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Publié le 12 janvier 2009 par Antigone

J'aimais m'éloigner du brouhaha des murs, m'asseoir sur cette marche basse, en béton, au dehors.
Et écouter le doux frôlement du vent dans les bouleaux.

J'aimais tout ce qui n'était pas contrainte du corps, tenir sa place, ne pas déranger, étroitesse des mouvements, frustration.
J'aimais rester là, immobile et légère, avec ce ciel silencieux au dessus de ma tête, la course des nuages, l'imprévisibilité du temps, des minutes.

Et je me levais, toujours, comme fautive, à peine assise, saisie sans doute par le froid du béton, par l'incongruité de ma position, par cette peur instinctive, absurde, que l'on vienne me chercher là, que l'on me questionne.

J'aurais du rester. Il aurait mieux valu. Qui m'en empêchait ? Briser les enchaînements huilés, n'être pas à sa place pour une fois, pas à l'heure, absente, pas là où l'on m'attendait. Voilà qui aurait été audacieux, fou, courageux.

J'aimais terriblement cela. Le saviez-vous ?
M'asseoir sur cette marche basse en béton, au dehors.
Arrêter le temps.
Rêver d'autres mondes.