Professionnel ou sympathisant du libre: un grand écart impossible ?

Publié le 14 janvier 2009 par Joll

Bonjour,

Le Framablog a choisi de traduire et relayer un récent appel à soutien de la Free Software Foundation, qui en profite pour faire le point sur de nombreuses actions passées et à venir. Le titre est parlant : "La Grande offensive 2009." (toolinux, 2009) Dans la lettre ouverte, la FSF estime que "la communauté du logiciel libre doit aujourd’hui se pencher sur de nombreuses problématiques : votre employeur ou votre établissement scolaire exige-t-il de vous que vous utilisiez des logiciels Microsoft ? Exige-t-on de vous l’utilisation de formats propriétaires lors de vos échanges avec votre banque ou certaines administrations ? Forme-t-on vos enfants à l’utilisation de produits Microsoft ou Apple au lieu de leur apprendre à avoir le contrôle de leur ordinateur ?".

Question existentielle pour le professionnel de l'informatique sympathisant:

- D'un côté l'intérêt collectif, public, global qui ne peut que se trouver légitime que la société ne soit pas dépendante d'une entreprise, que nos enfants ne soient pas simplement des cibles marketing.

- De l'autre l'analyse professionnelle, économique , qui ne peut que constater que si le marché en est à cet état aujourd'hui c'est que pendant un certain temps la logique propriétaire a fait ses preuves. Que stratégiquement on ne doit pas prendre une décision pour une entreprise uniquement en fonction d'idéaux mais aussi avec une logique de gestion des risques et de pérennité.

Pour autant, comme dans tous les secteurs, la logique de marché ne s'applique pas toujours et il y a des moments ou l'intérêt collectif prime sur l'individuel. Ainsi on peut être professionnel et aborder l'open source avec une logique économique, stratégique et néanmoins être un citoyen, et penser que le libre correspond à une logique publique bénéfique à l'ensemble de la société (on parle d'ailleurs de public good en économie en parlant d'un logiciel libre).

Personnellement c'est mon cas et c'est pour cela que je pense que la FSF, et l'APRIL qui est son extension en France, ont un rôle essentiel à jouer dans le paysage numérique.

Même si on est pas toujours d'accord

Jonathan