit, qui pourrait lui coûter cher politiquement.


- Il n'est pas exclu qu'une organisation palestinienne soit derrière ces tirs. De nombreux groupes palestiniens disposent de bureaux et de représentants dans les camps de réfugiés du Sud. Ces tirs pourraient être un message de mise en garde du Hamas (qui a nié sa responsabilité), ou d'une organisation alliée, à l'attention d'Israël. Rappelons que tous ces groupes ont une expérience de terrain au Sud Liban. C'est à partir d'opérations menées par des combattants palestiniens déployés sur le territoire libanais, près de la frontière israélienne, que la guerre civile libanaise avait commencé en 1982...


- Une autre hypothèse, avancées par plusieurs analystes, consiste à suggérer que le Hezbollah ait encouragé indirectement le tir de ces roquettes par un groupe palestinien. Objectif : passer un message à l'attention d'Israël pour mettre en garde l'Etat hébreu contre un risque de dérapage, tout en s'épargnant la responsabilité d'un tel geste, qui pourrait lui causer politiquement du tord au pays du Cèdre.