Yellow Magic Orchestra - Solid State Survivor (1979)

Publié le 17 janvier 2009 par Oreilles
C’est aujourd’hui reconnu, les années 80 et leur côté fluo cheap reviennent à la mode. En panne d’inspiration ou selon une avancée rétrograde des mœurs regardant toujours vingt ans en arrière (les 70’s à la mode dans les 90’s, les 80’s dans les 00’s, et bientôt (?) les 90’s dans les 10’s), les bricoleurs de tous bords ressortent leurs vieux claviers midi et dépoussièrent une décennie pourtant bien triste. C’est le cas de DatA (parmi tant d’autres) qui n’aurait certainement jamais existé sans The Man-Machine de Kraftwerk, ni sans son pendant japonais, le YMO qui un an après livre l’anachronisme musical personnifié dans un contexte dominé par le punk anglais et le sérieux de ses propos.
C’est le claviériste Ryuishi Sakamoto qui est à l’origine du projet. Etudiant aux beaux-arts, de culture jazz, il rencontre sur son campus le batteur chanteur Yukihiro Takahashi ainsi que Haruomi Hosono. A eux trois et en seulement six ans (split en 1984), ils vont défricher l’univers encore en gestation de la synth pop. Comme propriétaires d’une machine à remonter le temps, ils vont devancer de plusieurs années le mouvement techno et le renouveau du disco, sans savoir que trente ans plus tard, leurs rythmes métronomiques à mi chemin entre la pop et les machines allaient continuer d’inspirer toute une génération.
Là où YMO dépasse le simple rang de kitcherie exotique, c’est dans son second degré et son humour assumés, alors qu’à première vue le mot humour ne s’accorde guère ni avec le Japon, ni avec les années 80, en tout cas musicalement. Les costumes rouges de la pochette sont bien entendus destinés à leurs homologues allemands et "Day tripper" la cover des Beatles est déconcertante de précocité dans l’art du remix. Hormis deux plages ambiantes glaciales ("Castalla" et "Insomnia") intéressantes mais dispensables, l’album affiche six hymnes techno pop avant l’heure, aux mélodies sucrées hors du temps.
Ainsi "Solid state survivor" et "Technopolis" usent et abusent de ces synthés minimalistes et de ces voix vocodées. Quand on n’a pas l’impression d’être dans un jeu vidéo, on se voit courir dans un champ au son d’un générique de dessin animé japonais. Une hybridation vierge de tout référent anglais de l’époque, et quasi universelle malgré le côté nippon (ni mauvais) de l’ensemble (d’ailleurs les Polysics…). "Absolute ego dance" et "Behind the mask" complètent le tableau avec leurs rythmes effrénés. Enfin, et le clip ci-dessous devrait vous en convaincre, "Rydeen" est le sommet du disque. D’une naïveté hors limite, je l’ai vu retourner un dance floor il y a tout juste une semaine. Et j’ai lu sur tous les visages : "Mais c’est quoi ce truc ?". C’est le Yellow Magic Orchestra, et ça a trente ans cette année.
En bref : Modèle intemporel de space opéra électro pop asséné par un trio de japonais venus du futur. _
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Un Myspace
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Le clip hallucinogène de "Rydeen" :