Vacataires et Universités

Publié le 14 janvier 2009 par Scienceblog

Sur les sites universitaires, on cite volontiers les enseignants et personnels. Tant de gens qui bossent pour une aussi grosse entreprise, ça tue sa race grave. A Strasbourg, l’unification des trois Universités génère 2 545 enseignants chercheurs plus 2 535doctorants, 5 230 personnels universitaires (on ne sait pas si les enseignants chercheurs sont intégrés dans ce nombre, mais bon). L’ensemble des nombres décrivant la nouvelle université de Strasbourg reflète une grosse université, capable de répondre aux grands enjeux de l’avenir. C’est bien.

Par contre, quid des vacataires ? A Strasbourg, il ne peuvent effectuer que 92 heures max. Leur statut est tel qu’ils ne peuvent être chômeurs (un comble). Autrement dit, il doivent impérativement justifier d’un autre emploi pour pouvoir être embauchés à l’Université. C’est la règle, même si ça peut paraitre scandaleux. Les contrats qui les lient à leur université sont parfois complexes et dépendent de situations parfois abracadabrantesques. D’ailleurs, les personnels universitaires ont tellement peu de connaissance en ce domaine qu’ils n’aiment pas trop qu’on fasse appel à eux. Un article assez complêt sur la galère du vacataire est toujours intéressant à lire, même pour des personnels universitaires statutaires.

Bref, mis à part l’université de Nantes, je n’ai pas vu beaucoup de citation directe des vacataires dans les sites des universités, un peu comme un clou dans la chaussure dont on se passerait bien volontiers. Mais malheureusement, si on les emploie, c’est parce qu’ils suppléent parfois à des insuffisances de compétences dans les universités. Bien sur, on va tenter de payer un peu des doctorants en essayant qu’ils gagnent un tant soi peu leur pain, jusqu’à ce qu’ils aient un poste statutaire. Qui sera embauché parce qu’il a une connaissance de l’entreprise que, bien sur, l’Université ne peut pas internaliser. Qui a besoin d’une cométence en communication pour mieux faire connaitre son laboratoire. Les utilisations du vacataires sont nombreuses, diverses, et font réellement vivre, l’université. Alors, pourquoi ne les cite-t’on pas ?

Alors, camarades, il serait temps qu’on mette dans chacune des universités une cellule vacataire qui aurait pour rôle :

  • de faire connaitre la vie et les oeuvres des vacataires
  • de fédérer des actions de vacataires sur leurs contrats, et d’apporter une aide auprès de l’institution de tutelle
  • d’apporter des ressources pour ces personnels de seconde zone, qui ne peuvent même pas bénéficier de ressources informatiques, sauf s’ils en connassent les ficelles (et je suis bien placé pour en parler).

Bref, sans pour autant créer un collège vacataires, permettre une entr’aide et faciliter la vie de ce lumpen professorat.