West Coast Avengers : Vision Quest

Par Franck Aniere

Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du livre, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’épisode, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.

Au cours des années 80, les Vengeurs se sont divisés en deux équipes : les Vengeurs “classiques” (devenant les Vengeurs Côte Est), et une nouvelle équipe voyant le jour sous le nom des Vengeurs de la Côte Ouest. Introduits par une mini-série excellente (publiée chez nous dans un RCM dont je reparlerai), ces Vengeurs ont ensuite connu une série dont la qualité s’est graduellement dégradée, avec des scénarios débiles et des dessins moyens. Puis est arrivé John Byrne. L’auteur/dessinateur, qu’on ne présente plus, parvint à sérieusement relever le niveau de la série le temps de son run et pas mal de choses qui sont encore d’actualité chez les Vengeurs datent du passage de Byrne sur les VCO. Vision Quest est un TPB rassemblant le début de son run (la suite et fin se trouve dans Darker than scarlet, dont je reparlerai bientôt), et franchement c’est du tout bon. Si vous aimez Byrne et les Vengeurs, vous allez vous régaler.

Avengers disassembled commence ici…

Lorsqu’il reprend en main les aventures des Vengeurs de la Côte Ouest, Byrne n’y va pas par 4 chemins. Tout d’abord, il ne reprend pas les intrigues débiles qui étaient en place juste avant son arrivée. Ensuite il remanie l’équipe et enfin il frappe un grand coup en s’attaquant bille en tête au couple de la Sorcière Rouge et Vision.

Car si le TPB s’appelle Vision Quest, c’est bien qu’on parle de Vision. Ce dernier va être sacrément malmené par ce sadique de John Byrne : il va être totalement démonté (et croyez moi, c’est assez choquant à voir), sa personalité sera effacée et il sera reconstruit sous une nouvelle forme. Le Vision qu’on a toujours connu cesse totalement d’exister, à sa place nous avons droit à un Vision totalement robotique (Wonder Man refuse de redonner ses structures mémorielles parce qu’il est amoureux de la Sorcière Rouge) et d’apparence spectrale (il a la peau d’un blanc livide). De plus, les origines de Vision sont mises à mal par un récit impitoyable, où il est affirmé qu’en aucun cas Vision ne peut être une nouvelle incarnation de l’androïde Human Torch (membre des Invaders pendant la 2e Guerre mondiale). Et pour bien enfoncer le clou, Byrne s’offre le luxe de réactiver ce fameux Human Torch, ce qui mène à une image que personne n’aurait imaginée possible : Vision et Torch se serrant la main.

Et la Sorcière Rouge dans tout ça ? Et bien elle vit assez mal la suite de catastrophes qui lui tombe dessus. Se retrouver face à son mari dépiauté puis reconstruit sans une once d’émotion et le tout assorti du sentiment d’impuissance de ses amis Vengeurs (pour eux c’est déjà beau de l’avoir remis en route) la mène vers un état mental plutôt instable, ce qui la conduira à tenter tout et n’importe quoi pour restaurer son mari dans son état d’origine - ce qui est normal - et fera qu’elle sera capturée par un organisme parasite ancestral qui manipule l’humanité (un peu l’ancètre Byrnien de John Sublime). Le traumatisme qu’elle subit dans ce livre, ainsi que ce qu’elle vivra dans le suivant, sont directement à l’origine de son pétage de plombs menant à la destruction des Vengeurs. Il n’est dont pas exagéré d’affirmer que c’est bien John Byrne qui est à l’origine de la séparation des Vengeurs et de House of M, même si à mon avis à cette époque il était loin de s’en douter.

Mais ces aventures ne sont pas uniquement consacrées à Vision et à la Sorcière rouge. L’équipe subit un petit remaniement, suite au départ de son chef Oeil de Faucon - il démissionne sur un coup de tête - et à l’arrivée de US Agent pour en prendre la tête. Tigra subit une inquiétante métamorphose qui l’écarte du service actif et la Guêpe est maintenant un membre à part entière de l’équipe (et elle se rapproche sacrément de son ex-mari). Une partie du TPB est consacrée à la naissance d’un groupe atypique : les Vengeurs des Grands Lacs. Il s’agit d’une équipe de super-héros un peu farfelus qui se sont attribués ce nom, et qui seront ensuite rejoints par Oeil de Faucon et Oiseau Moqueur (Byrne d’ailleurs essaie de reformer ce couple mis à mal par ses prédécesseurs). Ces derniers décident de prendre l’équipe en main pour en faire un vrai groupe de super héros. L’avenir nous apprendra qu’ils n’y sont pas vraiment arrivés, vu que dans les pages des Thunderbolts ce sont encore des guignols. Tout le livre est ponctué d’apparitions d’Immortus, laissant penser que tout ce qui arrive n’est pas le fruit du hasard mais a été planifié par le Maître du Temps.

John Byrne débute donc ce run sur les chapeaux de roues, et offre diverses intrigues très intéressantes (la coordination mondiale pour neutraliser Vision est bien trouvée). Même si quelques éléments ont été depuis soumis au rouleau compresseur d’Avengers Forever, la majeure partie du récit est toujours valide et sert de socle à de futures intrigues au sein des Vengeurs. On peut déplorer que Byrne s’attarde un peu trop sur les amourettes de nos héros, donnant un aspect un peu soap à certains passages, mais à part ça c’est du tout bon. Côté dessin, rien à redire, l’ami John est en pleine forme.

J’avais acheté ce TPB à l’époque pour avoir la suite de l’histoire (le début avait été publié juste quand j’ai arrêté les comics), et franchement je n’ai jamais regretté mon achat.

Allez, un petit coup pour le plaisir…

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… AVENGERS, ASSEMBLE !!!