UBS: petit rappel légal avant le plongeon

Publié le 13 janvier 2009 par Kalvin Whiteoak

On avait évalué ici le 12 décembre 2008 la perte probable 2008 de l’UBS à environ 17 milliards de dollars. Ceci évidemment après la mise à la poubelle fédérale de plus de 60 autres milliards d’actifs sans valeur, ce qui fait quand même un total de l’ordre de 80 millards de dollars rien que pour l’exercice 2008.

Lorsqu’on prétendait ici en provoquant l’ire de certains que la “grande” banquignolle était en faillite technique, on ne se trompait effectivement pas.

L’aide apportée par le contribuable suisse sous la force des baïonnettes fédérales n’aura donc servi à rien : la perte qui se dessine va être historique et correspond bizarrement, à peu de choses près, aux retraits de liquidités effectués par les clients fort justement inquiets du sort de leurs avoirs.

C’est donc ainsi que le jouet de luxe confié à des responsables qui ne l’étaient manifestement pas s’est transformé en livide malade aux soins palliatifs dont néanmoins certains neurones prétendent qu’il n’avaient pas besoin d’aide.

L’article 725 CO dans sa plus récente acception prévoit que lorsque la moitié du capital-actions et des réserves n’est plus couverte par des actifs acceptables, un bilan aux valeurs de liquidation doit être dressé sans délai et le juge de la faillite nanti de cette information. En français, ceci veut dire que sauf accident miraculeux, la faillite se dessine.

Si l’on considère que selon son dernier bilan trimestriel publié au 30 septembre 2008, les fonds propres de l’UBS s’élevaient à environ Fr. 46,43 milliards environ (page 67 du rapport) , et si l’on admet que la perte probable de 2008 excèdera le fameux chiffres de Fr. 20 milliards, alors notre petit article s’applique automatiquement … en bête arithmétique pure.

Le résultat comptable immédiat pour le contribuable helvétique sera une perte de Fr 6 milliards sur le fameux prêt accordé en douce par le Conseil fédéral, suivie évidemment d’un bouillon de l’ordre de 60 milliards qui devra être épongé par la BNS et donc par tous les résidents helvétiques.

Avec 80 milliards de dollars, on entretient le ménage tout entier de la Confédération en temps normal pour une durée de l’ordre de 18 mois. Exprimée autrement, cette somme colossale représente plus de 15 % du PIB de la Suisse.

Bien sûr l’UBS n’a cessé depuis des décennies de financer les partis bourgeois et leur politique à courte vue. Ceci expliquant sans doute en bonne partie la compassion politique avec laquelle l’établissement bancaire a été traité.

Mais cette fois, tant le gouvernement que les chambres ne peuvent plus, sauf à tomber définitivement dans le ridicule, ne pas exiger au nom de la population une juste réparation de ces dégâts historiques.