Sarkozy veut créer un haut- commissariat à la Jeunesse

Publié le 12 janvier 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa


Le chef de l'État devrait annoncer la nomination de Martin Hirsch à la tête de cette nouvelle instance lundi, lors de ses voeux aux personnels de l'Education à Saint-Lô. Les fédérations syndicales ont décidé de boycotter la cérémonie.
(Le Figaro)

Après le recul sur la réforme du lycée, Nicolas Sarkozy et Xavier Darcos se rendent lundi à Saint-Lô (Manche) pour un dé­placement consacré à l'éducation. Il s'agit, pour le président de la République, d'affirmer qu'il poursuit son action réformiste et de soutenir son ministre alors que lycéens et enseignants annoncent des grèves pour protester contre les suppressions de postes.

L'un des axes du propos présidentiel sera consacré au malaise de la jeunesse. Ce n'est en effet, selon le chef de l'État, pas tant la réforme du lycée qui a précipité les jeunes dans la rue qu'une inquiétude liée à leur avenir. Il entend s'intéresser aux problèmes de la jeunesse déscolarisée comme à ceux des diplômés qui entrent sur le marché du travail.

Auditions tous azimuts

Pour relever ce nouveau défi, le président devrait annoncer la création d'un haut-commissariat à la Jeunesse sous la responsabilité du premier ministre sur le modèle du haut-commissariat aux Solidarités actives, dont Martin Hirsch a la charge. Son nom était évoqué ce week-end pour en assurer la direction.

Ce haut-commissariat re­prendrait en partie les attributions de Bernard Laporte, se­­crétaire d'État au Sport et à la Jeunesse. Il pourrait aussi s'intéresser à la ré­forme du lycée.

Nicolas Sarkozy insistera sur cette réforme, aujourd'hui mise entre parenthèses. Elle n'est pas abandonnée, va-t-il réaffirmer. Des auditions tous azimuts ont déjà débuté. Syndicats d'en­seignants, organisations ly­cé­en­nes, fédérations de parents d'élèves, associations familiales auront voix au chapitre au même titre que l'Association des Régions de France.

Trois personnes, placées sous l'autorité de Xavier Darcos, seront chargées de formuler des propositions dans le cadre d'une mission sur le sujet. Outre Jean-Paul de Gaudemar, artisan de la précédente réforme du lycée, une personnalité «d'ouverture, mar­quée à gauche et connaisseuse en matière d'éducation» devrait être nommée. Dimanche, le nom du di­recteur de Sciences Po, Richard Descoings, circulait avec insistance.

Rassurer les enseignants

«L'objectif de cette réforme n'est pas de supprimer des postes», mais d'améliorer le fonctionnement du lycée, dit-on régulièrement à l'Élysée. Pour autant, le rythme des suppressions de postes déjà prévues par le gouvernement se poursuivra. L'idée d'un meilleur accompagnement des élèves reste l'axe majeur de la réforme. La mission sur le lycée s'appuiera sur le «document de convergence» signé par les syndicats en juin dernier. Ce texte, qui reconnaît la nécessité d'une réforme, encourage une plus grande souplesse dans les parcours des lycéens.

Enfin, Nicolas Sarkozy devrait faire un geste en direction des enseignants. Il entend notamment les rassurer au sujet de la réforme des concours de l'enseignement, liée à l'intégration des IUFM dans les universités. Des aides devraient être annoncées pour les candidats aux concours.