Avoriaz, station insolite des Alpes

Publié le 09 janvier 2009 par Chantal Doumont

Avoriaz, station insolite des Alpes

Destination française créée de toutes pièces dans les années 1960, Avoriaz est connue pour son architecture particulière.

Station où la voiture est bannie, Avoriaz préserve son cadre naturel, principal argument de vente.

Une station entièrement piétonne, une architecture inédite, des rues qui font office de pistes de ski (ou l'inverse), des traîneaux pour se déplacer, le tout construit ex nihilo dans les années 1960: Avoriaz fait figure d'exception dans les Alpes. Son histoire mouvementée, son allure décalée qui ne laisse personne indifférent et son ambiance «parc d'attraction à 1800 mètres d'altitude» attirent les touristes du monde entier, qui prennent d'assaut les 16 000 lits de la station en haute saison.

Comme un parfum d'authenticité

Arrivés à l'entrée d'Avoriaz, les vacanciers sont invités à se mêler à la joyeuse pagaille de la «raquette de déchargement». Sur le grand quai en forme de demi-cercle, les bagages s'entassent, les enfants s'impatientent pendant que les parents vont parquer leur voiture pour la durée du séjour. Puis, direction l'hôtel ou la résidence de vacances sur un traîneau tiré par des chevaux, le système de «taxi» officiel de la station. Si les plus rabat-joie trouvent que «ça sent l'âne partout», les petits adorent et les amateurs d'authenticité trouvent là un décor enchanteur pour les fêtes de Noël.

La station possède une grande écurie où sont abrités une centaine de chevaux. La trentaine d'attelages en service doivent changer d'animal toutes les trois heures. Eh oui, ça ne fonctionne pas au diesel! Les cochers, eux, viennent de partout, ils sont bûcherons, ouvriers agricoles ou employés communaux. «J'apprécie beaucoup la complicité avec le cheval, le charme des traîneaux et la sensation de glisse», confie Dorothée, 26 ans, professeur d'équi- tation le reste de l'année. «Les touristes considèrent souvent notre activité uniquement comme un business, mais ça correspond aussi à un idéal écologique», rappelle la jeune femme.

L'idéal écologique était d'ailleurs un leitmotiv des promoteurs de la station. Hormis des petites chenillettes qui assurent les services de base et les livraisons, aucune voiture ne circule dans la station.

En outre, les bâtiments utilisent des chauffages électriques plutôt qu'au mazout. Bien qu'une telle vision paraisse évidente aujourd'hui, elle était complètement avant-gardiste dans les années 1960, une époque qui sacralisait la voiture.

Ecolo avant l'heure et architecture «mimétique»

La préservation du cadre naturel est d'ailleurs un des principaux arguments de vente de la station. «La neige est immaculée. Les résidents peuvent avoir les skis aux pieds partout. La voiture est oubliée le temps du séjour. C'est un confort et une simplicité qui donnent vraiment l'impression d'être en vacances. Les choix effectués il y a quarante ans sont plébiscités par les clients», explique Stéphane Lerendu, directeur de l'office du tourisme. Les vacanciers semblent effectivement apprécier l'orginialité d'Avoriaz. «La station a un côté complètement féerique. Il y a mille petits détails qui illuminent les yeux des enfants. De plus, il n'y a que neuf mètres entre ma chambre et la piste de ski. C'est un avantage indéniable», confie David Vuadens, entrepreneur genevois qui possède un appartement à Avoriaz. «Une station piétonne est également un gain en sécurité. Quand mes enfants auront 18 ans et qu'ils iront faire la fête en boîte, je pourrai dormir en toute sécurité».

Impossible de parler d'Avoriaz sans mentionner son architecture insolite. Les angles droits sont proscrits et les toits en escalier cascadant presque jusqu'au sol permettent de retenir la neige et d'épouser les formes des montagnes environnantes. D'où le nom d'architecture «mimétique»: ses auteurs avaient le souci de l'intégrer au cadre naturel dans un esprit moderniste. Les tavaillons de cèdre rouge qui recouvrent les façades des bâtiments changent de nuance au gré du temps et de l'exposition au soleil. De nuit, la taille imposante des édifices donne l'impression d'un décor urbain flanqué au pied d'une falaise. Qu'on adore ou qu'on déteste, l'architecture insolite d'Avoriaz promet un dépaysement garanti.

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