La chemise à la Villa Medicis

Publié le 18 janvier 2009 par Thierry Piguet

La Villa Médicis est un palais situé sur le Pincio à Rome.Elle héberge depuis 1803 l'Académie de France à Rome. Cette académie est une institution artistique française dédiée à l'accueil en résidence pour une période donnée, en son sein ou hors les murs, de jeunes artistes afin de développer leurs projets créatifs.
Pascal Gautrand (IFM/Management 1999), a été choisi pour devenir le premier pensionnaire de la section « Design de mode » de la villa Médicis. La Villa Médicis est ouverte au design graphique depuis 15 ans et au design d’objets depuis cinq ans. C’est la première fois qu’elle accueille un pensionnaire en design de mode, et c'est la chemise qui en est l'objet.
Le concept de Pascal Gautrand est original."la démarche est de faire "copier" une chemise bon marché par les meilleurs tailleurs de Rome: un défi en forme de pied-de-nez à la globalisation et à l'uniformisation du vêtement.
"Aujourd'hui des enseignes bon marché comme Zara ou H&M, après avoir visionné les défilés des grands noms de la couture, sont capables en deux semaines de réinterpréter ces collections et de les rendre accessibles à tous, dans tous les pays du monde", explique à l'AFP Pascal Gautrand, 34 ans."Ce système, parfaitement rodé, mise tout sur le visuel et le marketing, et rend complètement invisible le travail d'élaboration du vêtement", déplore-t-il depuis son atelier-appartement aux immenses fenêtres qui s'ouvrent sur les jardins de l'Académie de France à Rome.
Le jeune designer a proposé à une quinzaine d'ateliers de Rome spécialisés dans le sur mesure de reproduire une banale chemise d'homme rayée achetée chez Zara. Ll'élaboration, la re-création, l'interprétation... de ces modèles montreront comment pour ces chemises arriveront, une à une, à exprimer des différences dans les couleurs, les finitions, le savoir-faire".(source AFP)
A partir du 1er février, les précieuses chemises seront réunies pour une exposition dans une galerie située non loin de la célèbre place d'Espagne, un événement qui s'inscrit dans le calendrier de la semaine de la haute-couture romaine. "La globalisation et la production de vêtements en série ont fait que la mode a perdu ses particularités, par exemple géographiques.Dans l'art contemporain, on propose des oeuvres pour leur apparence mais aussi pour une idée qu'ils véhiculent. C'est exactement ce que la mode a perdu", résume-t-il.
Une démarche intéressante dont on espère voir l'exposition en février. On apprend également qu'il y a plus de 15 ateliers à Rome qui peuvent concevoir des chemises. Cela devrait donner des idées.