Demons - le pilote

Publié le 13 janvier 2009 par Heather

Actuellement croulant sous les copies d'examen à corriger (ceci expliquant la petite pause du blog), voilà plus d'une semaine que je remettais au lendemain ce billet. L'absence d'enthousiasme suscitée par le visionnage m'avait peu encouragée à rédiger une brève note sur le sujet. Seulement n'ayant rien eu le temps de regarder de significatif au cours des derniers jours, j'ai donc exhumé mon brouillon de review.

Commençait donc, ce samedi 3 janvier, une nouvelle série fantastique sur ITV (Grande-Bretagneà. Au vu de certaines des productions phares de la chaîne versant dans le fantastique (au hasard... Primeval), dire que j'attendais avec enthousiasme ce premier épisode est sans doute très excessif. Il y aurait eu plutôt un peu de crainte à découvrir le résultat à l'écran. Mais incontestable curiosité, figure à l'affiche Philip Glenister (l'inénarrable Gene, de Life on Mars et Ashes to Ashes), ce qui justifie au moins de laisser une chance à la série. De plus, elle aborde le thème de la chasse aux vampires et autres démons, thème déjà sur-exploité s'il en est, mais qui exerce toujours un certain attrait sur la téléspectatrice que je suis.

Diffusée sur : ITV (Grande-Bretagne)
Depuis le
: 3 janvier 2009

Ca parle de quoi ?
Demons
est une adaptation du roman de Bram Stoker, lui-même transposition du mythe de Dracula à l'époque moderne.
Dans cette série britannique de six épisodes, l'on suit la chasse aux vampires et autres démons d'un américain, Rupert Galvin, torturé par son passé qui ne fait pas de différences entre bons et méchants démons. Il gère en même temps son filleul adolescent, dernier descendant des Van Helsing qui va alors devoir gérer sa vie d'ado et son combat contre les vampires et autres monstres de la nuit. Dans sa lutte, il va être aidé par sa meilleure amie Ruby alors que Rupert et Mina Harker, une belle et froide jeune femme vont l'aider à s'entraîner. (source : Serieslive)
Et alors, c'était comment ?
Parler d'un manque d'enthousiasme serait un euphémisme tant ce pilote m'a profondément ennuyée. Je suis difficilement arrivée au bout de l'épisode, non sans avoir cédé par deux fois à la tentation d'appuyer sur le bouton "accélérer" de mon magnétoscope. Reste que je n'ai toujours pas déterminé si c'était principalement à un problème de qualité de la série ou simplement le fait qu'elle recycle à outrance tellement de concepts éculés que le téléspectateur parvient à anticiper les répliques avant même qu'elles ne soient prononcées. Un soupçon d'originalité aurait peut-être pu sauver le tout.

Le synopsis de départ est relativement familier. Un adolescent de 18 ans, Luke, voit débarquer un jour dans sa vie son parrain, un vieil ami d'un père qu'il n'a pas connu. L'adolescent en question est le dernier héritier d'une famille au nom hautement symbolique, Van Helsing. Le parallèle entre ce jeune homme qui se découvre au fil de l'épisode des réflexes et des capacités pour le combat hors du commun avec d'autres chasseurs de démons du petit écran est aisé, et prête par instant à sourire. Si nous ne sommes pas dans Buffy, nous évoluons incontestablement dans une sphère thématique très semblable. Seulement, le pilote devient rapidement un raccourci schématique de la classique acceptation progressive d'une grande destinée par un jeune innocent qui se découvre un rôle majeur dans un univers dont il ignorait tout. Au-delà des remarques "humouristiques" d'une grande subtilité, tel le "Use the force Luke !" de Rupert - réplique que l'on attend pendant une partie de l'épisode tellement le jeu de mots paraissait facile - , les scénaristes brûlent rapidement les étapes sans parvenir à conférer la moindre épaisseur psychologique aux différents protagonistes. Luke reste d'une fâdeur affligeante (Est-ce dû au personnage ou à l'acteur ? La responsabilité est sans doute partagée...) ; de son refus initial face aux révélations de Rupert (déni de réalité traditionnel, phase par laquelle passent tous les adolescents se découvrant une telle destinée) jusqu'à sa réconciliation avec son Destin en prenant les armes contre le freak of the week et assumant ses responsabilités, il doit s'écouler en tout un quart d'heure à l'écran... Ce qui donne l'impression étrange de suivre ce processus en accéléré. Pas le temps de s'attacher, ni vraiment de s'intéresser à ces pseudos états d'âmes. Peut-être était-ce trop classique pour que l'on ose si attarder, mais cela génère surtout une lancinante impression de remplissage pour offrir un pilote calibré jusqu'à la caricature.

Si sur le fond, ce pilote constitue un concentré de clichés ambulants qui vous font vous interroger légitimement sur l'opportunité de perdre quarante minutes à ressasser des stéréotypes déjà sur-exploités que vous maîtrisez au moins aussi bien que les scénaristes, la forme ne permet pas de contrebalancer un désintérêt manifeste qui s'accroît au fil de l'épisode. Le budget étant réduit au strict minimum, la réalisation a un côté classique entre cheap et artisanal, qui se rapproche peut-être un peu d'une série comme Primeval sur ITV, et qui ne marque pas vraiment. L'esthétique n'était manifestement pas une priorité et les effets spéciaux provoqueront sans doute quelques pincements de coeur - qu'il s'agisse du déguisement des méchants, dont j'ai passé une partie de l'épisode à me demander s'il s'agissait d'un costume  additionnel, attirail du méchant comme un homme d'affaires porterait un costard, ou s'il s'agissait de la réelle apparence "monstrueuse" dudit bad guy. Je passerais sur les combats mis en scène, qui n'auraient pas juré dans une obscure série coréenne bas budget, mais qui suscitent de légitimes interrogations tant sur les compétences du responsable en charge de ces chorégraphies que sur celles du réalisateur, qui s'essaie à des effets de caméra à l'opportunité discutable.

Bilan : Pour ma part, je vais rapidement oublier cette série. Cependant, si vous êtes amateur de ce genre de fiction mettant en scène une lutte contre le Mal, que vous n'avez pas peur des effets spéciaux de très bas budget, des combats d'arts martiaux aux chorégraphies discutables et des jeux d'acteurs hasardeux, ou si vous êtes vraiment fan(atique) de Philip Glenister et que Ashes to Ashes n'est pas pour vous, vous pouvez toujours vous essayer à Demons. Mais à vos risques et périls ; parce que même le pilote de Primeval (pour comparer ce qui est comparable) était plus convaincant.

Pour un aperçu, visionnez la bande-annonce de la série diffusée par ITV :

Lectures complémentaires sur le sujet - A lire sur la blogosphère :
- La review sur Critictoo.